maviesansmoi

un trajet

Bonjour ma chérie-chéri, 

 

Je t’écris depuis un siège vert du bus 126. Je vais déjeuner avec mon ami Antoine, dans la galerie où il expose cette semaine ; la galerie n’est pas très loin à vélo ; et je ne peux pas prendre mon vélo, alors me voilà dans un combo de transports en commun car c’est la seule option possible. Je rends grâce à l’appli City Mapper qui me donne en temps réel toutes les options possibles pour me rendre de là où je suis à là où je veux aller ; et je rends grâce à nos systèmes de transports dans les grandes villes qui nous offrent tant d’options, aujourd’hui (à l’aller !) marche + bus + métro + rer b ! 

Et je rends grâce à mon bras droit immobilisé, immobilité sans laquelle je ne ferais pas toutes ces découvertes sur les 1000 possibilités des transports en commun en île de France ; d’habitude je me cantonne au métro, ou je prends mon vélo et qund c’est trop loin ma voiture ; ben en ce moment je combin. (Me voilà à présent dans le métro ligne 4 faut que je fasse gaffe à ne pas louper ma correspondance pour le rer j’ai failli ne pas descendre du bus !).

 

Je parle comme une mamie non ? 

 

Et encore je ne t’ai pas encore raconté qu’hier j’ai commencé la rééducation avec le kiné, dès que je dis le nom de ce kiné à mes copines malakoffiotes elles me parlent d’une partie de leur corps qu’il a rééduqué de travers… Alors moi ce kiné il m’a bien plu, d’abord j’aime sa voix ferme et tranquille et encourageante, et puis son cabinet est rempli de photos de ses voyages, et puis les exercices qu’il me propose me poussent juste ce qu’il faut, je touche l’echelle avec mes bras en montant un peu et en regardant ses belles photos, déjà je retrouve de la mobilité et parviens à m’habiller toute seule ! Sauf le soutif , tant pis je m’en passerai. 

 

Une mémé aux seins qui tiennent sans soutien-gorge. 

 

Ah ben j’arrive. Luxembourg. Ok. Ça passe vite le temps quand je t’écris. 

travaux au jardin (un sens de la direction)

Ma chérie-chéri, 

Je t’écris installée dans le fauteuil bleu et orange de mon bureau, toujours sur l’écran de mon téléphone à l’aide de mes deux pouces. Dans mes oreilles, Glenn Gould chantonne et soupire en jouant les variations Goldberg de Bach. Une éternité que je ne les avais pas écoutées ! Je dois être prête à reprendre le flot d’une écriture « professionnelle » - Goldberg + Glenn Gould sonnent la fin de la récré, le début du travail concentré et joyeux. 

 

Ce qui me donne un sens de la direction en ce début de printemps, une direction évidente dès que je regarde autour de moi, ce sont mes deux jardins, le balconou et les plantes partout dans la maison. 

 

Je sors dans le jardin de derrière (notre maison est « posée » entre deux petits jardins) et pfshiout ! Le raton - mon assistant - qui visite de temps en temps notre bac à compost, en a sorti tout un bon tas. Direct je le mets dans un seau avec mes gants (desquels j’ai chassé préalablement une famille nombreuse de cloportes) et je distribue ce compost tout frais à l’olivier et aux rosiers, que le printemps rend tout fous (des tonnes de feuilles bordeaux et de bébés roses leur poussent de partout ; faut soutenir l’effort de croissance !).

 

Je rentre dans la maison. Le bégonia tout sec a soif. En l’immergeant dans un saladier avec un fond d’eau, je m’aperçois que plusieurs tiges sont rongées - je l’ai peut-être trop arrosé ? Ou alors il est fatigué au bout de 5 mois de loyaux services ? Bref je décide de couper ces tiges en souffrance et de les bouturer (en les mettant dans des vases) pour voir ce que ça donne.

 

Bon enfin je remonte vers mon bureau… mais un coup d’œil au balconou m’indique que les jasmins ont soif. Allé tournée générale d’arrosage ! Pfiou. 

