Bon, pour des raisons de réallocation de l'énergie (l'argent, le désir) et aussi en raison de menaces d'écroulement de piles de livres dans la maison, et aussi parce que j'ai un peu exagéré lately, je viens de me voter un mois sans acheter de livre pour moi ou pour offrir...
Mais auparavant... auparavant...
Auparavant,
Boulevard Saint Germain, à côté du Café de Flore, à côté de l'église Saint Germain des Près où mes parents se sont mariés, où j'ai reçu le baptême juste avant de partir pour le Japon,
Auparavant, deux librairies se tenaient presque côte à côte, la Hune et l'Ecume des pages.
Nous trouvions plus chic de flâner à la Hune, mais nous allions à l'Ecume ensuite, pour y trouver les livres qu'à la Hune ils n'avaient pas.
Et puis quand même, à la Hune ils faisaient toujours la gueule. On était toujours bien accueillis à l'Ecume des pages.
Et puis, une boutique de luxe les a rachetés, la Hune, et donc mécaniquement, on a cessé d'y aller.
Mais j'ai continué à aller flaner à l'Ecume des pages.
Ils sont bien placés dans ce quartier qui me parle de ma mère, de la partie aimée de ma mère (c'est dans ce quartier qu'habitaient ses grands-parents adorés, qui se sont occupés d'elle les deux premières années de sa vie et qui lui ont donné le genre d'amour dont elle a eu besoin tout au long de leur vie ; c'est dans ce quartier qu'elle a choisi de retourner pour se marier, pour baptiser son premier enfant, moi !) ; ils ont encore mon livre, deux ans 1/2 après sa sortie (je ne vais pas aller l'acheter chez eux, of course, mais ça me touche qu'ils le gardent) ; malgré le prix au mètre carré, ben non seulement ils n'ont pas revendu leur boutique à LVMH ou au Crédit du Nord, mais en plus y'a de la place pour circuler entre les tables super bien organisées et signalées (c'est assez facile et rapide de s'orienter et de savoir où trouver quoi).
Et puis, l'accueil est simple et chaleureux. Lorsque je rentre chez eux, je ne me fais pas engueuler, ni faire la gueule, juste un bonjour et de l'aide si j'en ai besoin. Mais j'en ai rarement besoin vu comme c'est bien rangé.
Bref, c'est à l'Ecume des pages que je suis retournée le jour où la librairie a rouvert, le 12 mai.
Et j'ai découvert une table, devant laquelle on passe en revenant, au fond, du rayon poches et polars. La table des livres de psychologie. J'ai peut-être un peu arrêté de lire ce genre de livres, ou d'en acheter parce que justement je ne les lisais pas... et ceux de la table de l'Ecume des pages, ils me font tous envie. J'en ai acheté deux, un à chacun de mes passages - et les deux, je les ai dévorés. Simples, utiles.
Le livre des vrais surdoués, de Béatrice Millêtre.
Exister, de Robert Neuburger.
Dur de savoir ce qui m'attire dans un livre. Pourquoi je prends celui-ci et pas tel autre. Pourquoi certains livres que j'ai achetés je me jette dessus et d'autres je mets des années pour les lire. Mais - je fais confiance à cette phrase de ma psy, "Ne cherche pas à tout décider". Je fais aussi confiance à cette partie de moi qui sait tout, qui sait ce que j'ignore manifestement !
A propos de partie qui sait tout et d'enchanter ta vie. Voilà les Anges, où comment une bande d’amis imaginaires va t’aider à aimer cet automne... le programme de 6 semaines est toujours ouvert. Tu peux t'inscrire jusqu'au 1er octobre, toutes les infos sont là.
Et merci à la sérendipité des librairies !
"Les livres sont des âmes, les librairies des points d eau dans le désert du monde" Christian Bobin
🙂
Rédigé par : Thibault | mercredi 23 septembre 2020 à 17:13