Nos aimés, ils sont comme nous - ils aiment, ils desaiment, ils grandissent, ils régressent, ils se passionnent pour une activité puis en ont fait le tour, ils nous réclament à corps et à cris puis sont moins disponibles...
Ils se marient, ont des enfants, ou pas, ils partent habiter à l'autre bout du monde ou de la ville (ce qui souvent revient au même) ils prennent un chat ou position pour / contre un sujet qui nous tient à cœur, se révèlent hétérosexuels ou homosexuels ou bi...
Ils deviennent banquiers ou restaurateurs ou artistes professionnels ils sortent un premier livre avant le nôtre puis un second ils achètent un bel appart´ dans le 7eme puis une maison secondaire avec piscine ils ont leur 3ème puis leur 4ème puis leur 5eme enfant.
Les aimés changent sans nous demander notre avis.
Ok, nous aussi parfois effectuons des mouvements qui les laissent pantelants, inquiets, jaloux, tristes.
A chaque fois, la relation doit s'adapter et nous faisons le choix d'actualiser la manière dont nous comprenions l'autre et la place qu'il occupait dans notre paysage. Parfois cela prend du temps. Parfois on n'y arrive pas. Parfois ça nous gonfle de faire l'effort, le gap semble trop grand et la gratification insuffisante.
Et nul, pas plus que nous n'est destiné à rester figé dans la forme qu'il avait quand on s'est rencontré.
Nécessaire, nécessaires readoptions. Avec nos amis comme avec notre amour, comme avec nos enfants comme avec nous-même dans nos radicales ou subtiles phases de transition.
Écho d'un dialogue de Pennac (dans La petite marchande de prose
"– Toi, je t'aimerai toujours, dis-je
Elle se retourne contre le mur, et elle dit seulement:
– Contente-toi de m'aimer tous les jours."
Je retrouve ces temps-ci une amie de collège et lycée, 15 ans sans se voir, trois enfants, deux mariages et un divorce à nous deux depuis ... Oui tous les petites réadoptions que nous n'avons pas faites doucement au fil de temps, l'une après l'autre, aboutissent à un grand "réapprivoisement" ...
Merci pour ce billet plein d'amour.
Rédigé par : Minka | mercredi 12 mars 2014 à 07:46
Votre texte me parle, me touche et me rassure... Merci Christie de nous faire partager ces jolis textes, ils sont des baumes pour mon âme et mon cœur :)
Rédigé par : Séréna | mercredi 12 mars 2014 à 14:37
C'est drôle parce qu'en ce moment, les efforts me gonflent et le gap me semble vraiment énorme. Bref la relation me fatigue....
Ton post me permet de me reconnecter aussi avec le fait que je change et peux aussi désarçonner.
Merci ;)
Rédigé par : Cloudy | mercredi 12 mars 2014 à 19:55
Si bien dit, si bien dit. C'est exactement cela. Merci Christie. Bonne nouvelle vie à Malakoffre...je crois que je ne vous croiserais pas à Dinard, alors.
Rédigé par : Kristin | mercredi 12 mars 2014 à 19:58
Très beau post...
Christie, les liens pour les commentaires et afficher les messages précédents ne fonctionnent plus chez moi, le livre de recettes empiète sur le post, grrr !
Rédigé par : sandy | mercredi 12 mars 2014 à 20:24
Pile ce qu'il me fallait ce soir... Merci pour ce petit texte qui résonne vraiment vraiment...
Rédigé par : Delph | mercredi 12 mars 2014 à 21:01
Bonjour,
Merci pour ce texte, et tous les autres! Celui-ci me fait penser à la chanson de Daniel Darc, Mes amis
Rédigé par : Camille | jeudi 13 mars 2014 à 10:40
Je vais l'écouter (la chanson)
Et rappeler 2-3 potes...
Rédigé par : Christie | jeudi 13 mars 2014 à 11:08
Très touchée par vos mots. Merci
Rédigé par : Delphine | jeudi 13 mars 2014 à 13:56