Ma chérie-chéri,
Je t’écris installée dans le fauteuil bleu et orange de mon bureau, toujours sur l’écran de mon téléphone à l’aide de mes deux pouces. Dans mes oreilles, Glenn Gould chantonne et soupire en jouant les variations Goldberg de Bach. Une éternité que je ne les avais pas écoutées ! Je dois être prête à reprendre le flot d’une écriture « professionnelle » - Goldberg + Glenn Gould sonnent la fin de la récré, le début du travail concentré et joyeux.
Ce qui me donne un sens de la direction en ce début de printemps, une direction évidente dès que je regarde autour de moi, ce sont mes deux jardins, le balconou et les plantes partout dans la maison.
Je sors dans le jardin de derrière (notre maison est « posée » entre deux petits jardins) et pfshiout ! Le raton - mon assistant - qui visite de temps en temps notre bac à compost, en a sorti tout un bon tas. Direct je le mets dans un seau avec mes gants (desquels j’ai chassé préalablement une famille nombreuse de cloportes) et je distribue ce compost tout frais à l’olivier et aux rosiers, que le printemps rend tout fous (des tonnes de feuilles bordeaux et de bébés roses leur poussent de partout ; faut soutenir l’effort de croissance !).
Je rentre dans la maison. Le bégonia tout sec a soif. En l’immergeant dans un saladier avec un fond d’eau, je m’aperçois que plusieurs tiges sont rongées - je l’ai peut-être trop arrosé ? Ou alors il est fatigué au bout de 5 mois de loyaux services ? Bref je décide de couper ces tiges en souffrance et de les bouturer (en les mettant dans des vases) pour voir ce que ça donne.
Bon enfin je remonte vers mon bureau… mais un coup d’œil au balconou m’indique que les jasmins ont soif. Allé tournée générale d’arrosage ! Pfiou.
Je ne suis pas allée vérifier les niveaux d’eau dans mes tubes du vase d’avril ; je voulais prendre quelques minutes pour écrire avant de préparer le déjeuner ! J’irai un peu plus tard dans l’après-midi.
Pfiou. Tous ces enfants verts ! Quelle responsabilité ! Quelle joie ! Quelle fierté quand tout le monde va bien ! Quelle inquiétude quand je dois les quitter quelquzs jours ou plus longtemps ! Accepter qu’il y ait des pertes…
Bon mais pas en ce moment. En ce moment je suis là et je m’occupe bien d’eux.
Ma question d’aujourd’hui c’est : comment pourrais-je transmettre ce sens de la direction si évident quand je regarde mes plantes et l’environnement naturel autour de moi (=je sais tout de suite ce que j’ai à faire et je le fais sans tortiller), à ma vie professionnelle par exemple ?
Allé Glenn Gould, show me the way ! Geh doch Johannes Bach, zeig mir den Weg !
Et toi ma chérie-chéri, c’est quoi ta question du jour ?
J'aime ton idée d'appliquer ce qu'on fait naturellement dans un domaine qui nous est facile (Facile, c'est sûrement parce qu'on a plein d'entrainement déjà) aux endroits où ça coince plus... Ça me donne de belles pistes de reflexion, merci beaucoup.
Ici la question du jour c'est - qu'est-ce que je mets pour ma cérémonie de citoyenneté canadienne mardi et comment je célèbre cet évènement marquant ? - et pour la partie plus profonde: "How do I support my own happiness?" qui me vient de cet article https://www.themarginalian.org/2015/03/31/how-to-love-thich-nhat-hanh/?mc_cid=28bb1784cc&mc_eid=b55f7b76fe parlant de ton cher Thich Nhat Hanh :)
Rédigé par : louchou | mercredi 29 mars 2023 à 20:10
L’idée de translation est excellente, la réalité moins facile ! Dans le sens où je ressens la nécessité de m’occuper de mes plantes ou d’écrire sur ce blog, et beaucoup moins en ce moment dans d’autres domaines de ma vie. Alors qu’il faut bien travailler !!! Et hors des engagements pris, que je tiens quand c’est possible et ça l’est presque toujours, j’ai du mal à délivrer.
Bref.
Mazel Tov pour ta nationalité !!!
Et merci pour ta question, que je trouve magnifique. On va voir à présent si elle m’active…
Rédigé par : Christie | jeudi 30 mars 2023 à 17:03