Hier autour de 17 heures, j'étais au téléphone avec mon ami, puis l'une de mes clientes, tous les deux à l'autre bout du monde, enfin, eux deux qui ne se connaissent pas, à un bout, et à moi, à un autre bout.
Je marchais dans la rue, le 13ème, puis le 14ème arrondissement de Paris, tandis que je m'ouvrais à mon ami de ma propre tristesse, puis tandis que ma cliente s'ouvrait à moi de ses douleurs et de leurs répercussions.
Au même moment que les paroles de difficulté de vivre sortaient de ma bouche, entraient dans mes oreilles, tout en transitant par mon coeur, je marchais dans des rues ensoleillées, des rues que pour la plupart je foulais pour la première fois. (J'avais décidé de ne pas emprunter mes circuits habituels, "naturels" ; j'avais décidé de me dénaturer, de me déconforter. Bien m'en a pris). Je longeais des maisons somptueuses, des cours adorables, devinais derrière les grilles, des allées allèchantes. Cette marche était belle et charmante, inédite, enthousiasmante. La tristesse et la douleur étaient toujours présentes, et elles étaient à leur manière éclairées par la lueur du soleil ; la surprise de ces rues inconnues et tellement jolies ; le charme des courbes des rues ; l'inventivité des maisons et des immeubles ; et l'être ensemble, chacun tenant son bout de l'écharpe, d'un bout à l'autre du monde.
J'ai toujours été surprise d'observer que les périodes de tristesse sont zébrées de joies - joies multiples surprenantes protéiformes et d'autant plus remarquables qu'elles surgissent en terrain douloureux.
Ces zèbrures me chantonnent, Y'a d'l'espoir ma cocotte, y'a d'l'espoir !
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