Au stage de clown (at the flute camp...), y'avait une femme qui m'a épatée. Elle faisait partie des 5 comédiens qui se "cachaient" parmi nous les profanes, et se distinguaient les premiers jours par une présence plus incarnée et par une palette d'expressions plus large - puis les jours suivants, par un doute plus accentué que le nôtre qui n'étions là "que" pour le plaisir.
Cette femme, Corrine, a dans les 65 ans ; elle est comédienne depuis toujours et anime, elle aussi, mais dans le Sud, un stage de clown.
Voilà, y'avait à mon stage, venue apprendre, une femme qui forme d'autres clowns. Oui bien sûr elle a cette présence et un éclair de génie à la minute. Mais elle a aussi des failles, comme celle d'avoir un éclair de génie à la minute.. et de ne pas entrer à fond dans l'éclair du moment. De ne pas approfondir l'état, comme disait le prof. De s'avorter elle-même, comme a dit son clown d'une toute petite voix.
Il l'a rudoyée, le prof. Comme nous, aussi fort, comme si elle ne savait aussi rien. Et Corrine l'a écouté, n'a jamais répondu sauf en clown, elle a fait ou essayé de faire ce qu'il lui disait.
J'ai été baba devant cette femme. Baba de sa présence sensuelle et burinée, puis encore plus baba parce que je me sens capable d'adopter la posture de la débutante quand je débute. Mais quand je sais. Quand j'ai connu non seulement mes premiers succès mais toute une carrière. Walala. Je ne suis pas sûre d'y parvenir.
Et le pire c'est qu'elle a beaucoup appris.
L'artiste, le vrai, n'est jamais arrivé.
"L'artiste, le vrai, n'est jamais arrivé"... J'aime beaucoup cette conclusion et cette leçon que nous donne cette femme (oui, "nous" car grâce à ton billet, nous pouvons aussi en profiter :D). Merci.
Rédigé par : Bleue Azur | vendredi 29 juillet 2011 à 09:47
bah oui c'est le but.. être chacun le maillon précieux d'une grande chaine de gens qui apprennent.. gros bisou, Bleue
Rédigé par : Christie | vendredi 29 juillet 2011 à 10:01