J'ai encore mal au pouce gauche, d'une épine de rosier qui est passée à travers les gants de jardinage. Il y en a toujours une qui s'infiltre.
Hier, le gros de ma journée a été consacré au débitage de ronces et de lierres qui empoisonnaient un mur d'enceinte, le mur était en train de s'effondrer et il a fallu arracher des monceaux de lierre pour lui permettre de rester à peu près debout. Restes, les monceaux de lierre et de ronces, que nous débitons petit à petit pour en faire du petit bois quand c'est possible, ou des tout petits morceaux pour le compost. Nous les débitons à la scie, au sécateurs, aux doigts et avec la grosse machine qui transforme les lianes et les feuilles en tout petits morceaux.
Cette activité en plein air, très répétitive et moyennement satisfaisante (le tas de branches et de racines enchevetrées reste encore bien gros après plusieurs journées consacrées à le faire descendre), personne ne me force à la faire, à vrai dire j'y vais de moi-même et volontiers. Elle me laisse le temps de méditer. Notamment à cette phrase de mon copain A., l'autre soir dans sa cuisine. "Moi, je ne suis pas pour les maisons de campagne. Je préfère voyager et découvrir de nouveaux lieux."
Moi qui aime voyager et découvrir de nouveaux lieux, cette phrase me donne à penser.
Car j'aime aussi m'ancrer. Planter. Faire mon compost. Rencontrer et connaître les commerçants. Faire le feu avec du bois que j'ai scié moi-même. Oui j'ai besoin de cette simplicité, on sait quand on part, où on part pour le week-end. On retrouve nos livres, nos foulards, nos torchons.
M'ennuyer.
Etre avec Nico, simplement.
Voyager me manque, et au bout de quelques jours de voyage, je me dis souvent Bon, et alors ?
Alors que mon tas de branches qui diminue, notre mûr qui va s'effondrer moins vite, nos projets de plantations de cassis, de groseilles. La joie d'observer la danse des saisons. "Tiens il y a 15 jours on pouvait déjeuner dehors, cette semaine on ne peut plus." "Tiens les oies, ça y est, elles ont fini la traversée de la Bourgogne." "Tiens il y a 4 jours on avait 4 brassées de roses, aujourd'hui plus que trois roses - et ces trois roses, comme je les savoure !"
Joie (et chance) d'apprivoiser un nouveau coin de planète.
Aah les oies, un 11 novembre passé, j'étais près de Clamecy, et le matin j'entends dans dans cuisine un barouf pas possible dehors... je sors... Et en levant la tête j'ai vu un magnifique vol de plusieurs dizaines d'oies qui caquetaient bruyamment en passant au-dessus de la maison :-)
Rédigé par : Mayou | mardi 29 novembre 2022 à 10:58
Oh la la Mayou j'adoooore... j'adooooore ce moment et ces vols en formations plus ou moins serrées... y'a toujours un bout du V plus long que l'autre... j'espère que je ne m'en lasserai jamais !
Rédigé par : Christie | mardi 29 novembre 2022 à 11:32
L'un n'empêche melba, comme le dit le proverbe. Partir, revenir, s'ancrer, c'est la beauté de l'existence!
Rédigé par : Benedicte Rousseau | mardi 29 novembre 2022 à 12:24
L'un n'empêche Melba il manquait à ma collec celui-là, je vais l'emprunter joyeusement :) Les oies au Québec c'est le début de l'hiver quand elles partent dans le sud et ouuuuf, la fin de l'hiver quand elles repointent le bout de leur nez.
Rédigé par : louchou | mercredi 30 novembre 2022 à 14:27