Hier soir nous avons dîné avec des amis que l'on connait, apprend à connaître, depuis 12 ans ; nous les avons rencontrés, véritablement, chez une amie d'HEC (1995 : 24 ans !) qui a été pendant de longues années l'une de nos amies chéries, et puis que je ne la vois plus depuis novembre 2015 ; Nicolas, lui, la croise dans le cadre du boulot, avec plaisir, deux ou trois fois par an. Cette amie, que nous ne voyons plus, ne voit plus non plus les deux amis avec qui nous dinions hier soir, mais je parie qu'elle dîne encore, de temps en temps, avec cet ami qu'elle a connu en même temps que nous, avec qui elle s'est rapprochée lors de dîners et de week-ends avec nous - et avec qui .
Les amitiés bougent. Se transmettent. Disparaissent, ou s'abiment sous une couche de malentendus, de difficultés à se réadopter. Perdre un ami ou se séparer de lui - le plus souvent la séparation est salutaire, parce qu'on ne se faisait plus trop de bien, et - c'est toujours une sorte de drame, une perte infinie. Leur monde ne nous est plus accessible ; ni leur façon d'être ; et ce qu'ils voyaient en nous, plus personne ne le voit.
Et je suis reconnaissante de ce temps vécu avec eux ; et du cadeau qu'ils nous ont fait, le cadeau précieux des nouveaux amis qui vont, non pas les remplacer - je me languis quelques fois, en écoutant une musique, devant un paysage, ou pour des raisons plus obscures, de ces amis perdus. Non pas les remplacer mais nous rendre heureux différemment, nous faire évoluer et nous accompagner et partager avec nous leur monde, et notre monde, et des lectures, et des idées, et des projets.
Et c'est étrange, comme elles se sont transmises, comme elles sont nées, ces amitiés nouvelles : parce que, si l'on y réfléchit, la plupart des amis de nos amis, on les voit chez nos amis, à une fête, et on est contents de les voir à chaque fois, mais entre deux fêtes ben on ne se voit pas. C'est marrant, c'est bizarre, si on y réfléchit, de se demander pourquoi avec ces nouveaux amis ben, ça a pris. On est allés au delà du contentement de se voir fortuitement pour rechercher activement nos présences mutuelles ; et continuer à le faire.
Je pourrais, aujourd'hui, prendre quelques minutes pour remercier tous ces amis qui m'ont présenté de nouveaux amis.
Bonne journée, mes chéries-chéris !
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