Tout va mieux quand je sens qu'il y a quelqu'un pour accueillir mes mots ; la main de la sage-femme qui recueille le bébé au sortir de la matrice et me le tend, ensuite. Le fil tendu de l'écriture de moi vers une seule personne avant peut-être de s'élancer vers une multitude - 10, 500, 1000, 20 000, 1 million.
Cette main et ces yeux et ce coeur, faites que ce soient les bons ! Il m'est arrivé d'offrir un texte à une jeune femme, une éditrice, qui s'est montrée suffisamment critique pour que je range le manuscrit pendant trois ans. C'était il y a 10 ans ; maybe today, I'd know better - et d'ailleurs la nouvelle mouture de mes nouvelles, puisque ce sont d'elles qu'il s'agit, je l'ai envoyé à une vingtaine de personnes qui ont pu me donner des avis contrastés - certaines aimaient bien, d'autre moyen, d'autres m'ont encouragée, et trois ont adoré suffisamment pour me soutenir et pour l'éditer finalement.
L'élan d'écrire je le porte en moi mais cet élan se concrétise et prend sa force dans l'accueil d'un autre.
J'espère signer dans les jours prochains, un nouveau contrat pour un projet d'ouvrage.
J'avais dit En 2019, je ne prends pas de commande de livre, avec un sujet, une date limite, et un chèque à la clé - au moins pendant le premier semestre - et à la première personne qui me sollicite - j'accours, je sautille, je suis à fond ! Tsss. Où, comment vais-je trouver la force de mener à bien ce récit de mes grands-parents si je me lance dans la première commande venue ? Les deux textes ne sont pas incompatibles ! Ce sont des énergies, des manières d'écrire, des rythmes très différents ! Oui mais, je prends des engagements vis-à-vis de moi-même qui s'ébranlent avec une telle facilité ! Peut-être que cet engagement m'a aidée pendant un moment ; et à présent, je suis prête à rempiler. Ça fait huit mois quand même que j'ai rendu le dernier manuscrit, en huit mois je me suis bien reposée ! Et à la fois, je me sens tellement fatiguée ces dernières semaines... Ma cocotte, j'ai besoin de grain à moudre. Et de quelqu'un en face qui attende mes textes. Et de gagner ma vie avec notamment, mon travail d'écriture.
La semaine dernière, j'allais faire les courses en prévision du déjeuner avec les filles, et en apercevant mon reflet dans la vitrine j'ai eu un choc : avec mon chignon, mon caban, mon pantalon rigide évasé vers le bas, et mon air sévère de la fille qui n'a pas que ça à foutre... J'ai cru voir Grand-Maman. Dans la vitre, c'était elle et c'était moi. J'ai pris cette vision comme un double rappel à l'ordre : 1. souris et recommence à t'habiller comme une ado et 2. tu l'écris, mon histoire ?
Bonne journée, mes chéries-chéris !
Haha l'air sévère de la fille qui n'a pas que ça à foutre, je connais (trop) bien !
Je suis partagée aussi entre l'écriture qui rapporte (dans mon cas, la traduction) et l'écriture que je porte en moi. J'ai du mal à lui faire de la place à celle-là... Les journées fileraient un peu moins si je trainais moins sur Twitter aussi faut dire, mais le monde est si riche et passionnant ! (oui le papillon de nuit collé à l'ampoule qui le crame c'est moi)
Rédigé par : Milky | vendredi 01 mars 2019 à 10:17
Salut Milky ! dans la commande il y a l'argent, bien sûr, mais il y a aussi le cadre, rassurant, d'une date et d'une personne qui attend le texte... et ça ça aide !
Rédigé par : Christie | vendredi 01 mars 2019 à 14:48
Quelques jours de vacances et le plaisir de trouver plusieurs textes de toi à lire !...
J'aimerais bien qu'on m'en commande plus, moi, des textes à écrire. 2019 ou l'année où je dois me réinventer professionnellement...
Bisous
Rédigé par : Anne-Liesse | dimanche 03 mars 2019 à 22:33
Oui ce qui fait du bien, c'est un mix entre liberté et commandes à honorer ! avant d'honorer des commandes payantes, tu peux aussi honorer des commandes gratuites, demander à tes lecteurs ce qu'ils aimeraient lire de toi ?
gros baisers dear Anne-Liesse
Rédigé par : Christie | mardi 05 mars 2019 à 18:46