J'avais prévu cet après-midi d'aller me balader vers Meudon, et puis soudain, grosse grosse pluie, grosse flemme, pas la voiture sous la main, bref, chute de mes bonne intentions, je vais faire une tarte à la place, une tarte et écrire, et peut-être un bon goûter à base de fraises, avant de reprendre le boulot.
Ces jours-ci je suis entourée de la nostalgie du papa. L'interview de Charlotte Gainsbourg ce matin, qui évoque son père mort il y a 30 ans et le manque de lui toujours intact ; un post de ma copine Béné qui évoque son papa mort il y a 10 ans...
Et moi qui ai repris la guitare et ne peux le faire sans penser à Mike, mon prof de guitare, emporté en 2014 ou 2015 par un cancer. Mike n'était pas mon papa, et il existe d'autres profs de guitare ; et (même si je suis une très mauvaise musicienne) j'ai connu tellement de profs désastreux que je sais en reconnaître un bon quand j'ai la chance d'en rencontrer un, et Mike était sans doute un musicien très doué, mais comme pédagogue il était super fort. Généreux. Inspirant. Encourageant. Enthousiasmant.
Psychologue !! il avait compris que je déteste être corrigée... Ouais, j'en tiens une couche en tant qu'élève, mais je progresse par imitation et par pratique, pas avec les indications du prof, qui m'encombrent et m'humilient. Peu de profs s'en aperçoivent, ce qui me rend si difficilement teachable - mais certains, oui ; et les cours en ligne comme ceux proposés par Creativebug, font merveille sur moi.
Mike venait je crois du Michigan, sa mère elle était d'origine norvégienne, et le voilà atterri, installé en France par amour de sa femme, une Parisienne.
Il avait réuni autour de lui, le lundi soir, une petite équipe dont je faisais partie et nous étions super heureux de gratter ensemble. J'étais la moins douée mais dans un groupe ça ne se remarque pas, quand on travaille seule retrouver un groupe de copains pour faire un truc qu'on aime, sur une base régulière, ça n'a pas de prix. (Je me souviens que je râlais chaque lundi avant de quitter la maison, mais presque à chaque fois je revenais heureuse et motivée pour m'entrainer à la maison).
Bon. Au bout de deux ou trois ans, Mike est tombé malade. Deux professeurs se sont succédés pour le remplacer mais - ils n'étaient pas au niveau ! Notre groupe leur a mené la vie tellement dure.. ben quoi, on avait été habitués à un super pédagogue, et il n'était pas question pour nous d'accepter l'autoritarisme, la balourdise... Alors on a été virés. Ça a correspondu avec l'époque où je préparais mon déménagement pour Malakoff, j'avais d'autres choses à penser.
Et puis; il y a un an, ou deux, ma copine du groupe revue à l'occasion d'un déjeuner, m'a appris la mort de Mike. Je savais bien sûr qu'il était atteint d'un cancer, mais il y a toujours cette incrédulité face à la possibilité de la mort de quelqu'un de bien vivant.
Et donc. Ces jours ci, je pense à mes copines qui ont perdu leur vrai père. Je pense à mon papa bien vivant mais loin de moi et à qui j'ai promis d'envoyer un dessin, oui, comme une petite fille qui dessine pour son papa.
Et je pense à Mike parti de l'autre côté, à sa façon de nous encourager, Pas mal ! , au premier concert qu'il a organisé avec nous dans une crêperie et j'étais tellement fière de jouer mon morceau, je pense à sa phrase, The most important thing is to have an attitude. J'imagine aussi l'humilité qu'il a fallu à ce musicien de vocation, pour enseigner à des débutants et pour les faire progresser patiemment. Et mine de rien, ce n'était pas inutile puisque tu vois, Mike, je joue encore !
(En revanche, j'ai arrêté ce me semble de progresser, il serait temps que je me décide à trouver un nouveau professeur bon pour moi).
Bon après-midi, ma chérie-chéri !
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