L'écriture, remède à la mélancolie.
Et aussi, les voyages.
Lorsque nous nous baladons en famille, je me fais rappeler à l'ordre car j'ai le nez en l'air, à droite à gauche, et j'essaie de prendre une photo. Ou alors je ramasse des graines ou des feuilles ou des baies ou des bâtons ou des galets. Bref, j'avance à deux à l'heure. Et cela, je le fais aussi bien à Malakoff qu'à l'autre bout du monde (enfin, pour les galets, les plages c'est mieux).
Je suis énervée, et déçue par ceux qui arrêtent un blog le jour où ils reviennent de voyage - si j'aimais leur regard à l'autre bout du monde, je l'aimerai aussi une fois rentrés chez eux. Et je ne peux pas me permettre d'attendre que les conditions soient réunies pour partir, pour aiguiser mon oeil, regarder en profondeur ce qui m'entoure, être intriguée, parler aux gens, m'émerveiller, découvrir de nouvelles choses, être attentive aux changements d'ambiance. Donc voilà : dès que je sors de la maison, je pars en voyage. J'amène le plus souvent mon appareil photo (mais pas toujours), et je laisse le téléphone portable (mais pas toujours). Laisser le téléphone portable à la maison c'est la garantie d'être plus attentive à tout ce que je vais croiser autour de moi.
Ce matin, dans l'allée que j'aime bien parallèle au métro, j'ai remarqué une maison noire et blanche, deux cubes posés l'un sur l'autre, devant laquelle je passe tous les matins mais que je n'avais encore jamais vue. J'ai remarqué aussi, dans le jardin d'en face, que l'immense kiwitier était encore plein de kiwis. Oui, chaque promenade est un voyage qui laisse en moi son empreinte joyeuse, curieuse ou inquiète.
Après, il y a quand même les voyages que nous organisons à un, deux, trois ou quatre. (Je devais partir seule la semaine prochaine, marcher à partir de la Charité sur Loire, enfin seule avec Hush dans la nature, le projet est en train d'être compromis, à suivre). Le moment où on décide le voyage. Celui où on appuie sur le bouton Acheter les billets. Tout qui se rêve autour des dates, de la destination. La joie et à la fois la frustration, de tous les endroits où ne serons pas. Lire les guides, demander des avis aux amis. Regarder les maisons possibles. Avoir un projet, ce projet, qui nous donne quelque chose à regarder, une motivation supplémentaire pour gagner de l'argent ou l'économiser. Faire des listes et des listes de tout ce qu'on aura envie de faire. Savoir qu'on ne fera pas tout mais quelques une de ces choses.
J'adore les voyages itinérants, à pied, en camping car, peut-être un jour je partirai à vélo, mais on adore aussi tous les quatre s'installer dans un quartier. En deux jours on a nos habitudes, le supermarché où on aime faire nos courses, la bonne boulangerie, le petit café où viennent causer les vieux messieurs ou les jeunes gens du quartier. En deux jours l'impression de connaitre le quartier mieux qu'à Malakoff - alors qu'à Malakoff je connais si intimement que le moindre changement d'humeur, de lumière allumée, d'horaire du camion poubelle ou de tel chien qui se balade, je le remarque.
J'aime voyager, autant autour de chez moi qu'à l'autre bout du monde. Et je suis heureuse, et chanceuse, de pouvoir partir une fois de temps en temps à l'autre bout du monde (et alors au retour cela me prend quatre ou cinq jours de réapprivoiser mon quartier adoré, que je trouve affreux - j'ai toujours eu besoin, où que j'habite, de ce temps de réajustement de l'oeil, du coeur, des pas, à mon environnement quotidien).
Merci Christie ! Je garde un super souvenir de nos vacances à vélo, itinérants, puis avec les enfants avec un camp de base et on rayonne autour... et depuis qu’on vit au milieu de l’océan indien le voyage c’est de revenir en France et rire en entendant celui pour qui le meilleur des vacances c’était « prendre l’ascenseur ! Et aussi les escalators mais ça fait un peu peur... et attendre le petit bonhomme ! »
Rédigé par : alice | vendredi 22 février 2019 à 11:22