 

Je ne suis pas allée vérifier les niveaux d’eau dans mes tubes du vase d’avril ; je voulais prendre quelques minutes pour écrire avant de préparer le déjeuner ! J’irai un peu plus tard dans l’après-midi. 

 

Pfiou. Tous ces enfants verts ! Quelle responsabilité ! Quelle joie ! Quelle fierté quand tout le monde va bien ! Quelle inquiétude quand je dois les quitter quelquzs jours ou plus longtemps ! Accepter qu’il y ait des pertes… 

 

Bon mais pas en ce moment. En ce moment je suis là et je m’occupe bien d’eux.

 

Ma question d’aujourd’hui c’est : comment pourrais-je transmettre ce sens de la direction si évident quand je regarde mes plantes et l’environnement naturel autour de moi (=je sais tout de suite ce que j’ai à faire et je le fais sans tortiller), à ma vie professionnelle par exemple ?

 

Allé Glenn Gould, show me the way ! Geh doch Johannes Bach, zeig mir den Weg ! 

 

Et toi ma chérie-chéri, c’est quoi ta question du jour ? 

merci, Jean-Sebastien

Ma chérie-chéri,

La lumière douce du matin chatouille mes mains qui tiennent le téléphone portable. Je n’aime toujours pas trop écrire sur mon ordi, ça me tord le torse, quand je peux éviter l’ordi, j’écris avec mes deux pouces sur le téléphone, dans les notes. Dans mes oreilles, les violons Abdelazer, un rondeau d’Henry Purcell. Très dansant, vous m’inviterez bien à un petit menuet ? Ah, la musique change, voilà Nisi Dominus, la musique classique est la seule que je peux écouter en écrivant - et même elle m’aide garder ma concentration, ce qui pour moi est une affaire difficile. J’imagine Jean-Sebastien Bach ou Wolfgang Amadeus Mozart (même quand la musique que j’écoute a été composée par un autre musicien) je les imagine attachés à leur chaise ou à leur banc d’orgue, Tu ne partiras pas d’ici tant que tu n’as pas composé ta pièce ta symphonie ta que sais-je ? et zouip enfin non pas zouip anti zouip : au boulot et sans niaiser, je reprends pour mon compte ce Tu ne quitteras pas ce fauteuil et ton appli Notes tant que tu n’auras pas écrit ce texte.

 

Bénédiction de ce blog qui chaque jour m’offre une direction et un « produit fini », même très modeste, à délivrer.

 

Je demande solennellement que cette énergie de persistance de concentration de direction non pas simple mais établie, j’écris tous les jours et y’a pas à tortiller, s’applique à deux autres domaines de ma vie, à savoir : élaborer un produit fini de formation ; terminer un livre, mon livre sur l’écriture ! Et ensuite peut-être Lou je me pencherai sur le volume II du Vent dans la robe - il a déjà son thème et son nom de code, Reconduite à la frontière. 

 

Bon, je vais peut-être écrire l’une ou l’autre des nouvelles imaginées comme side project de ci, de là, pour me détendre de ce gros livre que j’aime et pour lequel j’ai du mal à garder le souffle.

 

Et toi, c’est quoi tes grandes demandes à l’Univers du moment ? 

 

Bonne journée ma chérie chéri !

l’entre deux

Me revoilà, chérie - chéri, 

de retour dans mon bureau - bateau lit de l’après-midi. Je me sers une tasse (un bouchon de Thermos) de thé fumé pour me féliciter d’avoir accompli les tâches administratives du jour.

 

Quand une partie de ma to do « obligatoire » est éclusée, je me demande toujours un peu What’s next ? surtout dans ces périodes d’entre deux, où mes journées sont moins clairement structurées que lorsque j’anime une formation pour une entreprise ou un programme-compagnon. 

 

Comment retrouver une structure ? Mon bras convalescent me permet de faire de plus en plus de choses, notamment j’ai recommencé (doucement) à écrire de la main droite ; et la fatigue ne m’empêche plus d’imaginer ni de concevoir ni de me projeter dans la suite. 

