Il y a pile deux ans et demi, une journée pluvieuse de juin. Je déjeunais avec mon ami Lucien à la terrasse abritée d'un café, pas loin de la maison, en face d'une librairie. L'hiver avait été rude pour lui comme pour moi et on se faisait un peu l'impression de deux combattants qui se racontaient leur guerre.
Deux convalescents.
Je portais plus haut que lui, ça a toujours été ma tactique le panache. Et lui peut-être avait le don de la sincérité, car il m'a émue encore avec cette absence d'espoir, - Tu te rends compte j'ai trente deux ans et jamais encore je n'ai été avec une fille. C'est fini pour moi tout ça.
- Mais non mon Lulu je vais te dire ce qui cloche c'est tu ne piges rien à ce que c'est une femme ! Ca peut s'arranger tu sais... Et avisant la librairie d'en face : Tiens regarde il y a plein de livres écrits par des femmes, des livres avec de très beaux personnages féminins, qui plongent très loin dans l'âme et t'expliqueront un peu ce que c'est, une femme.
Nous sommes entrés dans la librairie, j'ai montré mes bouquins de femmes.. Et Lucien est ressorti avec Le boulevard périphérique.
Bon, ai-je pensé en le quittant, il ne veut pas lire mes livres de gonzesse - il a peur que ce soit trop puissant ? Bon eh bien moi qui ne suis que moi, je vais lui donner à voir le principe féminin.
En rentrant à la maison, je me suis mise à écrire Laurent dans l'avion. 19 autres histoires ont suivi, toutes sur le thème de la tangeante, un homme et une femme qui se rencontrent, se touchent et repartent. Notre discussion, Lucien, a été le déclencheur du premier "tout" cohérent que j'ai écrit - que moi je trouve cohérent, pour commencer...
Toi mon Lulu, trois mois après notre déjeuner au sommet tu rencontrais celle qui est aujourd'hui ta fiancée.
Quant à toi Mon principe féminin, moi la bravache, après une tentative un peu triste, je n'ai pas osé te ressortir du ventre chaud de ma machine. Jusqu'à ce soir. Je reviens sur mon revirement et j'essaie mon petit, je vais te tirer de là. Un jour je te le promets, comme mes enfants que des mains d'homme ont sorti de mon ventre qui ne voulait pas s'ouvrir, comme cet amour inespéré et qui dure pourtant, à toi aussi je donnerai ta chance.
Le regard de Churchill sur la création littéraire - moi aussi je me suis remise à prendre des photos..
Il donne espoir ton Lucien! En plus, son prénom n'est pas très éloigné de celui du "quelqu'un" qui habite mes espoirs depuis quelques temps...
Rédigé par : Titoune | lundi 06 décembre 2010 à 20:58
Oui, merci pour cette histoire lumineuse, qui laisse penser que même quand on n'y croit plus, tout est encore possible.
Titoune, oh c'est joli, "quelqu'un qui habite mes espoirs". Moi aussi, j'ai un quelqu'un comme ça, mais l'espoir résiste parfois mal aux intempéries. Je me demande où il va habiter, ces jours-là...
Rédigé par : Anouk | mardi 07 décembre 2010 à 00:57
Alors là Christie vous m'impressionnez encore plus...Dites, si vous avez réussi ce miracle avec votre copain Lucien, peut-être que vous pourriez faire quelque chose pour moi? J'ai 34 ans, je suis une fille et je n'ai jamais réussi à avoir une histoire véritable avec un homme. Moi non plus apparemment je ne piges rien aux hommes. Je suis un brin...désespérée.
Dites-moi, faut que je lise quel bouquin????
Rédigé par : Caro | mardi 07 décembre 2010 à 06:43
Hmm j'adore me donner le beau rôle dans les histoires !
Je viens de commencer un livre.. the men's club.. les livres de Leonard Michaels, tous, parlent avec une grande finesse de ce qu'il y a sous la peau d'un homme et de ce qui se joue entre hommes et femmes. Bon courage grande Caro
et toi aussi ma Titoune
j'ai aussi eu une psy géniale, Catherine Aimelet Perissol.
Rédigé par : Christie | mardi 07 décembre 2010 à 07:14
En effet, vous parliez de ce livre dans un post précédent.Je vais essayer, merci beaucoup ! Au pire ça ne marchera pas plus mais au moins j'aurai lu un bon bouquin; ça, ce n'est jamais perdu. Je passe très souvent ici, votre famille a l'air vraiment chouette et si j'avais un chien, je voudrais qu'il soit exactement comme le vôtre.
Merci pour tout!
Rédigé par : Caro | mardi 07 décembre 2010 à 08:00
un simple mot et les yeux qui picotent, la boule dans la gorge pendant la lecture du billet pourtant si plein d'espoir... des bisous !
Rédigé par : alice | mardi 07 décembre 2010 à 09:53
ah la la !!
Caro je vais vous préparer un post plus approfondi cette semaine sur les livres qui m'ot fait gagner en humanité..
Rédigé par : Christie | mardi 07 décembre 2010 à 11:03
Christie ! je t'adore.. un tout petit peu plus de personnes comme toi sur terre,ce serait juste....comme un macaron à la rose ! dé-li-cieux !
Rédigé par : Cenina | mardi 07 décembre 2010 à 11:34
Hum,
c'est toujours aussi bon de te lire, oui je suis d'accord comme un macaron!
Et est-ce que je pourrais aussi bénéficier d'un post sur les livres pour gagner en humanité, en légèreté? un Noël qui commence...
J'ai fini tard hier "La batarde d'Istanbul" de Elif Shafak prêté par une amie très chère:
très drôle et super pour connaître les femmes.
Je souhaite une douce, douce journée
Rédigé par : lady b | mardi 07 décembre 2010 à 11:43
Eh bien déjà il neige
j'ai acheté une rose de Noël
je viens de ranger mon balcon, la cuisine
la journée commence bien !
Rédigé par : Christie | mardi 07 décembre 2010 à 11:49
Elle est lumineuse cette histoire.
Nous raconteras-tu comment se passe le renouement avec ces 19 histoires ?
Est-ce qu'en 20e histoire tu écris celle-ci ? comme une conclusion-genèse ?
Rédigé par : MarieMay | mercredi 08 décembre 2010 à 12:49
la 20ème histoire c'est une fantaisie
un peu Peterpanesque...
Rédigé par : Christie | mercredi 08 décembre 2010 à 15:23
J'aime !
Rédigé par : swahili | jeudi 09 décembre 2010 à 12:08
et attends de lire la suite ! ; ))
Rédigé par : Christie | jeudi 09 décembre 2010 à 12:16