Bonjour ma chérie-chéri !
A la Toussaint, les filles Hush et moi avons été passer une semaine à Belle-île. J'ai battu la campagne en long, en large et en carré, (enfin, surtout la côte), et comme je le fais à chacun de mes séjours, je suis allée rendre une petite visite à mes grands-parents, au cimetière de Sauzon.
D'habitude j'y vais, pof, je dépose mon caillou, pof, je dis mes trois mots à Mon Cher et Grand-Maman, pof, je regarde les noms sur les autres tombes, pof, le meilleur pote de Belle-île de mon grand-père est enterré juste en face parait-il mais je ne trouve sa tombe à lui, Hugues, qu'une fois sur dix. Si le ciel est beau, je prends une photo des croix qui se détachent sur le ciel. Puis je repars.
Mais cette fois, bon, j'ai suivi tout l'enchainement, mais j'ai ressenti autre chose. J'ai ressenti une réponse à ma tristesse de ne plus avoir de maison à moi à Belle-île - celle dans laquelle on va à présent, nous la louons à une dame américaine qui certes habite Hawaï donc elle n'y vient pas souvent, mais bon, c'est quand même et encore SA maison. J'ai ressenti comme... si Mon Cher et Grand-Mam me parlaient, me disaient Mais nous nous sommes là, nous faisons partie de l'île à présent ; et une part de notre sang, de nos cellules, de notre matière qui réside dans ce cimetière, a constitué ta matière à toi. Alors oui bien sûr que tu as ta maison - ou du moins, ton bout d'île à toi.
Ceci dit - et oui j'ai ressenti leurs voix mêlées qui parlaient en moi - j'ai pu repartir bien tranquille et surtout bien contente. Un peu comme quand j'allais rendre visite, en me forçant un peu, à ma grand-mère paternelle, et que je repartais en ayant passé un bon moment ET avec 2-3 des torchons trop kitch dont son armoire regorgeait. Ce coup-ci je suis repartie avec un bout d'île qui m'appartenait, carrément !
Je te souhaite une très bonne journée, ma chérie-chéri. Il neige peut-être là où tu es...
J'avais prévu (tu le vois d'après le titre) d'écrire sur tout autre chose, sur le langage que transmettent les grands-parents. Et puis c'est ce texte-là, hum, qui s'est invité. C'est l'écriture, ce sont les doigts qui décident, et je les laisse décider ; à quoi bon retenir un texte qui veut s'écrire ? et à quoi bon forcer J'ai décidé de t'écrire toi alors ce sera toi. Alors demain. Demain certainement j'écrirai, et ce texte que j'avais prévu pour aujourd'hui s'il veut bien.
D'ici là, au boulot !
(A l'autre boulot ; parce qu'écrire, c'est l'un des grands boulots de ma vie !
Et j'ai décidé, pendant cette pause d'une semaine dans l'Hérault, suite à mes dédicadessins, suite à avoir cherché à offrir un bon livre sur l'écriture en français et ne pas l'avoir trouvé, suite à des petits mots que j'ai reçus à propos de mes livres ou de mon écriture, je me suis réengagée dans le processus d'écriture de mon livre.
Alors voilà, je recommence à prendre des notes sur mon carnet bleu, je me refixe plus ou moins un planning (non en fait ça je n'ai pas encore réussi à le faire, et quand je le fais comme ce matin ben il saute le planning), je m'engage à poursuivre puis à terminer puis à éditer (dans le sens "réécrire, ajouter, retrancher, préciser") le texte pour le rendre le plus aidant et précis et jubilatoire possible à celle qui me lira en désirant ne pas en perdre une miette, à celle qui attend ce livre comme moi j'attends le prochain John Irving, le prochain Julia Cameron).
Un autre truc qui me motive à écrire le meilleur livre possible, dans le sens le plus curieux précis et plein d'histoires... C'est la perspective de me louer pendant hmm une semaine un petit appart à Sète, pour Hush et moi disons, ou pour moi toute seule on verra, pour faire mon travail de relecture - édition ! Hé hé ! Vivent les petits et grands plaisirs, les petits et grands projets, les petits plus qui soutiennent les grands projets !)
Les photos que tu vois, je les ai prises le jour de Noël au cimetière marin de Sète.)
Coucou Christie
Cette tombe juive à Sète me rappelle mon père qui était descendu en stop de Paris jusqu'à la plage de Sète dans les années 50, pour voir la Méditerranée. Après ses 3 ans en Algérie et la guerre qui lui a pris toute sa famille. Il m'a raconté plusieurs fois cette nuit à Sète sur la plage.... Chaque époque a ses bonheurs, dans les années 50 on pouvait dormir sur les plages sans voir arriver le garde-champêtre.
Un mot de mes grands-parents chtis (ma branche maternelle), ben les chicons bien sûr, que j'ai en horreur :-)
By the way, très beau sujet, merci et joyeuse Saint Sylvestre!
Rédigé par : Mayou | jeudi 31 décembre 2020 à 04:33