Coucou chérie-chéri !
Un truc jouissif - que moi je trouve jouissif ! dans la couture, et dans la couturéparation, c'est le MATOS. Ma grand-mère paternelle (Mam) avait dans sa maison une pièce, une chambre, où y'avait mon lit quand je dormais chez elle mais aussi sa machine à coudre près de la fenêtre, et une boîte à couture sur pieds (je ne sais pas comment ça s'appelle, un meuble à couture ?) et une armoire pleine de Modes et Travaux et de "trucs de couture" - de la mercerie ça s'appelle. La pièce, ma chambre, sa pièce pour coudre, s'appelait la lingerie.
Depuis mon enfance je lui demandais si à sa mort je pourrais emporter son petit meuble sur pattes. Elle a dit oui (on parlait beaucoup de la mort toutes les deux) - et le jour de sa mort j'ai emporté le meuble à mercerie sur pattes. Aujourd'hui il est dans mon salon.
Avoir du matos - le BON matos - bien organisé, enfin, organisé d'une manière intelligible pour soi et accessible, pour moi c'est la clé.
Le fil en mercerie coûte cher, et y'a tellement de propositions de fils and co sur le bon coin - j'y achète des lots de laine à repriser, des petits cartons vintage mercerie Saint Pierre. J'ai aussi dégoté un énorme lot de fils de couleurs pour 20 euros. J'en ai beaucoup trop, je les donne à mes filles, à mes nièces... Et elles sont belles ce bobines ! Et c'est marrant quand je brode ou répare, de choisir MA couleur.
Ah oui pi je ne t'ai dit dans les vide grenier, dans les Emmaüs, y'a toujours un coin mercerie où on peut chiner de vieux rubans, de vieilles dentelles... le rêve ! Le rêve.
Bref, j'ai des fils et des aiguilles à tous les étages de la maison, et à Coutarnoux aussi, et une bobine de fil rouge et une aiguille dans ma trousse de toilette !
Et dans une petite boîte bento en aluminium rouge ramenée du Japon par ma cousine, la boîte que je trimballe partout, j'ai mis le strict nécessaire - ma carte couteau suisse avec des petits ciseaux, des bobines de fil rouge, noir et blanche, des épingles (pour fixer les pièces sur le vêtement quand je répare) et des aiguilles à coudre bien sûr.
Reste la question des patches, des tissus. A une époque j'achetais des chemises chez Emmaüs dont j'aimais les tissus... On garde tous nos vêtements usés, nos jeans, nos chemises et caleçons usés, dès que je tissus est joli ou solide je le garde. Pour mes couvertures en patchwork, pour des pièces pour les vêtements, pour l'amour des tissus. Et j'ai aussi bien sûr acheté des coupons... dont je n'ai rien fait... Mais dont Alma s'est emparée quand elle a été dans sa période "couture". Donc oui j'ai trop de matos, bien trop de matos - et je le partage. Mes tissus, la clé pour moi ça a été de les trier par couleur et de les ranger bien pliés (le mieux pliés possible....) dans des boîtes transparentes. En ce moment, je songe à protéger préventivement (!) les coudes d'un gilet adoré couleur taupe, je vais aller regarder dans ma boîte "marrons-oranges", pour commencer.
Voilà. Voilà ma petite tambouille de ravaudeuse. Ma tambouille à la fois ancestrale et très personnelle.
Et toi ma chérie-chéri - quelle relation entretiens-tu avec ton matériel pour réaliser ce qui te tient à coeur ?
***
Samedi matin, à l'heure du petit déjeuner, c'est le retour de la meilleure lettre - 👁 Plenty of paper, 100 % à lire ET 100 % à écouter.
Tu la reçois ?
Ta créativité te dira merci.
Le petit meuble sur pattes s'appelle une travailleuse :-) Mon mari m'en a acheté une sur une brocante car je suis un peu couturière aussi, et moi aussi j'achète de jolies vieilles bobines sur le bon coin, surtout des fils de soie, car après je brode des morceaux de tissus en patchwork: j'assemble du vieux tissu et je le rebrode. Je planque mes ciseaux à tissus pour pas qu'on me les pique pour couper du papier (l'horreur!). Je ne range pas mon atelier, ça devient un vrai problème d'ailleurs...
Rédigé par : mayou | jeudi 08 février 2024 à 12:04
ah merci pour le nom !! et vive le bon coin !!! Ton atelier, tu le rangeras quand tu seras prête, quand ce sera le moment.
Rédigé par : Christie | jeudi 08 février 2024 à 16:15
Est-ce que je t'ai déjà raconté cette histoire ? Sûrement, j'y pense souvent. Je ne sais pas à quel point elle est vraie ou pas, et en plus elle est très floue, je l'ai lue il y a longtemps, bon ça démarre mal. C'était une famille pendant la guerre, peut-être en Pologne ? La mère était-elle couturière de profession ? Il fallait partir, émigrer je ne sais plus où mais en tous cas ça faisait un gros bout de chemin. Pour toute richesse, ils avaient une valise pleine de bobines de fil ; et c'était VRAIMENT une richesse, en temps de guerre, avec les pénuries de tout et notamment de vêtements, qu'il fallait faire durer tant qu'on pouvait. Et cette famille a réussi à traverser le continent / les années de guerre grâce à cette valise, en échangeant le fil bobine après bobine (peut-être aiguillée après aiguillée ?) contre de la nourriture, un gîte, tout.
C'est une histoire fondatrice pour moi je pense. Pour le meilleur (la valeur du savoir-faire manuel, la valeur d'un simple fil qui prolonge la vie du vêtement ; je respecte les textiles en général, je pense aux ressources utilisées pour les fabriquer, j'aime les faire durer puis les réutiliser en bricolages, chiffons ou pièces pour ravauder) et pour le pire (j'ai TROP de tissus ! Je pense à l'effondrement et je n'arrive pas à m'en séparer car je les trouve par anticipation bien trop précieux !)
Rédigé par : Milky/Bree | vendredi 09 février 2024 à 10:23
J'ajoute que vous me donnez toutes envie de chiner des vieilles bobines sur le bon coin maintenant ! (alors que je n'aurai pas assez d'une vie pour utiliser celles dont je dispose déjà, argh)
Rédigé par : Milky/Bree | vendredi 09 février 2024 à 10:26
hi oui Milky moi aussi j'ai envie de continuer à chiner sur le bon coin alors que hein... pas vraiment (pas du tout) besoin.
Rédigé par : Christie | vendredi 09 février 2024 à 11:56
La couverture tricotée en patchwork de couleurs sur la photo m'a rappelé les carrés de couleurs que tricotait Marthe, une amie de la famille (ma "troisième grand-mère", en quelque sorte) Elle habitait un appartement à Malakoff et moi, la provinciale, j'y passais quelques jours à chaque vacances quand j'étais ado. puis jeune prof. Avec elle, j'ai baguenaudé dans Paris et vu plein d'expos! Ses carrés tricotés, elle les donnait ensuite à une autre amie qui les assemblait et la couverture partait à Lourdes au service des malades qu'on promène sur les charriots bleus. Quand je suis devenue hospitalière, il m'est arrivé de mettre ces fameuses couvertures sur les genoux d'une personne en pèlerinage. J'avais toujours un peu d'émotion. Qui sait, peut-être que se trouvaient là les carrés de ma chère Marthe?
Chez ma mère, une pièce est aussi dévolue à ses travaux de couture et au repassage; on l'appelle la lingerie! Les bobines colorées et piles de tissus sont à foison!
Rédigé par : nathalie | vendredi 09 février 2024 à 16:38