 

I’ll be ready when I’ll be ready - but when ? 

 

Un projet pro par jour. 

 

Aujourd’hui, c’était l’admin.

Demain je poursuis le visionnage de la formation « the Art of gathering », avec les exercices qu’elle propose et les réflexions qu’elle suscite en moi. 

Mercredi je commence la rééducation avec le kiné ! 

Jeudi, goguette et artist date. 

Et vendredi et samedi, je co-anime deux jours de formation pour le Secours Catholique, une journée à l’écoute (là c’est moi l’assistante) et une journée à la créativité (là c’est moi qui leade). 

 

Et d’ici là : accueillir tous les imprévus les demandes la douleur qui s’invite quand je m’agite trop longtemps ; d’ici là profiter de la lumière magnifique sur mon balconou le printemps dans ma maison accuellir la visite des oiseaux prendre des nouvelles des personnes que j’aime, tailler la sauge du jardin pour lui permettre de se renouveler et en faire des bâtons à brûler. 

 

Et toi comment te portes-tu aujourd’hui ma chérie - chéri ?

 

Quels sont tes projets pour la semaine ? 

hop

Ma chérie - chéri, 

C’est une bonne idée de prendre 5 minutes pour écrire que ça ne va pas et ce qui ne va pas - car après m’être exprimée hier matin, j’avais déjà plus de courage pour me reprendre ; j’ai massé de la bonne huile d’immortelle sur mon visage et je suis partie marcher comme j’avais prévu dans Paris - sans Hush cette fois, ce qui enlevait à ma balade son charme hushinien et rajoutait de la souplesse pour entrer dans les magasins et les parcs, et tout bêtement marcher à mon rythme.

 

Si les photos te manquent, tu peux les retrouver sur mon compte Instagram.

 

Ne t’inquiète pas si je n’écris pas les 4 prochains jours. 

 

Nous partons vendredi matin à Bruxelles pour une porte ouverte d’école avec Chimène, et demain je serai au four et au moulin ! 

 

Ce court voyage me fait plaisir, et en même temps j’appréhende comme toujours de quitter ma maison ; là, je pense à tout ce que je dois faire avant notre départ (confier le chiiiiien !) ; les grèves en plus et mon bras en moins ne contribuent pas à ma sérénité. 

 

Et toi ma chérie - chéri, ce sont quoi les projets qui t’enthousiasment aujourd'hui ?

 

(It's the little things !)

 

(Oooooh et ce texte génial sur "relire ses journaux intimes" ! Merci Austin !)

pas mon jour

Bonjour ma chérie - cheri,

Je t’écris depuis mon lit, dans lequel je suis retournée ce matin, ce qui ne me ressemble pas. D’habitude j’adore le matin, sa lumière, son ambiance, ses promesses. Aujourd’hui, je me sens épuisée.

 

En ce moment le mardi, c’est pas mon jour. Après l’effervescence du vendredi, et du week-end, et du lundi - le mardi le souffle retombe et je me sens vide, sans but, j’ai du mal à me remettre en train. Ce serait le jour, le mardi, où prévoir quelque chose de charmant pour moi. Mais quand je ne me sens pas en forme, élancée vers rien, je peine imaginer ce qui pourrait me faire plaisir. En vrai y’a des jours où mon système « je m’occupe trop bien de moi » trouve ses limites.

 

Donc : je me repose sous ma couverture rouge toute douce. Je fais ce que je sais faire : écrire. Et je prévois un artist date pour cet après-midi. Et on va voir ensuite comment ça va. 

 

Tu m’envoies des ondes ailées ? 

 

Bonne journée ma chérie - cheri ! 

en goguette

Bonjour ma chérie -cheri, 

Tandis qu’Alma (et 500 000 autres élèves) passent leur bac, épreuve de SES (éco) pour ma fille cet après-midi.. J’entre dans ma 4eme semaine post blessure. 

 

Les gens me disent « bon courage pour supporter ta mésaventure », mais j’ai plutôt le sentiment de vivre une aventure ! Et je ne la prends pas avec philosophie mais avec curiosité : de tout le neuf qui advient quand une donnée est modifiée.

