-Tiens, écoute ça.
Lorsque j'avais 15 ans, Papa a déposé sur ma table de nuit, une cassette noire dans son boitier en plastique sur lequel il y avait marqué (je ne sais plus quoi) 101. C'étaient des leçons de vie, en anglais. Je les ai écoutées sur le petit magnétophone enregistreur que j'avais reçu à mon entrée en 6ème, et peut-être aussi sur mon walkman, en allant promener notre chienne Bibi.
J'ai adoré écouter ces cassettes, la voix dynamique et didactique et claire du gars qui parlait, le bon sens et à la fois l'angle nouveau avec lesquelles il présentait les choses. Je n'ai retenu qu'une seule notion : lorsque quelque chose t'arrive, tu es responsable d'une manière ou d'une autre car (je passe dans la langue où l'idée m'a été transmise) you either have actively promoted, fostered, allowed, this thing to happen.
Oui, de simples prises de conscience et un sentiment d'ouverture intérieure, de liberté - personne n'était derrière moi pour me dire quoi faire de ces nouveaux concepts, je gardais ce qui m'était utile et oubliais le reste.
J'ai remercié mon Papa, qui m'a passé les cassettes suivantes (il y en avait quatre en tout), que j'ai gobé comme du petit lait, heureuse de ces nouvelles pistes qui s'offraient à moi. Quand il a vu que j'aimais ça, que ça m'intéressait, me nourrissait, il m'a dit N'arrête plus jamais de lire, d'agrandir ton esprit, de te poser des questions avec ce genre de bouquins.
Dans mon for intérieur je me suis dit que je verrais bien (la liberté que procurent les livres, as opposed aux conseils des parents et de tous les humains en chair et en os, qui vérifient qu'on fait bien ce qu'ils nous disent et qui s'attristent si on ne suit pas leur conseil). A l'époque le développement personnel, ça ne s'appelait pas comme ça en France, je pense en revanche qu'aux States on appelait déjà ce secteur le self-help. Et j'ai continué à lire des livres de self-help. J'ai continué d'abord à demander ses livres à Papa - il ne s'est pas fait prier et m'a passé 7 habits of highly effective people, je l'ai dévoré, savouré, pris des notes, offert ou conseillé à des centaines de personnes, et je continue ! Quel éblouissement ce livre !
Et puis ensuite, ben, au hasard Balthazar. Au hasard de mes besoins. De mes trouvailles. Des conseils des amis.
Neuf sur dix des livres qui me tombent sous la main sont oubliables. Ou du moins, "ils ne sont pas pour moi". (Souvent, énooooooorme déception quand une amie me dit, Lis ce truc tu vas voir c'est génial, et en fait je déteste ou bien ça me laisse indifférente).
Mais le 10ème. Le 10ème.....
Bébé dis moi qui tu es. (Merci Raf)
Les couples heureux ont leurs secrets. (Merci Bertrand)
Quatre saisons d'activités dans la nature en famille. (Merci la Fnac)
Libérer sa créativité. (Merci Anna)
Les 5 blessures qui empêchent d'être soi. (Merci Pascale)
Petit traité de spiritualité au quotidien (merci Emmanuelle)
The vein of gold.
Gamestorming. (merci July)
The creative habit. (merci Geneviève)
The right to write.
La 25ème heure. (merci Instagram)
The art of noticing. (merci Jocelyn K Glei)
Writing down the bones. (merci Austin Kleon)
J'allais oublier le FABULEUX Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants écoutent (après lui je n'ai plus JAMAIS puni les enfants. Pas eu besoin). (merci le groupe de parole de Madame Bastide !)
Mais ces livres m'ont transformée, m'ont décadrée, m'ont recadrée. Ils m'ont aidée à grandir. M'ont permis de passer à l'action. M'ont permis d'advenir à moi-même. M'aident à aider les autres ! avec la pâte Christie.
Et finalement, de self-help, ils sont devenus des help-yourself-then-help-others books.
Et puis un jour, j'ai eu envie d'écrire mes propres livres-compagnons. Des livres qui accompagneraient une lectrice, un lecteur, comme moi je suis accompagnée parfois par des livres avec lesquels je fais un long, long chemin...
Lire du Leonardo Padura ou le dernier Jonathan Coe sur Billy Wilder me dynamise bien plus, mais chacun son gout. Les vraies lecons de vie nous sont données par la vie selon mon opinion, elles sont souvent surprenantes et il faut avoir de la pugnacité et une certaine ouverture d' esprit pour arriver à les comprendre et les digérer. A cinquante trois ans je réalise que le "il faut cultiver son jardin" de Voltaire-Candide "suspend un violon un jambon à ta porte" de Gainsbourg sont deux conseils raisonnables et suffisants en ce qui me concerne. Et toujours continuer a chercher l'or du temps.
Rédigé par : angostura cachemire | samedi 26 juin 2021 à 22:10
Quand au principe de pensée : quand queques chose vous arrive, c'est que de pres ou de loin vous y avez participé... ouille. Dans un recoin de l éternité il faudra en rediscuter avec tous ceux qui etaient au mauvais endroit et au mauvais moment (et avec la mauvaise couleur de peau, ou la claivoyance de resister à une ideologie toxique). George Floyd, Robert Desnos, Gandhi, Abel, Séneque, les Tutsi, les milliers de morts du 11 septembre 2001, les Ouighours, les harcelés au travail.... Faut il toujours rester chez soi en silence, ou se mettre a genoux devant des principes auxquels on n adhere pas. Ceci au pretexte sont les principes/croyances de ceux qui sont du côté du manche du baton ou de la crosse du fusil ?
Rédigé par : Angostura Cachemire | dimanche 27 juin 2021 à 09:48