Il y a un texte qui ne me laisse pas tranquille tant que je ne l'ai pas écrit. Ça ne sert à rien que je programme quoi que ce soit d'autre à l'agenda, ce texte pousse tous les autres des deux coudes, avec son air buté, sans même avoir besoin de dire "moi d'abord".
OK OK OK tu passes le premier.
Ce texte, c'est mon corps qui veut l'écrire. Mon corps d'aujourd'hui, à qui mon âme vient d'offrir un bel Eurêka, et il est tellement fier et content qu'il pavoise dans tous les sens.
Ce corps a commencé son âge adulte en faisant un 36, oscille aujourd'hui entre le 40 et le 42 ; et qui dit 42 dit 44, pour certains maillots de bain, pour les chemises de nuit Monoprix car chez Monop on a le choix entre 34/36, 38/40 ou 42/44 (j'imagine que ça continue après, mais je ne compte pas poursuivre ma "croissance"). Ce cap de la taille 42/44, je l'ai déjà trouvée très difficile à franchir - et bon on ne va pas dormir ou se balader en maillot, toute boudinée, ou si ? Ben non.
J'oscille avec mes changements de taille... Sans manger beaucoup, sans me priver non plus, en marchant une heure par jour au moins. Mes 42, 43 ans ont signé la fin d'une silhouette fine et si je voulais "retenir ma taille 38/40", faudrait que j'adapte radicalement mon alimentation ; pour l'instant je n'en ai pas envie. Faudrait que je nage ou que je coure et je n'y arrive pas, pas de manière régulière.
Alors voilà - un corps de matrone.
Et soudain - je me suis rappelée à quel point, enfant, jeune fille, jeune femme, je recherchais ardemment et j'étais aimantée par le corps de femmes faites - larges, amples, accueillantes, rebondies - pas osseuses comme je l'étais, et ma mère, et mes deux grands-mères. Toutes nous étions osseuses ! Peu de fesses, peu de seins, la peau sèche. Ma meilleure amie je l'ai choisie RONDE. Mes premières maman de substitution, GIRONDES. J'enviais et j'adorais leur ampleur. Moi le petit chat, moi l'elfe des bois, je désirais être plutôt une Baba yaga.
Faire attentions aux souhaits que j'émets !
Je suis enfin, sans effort, devenue cette femme ample et à peu près stable, avec des hanches et des fesses et même un peu de seins, avec un grand tablier. Cette femme qu'enfant, jeune fille, jeune femme, je rêvais de croiser sur ma route et de devenir.
Alors crotte. Fini le bureau des pleurs.
A partir d'aujourd'hui, je cesse de réclamer un autre corps que celui qui m'est échu. Je suis contente d'être qui je suis devenue, grâce à mon alimentation, à mes hormones, à une activité physique quotidienne ; en faire plus, je ne veux pas. Et cette nouvelle présence au monde offre de nouveaux avantages. Etre devenue la matrone que je réclame dans ma vie depuis tant, tant d'années.
Finies les mini jupes, les minirobes, les pantalons skinny ; à moi les robes amples, les jeans droits ou patte d'eph, les salopettes !!
Voilà mon coco nicot. Je t'ai écrit. T'es content ? J'aurais pu faire plus précis, plus imagé ? Parler de Martine, Josyane ? de Maxime ? de Jacque ? Promis, promis, je vais le faire.
Bonne journée, ma chéri-chérie !
photo prise par Alma ; qui sait regarder, et aimer, mon corps de matrone
Haha ! Un jour mon fils chéri (trentenaire, hein, pas un bébé) m'a dit : "j'ai changé : maintenant j'achète mes fringues en L et plus en M, ça a changé ma vie."
Il y a peu j'ai décidé de cesser d'acheter mes fringues en 42 pour passer (la mort dans l'âme) au 44 (et certaines en 44/46 oh my God). Ton billet va m'aider à accepter ! Et aussi à chercher de nouvelles fringues chéries dans cette taille inavouable dans ma tête... Parce que pour le moment, c'est plutôt informe...
Mais j'aime bien l'idée de corps de matrone, qui m'évoque le corps de ma grand-mère que j'aimais tant !
Je t'embrasse
Rédigé par : Cath l'ancienne / Capp | lundi 25 janvier 2021 à 19:04
Ah, le corps qui change, même si c'est inévitable, ce n'est pas si simple je trouve. Merci de nous faire part de ton cheminement. Et c'est vraiment chouette cette connotation positive que tu donnes à ce mot, matrone. Cheminons, cheminons...
Rédigé par : Emilie | lundi 25 janvier 2021 à 20:03
et oui c'est un work in process, et je me rends compte aussi de mon ambivalence ! humaines et pas robotes ! gros baisers les amies, et vivent les tailles de fringues QUI NOUS VONT ET NOUS METTENT EN VALEUR !
Rédigé par : Christie | mardi 26 janvier 2021 à 11:25
Quelle belle et sage évolution ;-) Décider d'arrêter de courir après le passé, et de profiter pleinement de ce qui est là au présent. Et pour paraphraser Stéphanie Zwicky (le style n'est pas une taille mais une attitude) : "je n'assume pas mon corps. On assume ses erreurs, et mon corps n'est pas une erreur. J'ai juste appris à l'aimer". Pfiou. Quelle énergie de gagnée, pour ses projets, sa vie, sa créativité ! bisous
Rédigé par : Catherine Piette | mercredi 27 janvier 2021 à 11:39
mon corps tant d'années passées à le trouver trop ceci pas assez cela...à le vouloir différent...et puis l'apaisement, la paix petit à petit. A presque 50 ans sentir de plus en plus d'amour pour ce qu'il est comme il est...accepter, donc (même si je ne suis pas dupe et que parfois, hein, reviendra vite le regard dur...) - bisous
Rédigé par : Emmanuelle | mercredi 27 janvier 2021 à 20:48
Ce matin sur France Inter, une émission d'Ali Rebeihi sur Le sentiment de vieillir... Bises et bonne journée !
Rédigé par : Emilie | jeudi 28 janvier 2021 à 10:41
c'est vrai ça, que mon corps n'est pas une erreur... merci pour vos éclairages, et gros baisers mes amies !
Rédigé par : Christie | jeudi 28 janvier 2021 à 18:02