 

Plusieurs - plein - de nouvelles habitudes ont surgi dans ce nouvel état de « blessée ». 

 

L’une d’elles est de partir avec Hush dans de grandes virées, à pied avec parfois un peu de métro. 

 

Ma fatigue est encore telle - je dors mal de nouveau, et chaque geste me demande plus de temps et d’effort - que je n’ai pas toujours le temps de promener Hush ET d’honorer mes rendez-vous ; alors (quand c’est possible !) je l’emmène avec moi en rendez-vous. 

 

Il sent l’énergie différente quand nous partons en goguette. 

Parfois nous prenons le métro ( il adore, y’a plein d’odeurs). 

Il a moins le temps de musarder au pied des arbres et de renifler les pipis ; et il reçoit de l’attention des caresses des compliments… parfois on va au café…. 

 

La nouveauté je crois lui fait plaisir ! 

 

Et puis la balade dure beaucoup plus longtemps ! Au moins deux heures, le temps d’y aller, d’y être, de revenir.

 

Alors quand on rentre à la maison. Mon vieux chien de 11 ans il dort pendant des heures. On ne le déloge plus de son canapé. On l’appelle, Hushou ! Ses oreilles pointent, ses yeux noirs émergent des oreillers, mais pas moyen de le faire descendre. Parfois il sèche même les deux balades suivantes. 

 

Et puis le lendemain ou le surlendemain, il est de nouveau d’attaque et zouip. On est repartis. 

 

(Bon, notre dernière goguette date d’hier après-midi on a musardé dans Bagneux et Châtillon et Montrouge à partir de la voie verte. À cette heure aujourd’hui il est compliqué au taquet pour repartir !) 

 

Et toi ma chérie - cheri ? C’est quoi ta nouvelle habitude du moment ? 

 

(à propos de vieux chien...)

 

 

prendre patience

Bonjour ma chérie-cheri ! 

Hush rêve, perpendiculaire à moi, étendu de tout son long sur notre couette rayée. Le soleil est irrésistible. A ma droite, sur le balconou, les jonquilles blanches sont en train d’éclore. Un bourdon butine une fleur fanée dans mon saut de compost ( j’ai un saut de compost sur le balcon, pour leq déchets végétaux ; je le vide tous les 6 mois dans le grand bac à compost du jardin, tout en bas ; en ce moment le saut est plein, mais avec un seul bras valide je n’ai pas la force de le porter alors je tasse… l’avantage du compost est que, la matière organique se compacte et donc mon saut ne déborde pas, pas encore).

 

Dans 10 minutes je vais partir à mon rendez-vous avec une amie, au centre ville de Malakoff. On va peut-être boire un verre en terrasse !

 

Je fais toutes les choses si lentement. Tout à l’heure je suis partie au supermarché bon ben à pied forcément et ça m’a pris 1h 45 la boucle. Je me demande comment je vais faire pour me mettre, me remettre au travail. 

 

Ce n’est pas facile pour moi, d’avoir de la patience envers moi-même même ! 

Allé zou - Hush esquisse un bâillement - mettre mes bottines, un pish de Vetiver, un trait d’almost lipstick - je file pour ne pas arriver TROP en retard.

 

Ma chérie - cheri, et toi, qu’est-ce qui est difficile pour toi ce moment ? 

shake shake l’uniforme

Bonjour ma chérie - chéri, 

 

Je t’écris au sortir de la sieste, encore embrumée et dispose d’avoir dormi 20 minutes. J’aime cet état d’entre deux. Le soleil frappe mon œil droit. Sur mon téléphone la playlist de France Inter joue. Christine and the Queens. 

 

Ce matin en m’habillant j’ai eu envie de varier de l’uniforme jean + chemise + boots, que je porte généralement en hiver et plus spécifiquement depuis que je me suis cassée l’épaule. C’est super pratique l’uniforme, ça me permet de ne pas avoir chaque matin à prendre une décision - et de temps en temps j’ai besoin aussi de me redemander quelle peau je veux revêtir ; quelle énergie vestimentaire me porte.

