Le pire à l'hosto, est-ce le mal qu'on s'est fait avant d'y entrer ?
Est-ce la perspective d'y passer un temps indéterminé ?
Est-ce l'univers limité à cette chambre, le lit, le fauteuil, le lit, les toilettes, le fauteuil, le lit, la télé, le bout du couloir..
Est-ce la bouffe qui donne rarement envie ?
Est-ce le manque des petites affaires, de l'univers familier, de l'autonomie ?
Est-ce l'infantilisation dans laquelle vous tient le personnel, Il faut boire Madame Bord !
Est-ce le sentiment d'être abandonné, en bout de ce couloir dont chaque chambre abrite un vieux étique ?
Sont-ce les appels à longueur de journée "Papaaa ! Maman ! Emiiiile !", d'un vieux qui se souvient ?
Sont-ce les progrès lents, lents de la rééducation ?
Non.
Le pire à l'hosto, m'explique ma grand-mère, c'est sa voisine de lit. La sienne parle toute seule, passe son temps à sonner, et l'autre jour a fait popo sur le lino de la chambre, à 5 heures du matin. "L'aide soignante est entrée, elle a allumé le néon, et ça a été fini pour ma nuit. Comment veux-tu que je me retape, dans ces conditions ?"
[Ma grand-mère est hospitalisée à Notre-Dame du Bon Secours depuis la fin du mois de mai, suite à une mauvaise chute. Elle espère sortir d'ici 10 jours. Je vais souvent la voir pour partager une de nos conversations de coeur à coeur, et pour tenter de rompre la monotonie de ses journées, la frénésie des miennes. Je précise le nom de l'hopital, car malgré le ras-le-bol qu'on en a tous c'est l'un des meilleurs où elle a été - le personnel notamment est chaleureux, ça change tout - hormis l'hôpital militaire de Percy, à Issy-les-Moulineaux. Percy, c'est ce qu'on a vu de mieux - et elle en a fait des hostos, ma grand-mère, depuis 5 ans !]
Ce billet a une résonnance particulière pour moi, qui vais à l'hôpital tous les jours en ce moment pour voir mon amoureux... Heureusement, il n'a pas de voisine qui parle toute seule :-)
Pour moi qui suis de l'autre côté, le pire c'est l'attente qui précède la visite, et l'angoisse de ne pas savoir comment il va être ce jour-là (hum, je me rends compte que ce que j'écris n'est pas très gai, désolée Christie).
Bon courage à toi et à ta grand-mère !
(qu'il est beau ce petit tournesol !)
Rédigé par : Ana | vendredi 28 juillet 2006 à 09:34
ah moi je le trouve un peu rikiki ce tournesol !! (je ne savais pas qu'il en existait 40 sortes, je rêvais d'une grande fleur immense..)
on n'est pas obligé d'être gai tous les jours, Ana.. je serais au bord du gouffre si mon amoureux était à l'hosto, déjà que je flippe quand il a une bronchite...
Rédigé par : Christie | vendredi 28 juillet 2006 à 09:39
Je le trouve joli justement parce qu'il est riquiqui et tordu, comme perdu au milieu de son pot :-)
Bon allez, je me mets au travail ! Bonne journée !
Rédigé par : Ana | vendredi 28 juillet 2006 à 09:44
Toute ma sympathie, à ta grand mère, même si on ne se connait pas pour de vrai, j'èspère de tout coeur qu'elle se rétablira bien vite, je t'embrasse Christie
Rédigé par : Gala | vendredi 28 juillet 2006 à 09:52
Je comprends ce que vit ta grand-mère...
Ma maman a été hospitalisée il y a 5 an spour une embolie pulmonaire. Elle était dans une chambre avec 3 vieilles dames.
Je passais mes journées à ses côtés alors que les vieilles dames n'avaient pas de visites et elles se vengaient la nuit en empêchant ma maman de dormir!
Incroyable, je me souviens d'un coup de téléphone où je les entendait cogner les bareaux de leurs lits.
C'est là que j'ai compris que toutes les vieilles dames ne sont pas des anges (et oui, je l'ai imaginé longtemps!)
