D'où elle me vient, la conviction que j'ai des histoires uniques à raconter ?
Et que je suis la seule à pouvoir les raconter ?
Et qu'elles valent la peine d'être racontées ?
Elle vient, de cette voix dans ma tête qui lie et délie des phrases qui ne sont pas dans les livres que ma maman me lit ou que je lis toute seule. Des phrases que j'entends, que je me prononce et qui m'intéresse au moins autant que les histoires que ma maman me lit ou que je lis toute seule. Elles m'intéressent au point que j'ai envie de les voir écrites sur les pages d'un livre.
L'une de ces histoires que Maman me raconte, c'est Peter Pan. L'acolyte ambivalente de Peter, la fée Clochette prononce cet avertissement, Si vous ne croyez pas aux fées, elles disparaissent.
Et moi je sais que, Si je ne raconte pas mes histoires, elles vont mourir.
Car mes histoires sont ces êtres transparents fragiles évanescents aux couleurs délicates, qui existent à l'état gazeux dans les brumes enthousiastes de mon cerveau. Elles ne prendront une consistance que lorsque je les aurai telles des papillons attrapées et épinglées sur une feuille de Canson noir.
Mais alors. Comme l'aile du papillon une fois épinglée perd ses couleurs et tombe en miettes. Mes premières histoires écrites n'avaient plus rien du charme des pensées qui voletaient dans ma tête.
Et oui, énorme déception.
Un mystère subsiste, non, deux mystères subsistent.
Pourquoi ai-je persisté à écrire ?
Et quelles étaient ces histoires qui m'ont convaincue d'ouvrir un cahier et de tenter des les fixer une bonne fois pour toutes ?
Bonnes questions ! En tout cas, c'est une force de posséder une telle conviction, même si le résultat est décevant.
Rédigé par : Emilie | samedi 23 avril 2022 à 10:31