 

Bref j’ai gardé la chemise fort commode à enfiler, et à la place du jean j’ai enfilé un jogging trop beau. Et à la place des boots à fermeture eclair, des baskets sans scratch donc j’ai besoin d’aide pour les lacer.. tant pis.

 

L’effet inattendu de la matière du jogging (un nid d’abeille gris) sur mes jambes, est qu’il me donne envie de DANSER ! 

 

Ce matin, au petit dej, sur la playlist de grève de France Inter, je me suis levée et pouf. A bailar dans la cuisine sous les yeux ébahis de Chimène et Nicolas.

 

L’avantage d’une épaule cassée est que mes jambes elles fonctionnent très bien. Je marche tant que je peux - et en manque de vélo et de natation, mon corps réclame de la danse. On va lui en donner.

 

Et toi ma chérie - cheri : que portes-tu aujourd’hui ? 

auto louange à ma fracture de l’humérus

Ma fracture de l’humerus. 

Je reprends. 

Ma belle fracture de l’humérus.

Bien nette.

Bien franche. 

Bien surprenante - je skiais peinarde comme d’habitude - enfin, c’était le premier jour, enfin, j’avais très mal dormi et me sentais fragile, donc l’emmelement des bâtons dans mes genoux puis la chute  puis la douleur à l’épaule droite qui m’a empêchée de me relever, ont une surprise et pas complètement une surprise. 

Et les larmes de douleur de frustration de solitude sur ma piste. Elles coulaient d’un peu plus loin.

 

Ma belle fracture. 

Grâce à toi je peux faire tant de choses !

Je peux dormir sans mettre mon réveil. Le sommeil me répare je n’en suis pas avare. Et depuis ton arrivée je dors, je redors, je ne me croyais pas fatiguée mais le sommeil vient me chercher et je l’accueille les deux bras croisés sur l’abdomen, les deux mains se donnant la main. 

Je peux apprendre à écrire de la main gauche, à dessiner même aussi, j’écris d’une belle écriture soignée d’enfant de cp à qui ça prend du temps de tracer ses caractères. Du coup je choisis mes mots je suis fort économe des notes que je prends ! 

 

Mais grâce à toi ma belle fracture je profite surtout de tout ce que je ne peux pas faire. Me coiffer, alors ce sont les filles tour à tour qui tressent mes cheveux en nattes. Je m’assieds par terre, entre les jambes de ma grande fille qui est disponible, et elle me démêle les cheveux le plus délicatement possible et me concocte des nattes qui vont durer deux jours. Je ne peux pas non plus m’habiller complètement, alors c’est Nicolas le matin qui boutonne ma chemise et dispose le gilet attele après ma douche. Ni mettre correctement ma parka - en la maintenant par la col et la capuche à l’aide de ma grosse écharpe - et le vent me déplume alors je dois régulièrement demander à une passante si elle accepte de repositionner la parka sur mon épaule droite. Et elle accepte. 

 

Et puis je ne peux pas couper ma viande ni éplucher la pomme et j’ai du mal à attraper la dernière pâte dans mon assiette - alors je demande de l’aide ou j’accepte que ça me prenne plus de temps.

 

Ce que tu m’as donné de plus c’est une présence accrue au monde. J’ai le temps, j’ai la place, tout tout mon temps pour écouter. Consoler quand il le faut. M’indigner quand il le faut. Être là complètement là pour celle, celui que j’aime.

 

Tu me donnes d’entrevoir l’humilité nécessaire lorsqu’on est dependant. Les contorsions nécessaires lorsque l’on souffre d’un handicap. 

 

Merci ma fracture, ma chérie. Quand tu seras recollée on m’a prevenue que je t’oublierai vite. Serai-je une personne un tout petit peu plus douce et attentive grâce à toi ? Je me connais - j’en doute - allé, pour le moment je te savoure et si quelque fois je pleure c’est simplement mon coeur de pierre qui se fendille.