Courage pour ta grand-mère! A te lire quand tu parle d'elle, elle doit être un ange.
Rédigé par : Nathalie | vendredi 28 juillet 2006 à 10:42
hmm, c'est une sacré peste ! (je n'en parle pas ici car j'ai promis à ma famille de ne jamais critiquer : je ne dis que les bonnes choses, qui sont vraies.. et pas les autres)
mais bon, je l'adore ; et surtout, je m'arrange pour la voir dans de bonnes conditions : seule à seule à l'hosto (on parle bien) ; ou chez moi, de temps en temps le dimanche soir...
Rédigé par : Christie | vendredi 28 juillet 2006 à 10:47
Je n'ai pas connu mes grands-parents et je dois t'avouer qu'il y a dix, ça ne me manquait pas mais maintenant (25 ans depuis hier), ça me manque de ne pouvoir aller discuter avec une grand-mère et qu'elle me raconte comment c'était, de son temps...
Rédigé par : Nathalie | vendredi 28 juillet 2006 à 10:49
quand j'avais dix ans j'ai passé six mois à l'hôpital Necker des enfants malades. Ca reste un bon souvenir, les plateaux repas, les courses en brancard, les gentilles dames qui venaient nous lire des histoire. En revanche les voisins de chambre successifs beurk, je n'ai pas aimé. Heureusement ma grand mère venait tout les jours, elle s'asseyait à coté du lit et j’avais l’impression qu’on était toutes les deux dans une petite bulle. Si un jour elle devait aller à l'hôpital j'espère que je serai d'aussi bonne compagnie.
Rédigé par : alice | vendredi 28 juillet 2006 à 14:56
je ne sais pas si tu pourrais venir tous les jours.. et c'est marrant moi aussi je me sens dans une petite bulle quand je viens la voir à l'hosto !
Rédigé par : Christie | vendredi 28 juillet 2006 à 16:29
c'est sur que je ne serai pas aussi disponible qu'elle l'a été pour moi, mais a chacune de mes visites je nous ferai une petite bulle !
Un autre souvenir d'hôpital c'est quand mon grand-père s'est cassé le col du fémur, toute la famille était très inquiète. On a été rassuré au bout de quelques semaines quand il a commencé à se plaindre de tout ce que ça allait coûter... et on s'est complètement détendu en l'entendant bougonner après sa convalescence parce qu'il n'arrivait plus à courir pour attraper le métro
Rédigé par : alice | vendredi 28 juillet 2006 à 16:49
ah nos p'tits vieux ! C'était bien la Corse ? tu vas recommencer à échanger ton appart' ? tu m'as donné drôlement envie..
Rédigé par : Christie | vendredi 28 juillet 2006 à 16:54
les vacances en corse étaient géniales, on était à porto vecchio et c'était magnifique. L'échange d'appart m'a convaincu, bien sur ça dépend sur qui tu tombes mais, pour moi, les avantages l'emportent largement sur les possibles déconvenues. Nous avons dîné tous ensembles à paris à notre retour et nous avons décidé de remettre ça l'année prochaine. Et puis je suis déjà en train de regarder pour new york...
Rédigé par : alice | vendredi 28 juillet 2006 à 17:25
L'enfer c'est les autres surtout à l'hôpital !
Rédigé par : sophie | lundi 31 juillet 2006 à 01:22
L'enfer à l'hôpital c'est l'infantilisation, c'est quand les infirmières mettent 3 plombes à venir quand on sonne quand on a besoin du bassin urgemment...Quand on est obligé de demander de l'aide pour tout, même pour manger, pour éteindre la lumière...Quand on a mal et que les médecins ne prennent pas au sérieux votre douleur. Et je crois que le pire du pire c'est la réanimation,notre vie est suspendue à des machines,on souffre de l'isolement et du manque d'humanité. Je l'ai vécu il y a 15 ans pendant plusieurs mois, j'avais 20 ans, pour moi l'humiliation était trop grande.
Mais maintenant ça va, tout va bien, je suis remise physiquement et moralement.
Rédigé par : florence | mercredi 02 août 2006 à 18:29