Les mots qui s'aiment et servent aux poètes depuis des 1000 ans,
arrivés jusqu'à ma main je les regarde usés, et pauvres, et plein de trous, plus propres à rien,
Sans doute qu'ils se sont acoquinés avec les torchons chipés dans le placard de ma grand-mère,
les tout doux aux couleurs des décennies que je n'ai pas connues,
ils ont essuyé, séché, enveloppé, pendu au dos d'une chaise pendant des 10 ans et des 20 ans et des 30 ans,
et au bout de quatre ans que je n'ai pas vus passer les voilà froissés, et plein de trous et propres à, à, à, je ne sais plus quoi.
Gâcheuse de mots, gâcheuse de torchons.
les mots le souffle la vie
ne pas l'étouffer avec nos multiples activités, nos regards usés
en garder la fraîcheur
ceux qui viennent du temps lointains sont les plus purs, les plus vivants pour qui sait les entendre; ils rejoignent les lignes tracées dans les grottes, Chauvet étant un bel exemple de cet fraicheur et ce trait qui vibre
Rédigé par : Myriam | vendredi 19 février 2016 à 18:07