En 2020, juste avant le COVID, j'avais pour intention d'aller prendre un café chaque semaine avec une personne hors de mon cercle habituel de fréquentations. Je me disais, "chaque personne que je rencontre sait quelque chose que j'ignore", mais bon, y'a eu le COVID (enfin moi je ne l'ai jamais attrapé) y'a eu les confinements et la distanciation sociale, au lieu de m'ouvrir je me suis carrément resserrée sur les personnes très très proches... et ça m'a bien arrangée car c'est ma pente naturelle.
Mais là ça va faire 3 ans, nous sommes passés avec ma famille par tous les stades dont la joie d'être ensemble et à présent l'immense besoin (cohabitant avec la joie hein !) de nous nourrir d'énergies nouvelles. Et donc je reviens à mon projet de 2020... Et je me demande régulièrement, avec qui aimerais-je prendre un café ?
L'une des personnes à laquelle je pense, avec qui j'aimerais bien prendre un café, c'est Bérangère, mon ancienne collègue. On ne s'est pas revues depuis septembre 1999. C'est elle qui m'a initiée à un pan non négligeable de ma vie.
Je suis tombée dans les habits de seconde main peu avant mes 25 ans. Je travaillais, à l’époque, dans un journal rue du Sentier, au marketing, ne me demande pas ce que j’y faisais, j’ai oublié. L’une de mes collègues à peine plus âgée que moi était toujours super bien habillée, chic, pas affectée, avec des fringues super bien coupées. Un jour à la machine à café je lui ai demandé
- Bérangère ! Quel est ton secret ?
- T’es libre à déjeuner ?
Et à l’heure du dej, Bérangère et moi avons attrapé un sandwich à la première boulangerie de la rue Montorgueuil. Une fois ledit sandwich englouti, elle m’a entrainée rue Saint Sauveur, une rue perpendiculaire à la rue Montorgueuil – c'est là que j’ai découvert mon premier magasin de dépôt vente - il a disparu aujourd'hui, mais j'y suis retournée de nombreuses fois depuis, chez lui et aussi chez ses cousins, dans tout Paris, à Malakoff, dans chaque ville que je visite. La sélection de ce magasin dont j'ai oublié le nom était exceptionnelle - ou peut-être était-ce aussi l'effet de la nouveauté, mais alors. Je suis repartie avec un pantalon Joseph pour le prix d'un Zara, avec un gilet Jean-Paul Gautier pour le prix d'un Zara - habits que j'ai portés et usés jusqu'à la corde.
Lorsque je regarde les habits que je porte aujourd'hui, seule la culotte je l'ai achetée neuve. Le soutif aussi mais il est multi réparé, ben quoi les affaires que j'aime j'ai envie de les garder. Je médite en ce moment un patwork sur le dos d'un ancien peignoir de Nicolas dont je n'arrive pas à me défaire...
J'adorerais revoir Bérangère, pour voir comment elle a évolué - dans sa carrière, et dans son style vestimentaire ; et pour la remercier de m'avoir si jeune initiée à ces magasins d'habits de seconde main. Cette initiation m'a permise de construire mon style avec des pièces de créateur - pas que, mais aussi - au prix de la mode passe-partout.
J'espère qu'en 2023 tu vas revoir Bérangère :)
Rédigé par : Anne-Sophie | dimanche 05 février 2023 à 22:03