Ma chéri-chérie,
dans l'appli de photo que j'utilise pour nettoyer mon téléphone des doublons et de toutes les mochetés.. parce que c'est chouette de pouvoir essayer des prises de vue sans s'inquiéter de gâcher de la pellicule ! via cette appli donc, je tombe sur des photos de moi avec mes filles et des filles seules ou ensemble ou avec leur papa ou avec leur chien - my girls doing their things.
Chimène m'envoie des photos de notre goguette de jeudi, elle était chouette cette balade avec elle sous le soleil d'avril- je ne pouvais pas les garder toujours petites et sous mon aile, mes bichettes, et elles sont plus heureuses dans leur vie indépendante même si pas toujours heureuses (parfois j'ai peur qu'elles nous cachent quand elles ont une difficulté, pour ne pas nous inquiéter et aussi pour pas qu'on leur dise Tu vois !! allez, reviens à la maison !!) (cette proposition ma mère me l'a faite pendant 20 ans après mon départ de la maison, au moins 20 ans !!! dès que j'avais un pet de travers avec Nico, - Tu rentres à la maison ? - Mais Maman ma maison c'est ici, avec lui...)
Oh putain j'ai envie d'aller à Belle île, respirer cet air là, les pins cupressus, avoir froid aux seins, manger beaucoup trop de crêpes, être agacée par la famille.
Oh putain parfois je me demande si je m'en remettrai du départ des enfants, comment on retrouve une vie intéressante et pleine après cet énorme coupure de leur départ.
Et puis je regarde les amis qui s'en sortent très bien.
Mes enfants. Parfois je ressens leur absence présente et à venir comme un coup de poing dans le ventre.
Et puis ça passe.
Et puis ça revient.
J'ai appris l'autre jour que nostalgie vient du grec, nostos "maison d'enfance" et algos "douleur". Et qu'en Russie, pendant je ne sais plus quelle guerre, exprimer sa nostalgie pouvait valoir à un soldat d'être enterré vivant ! Parce que oui les amis, c'est contagieux ! J'ai appris aussi que la nostalgie est vécue par des gens comme une ressource, retourner vers des souvenirs heureux... Ben moi ça ne m'aide pas tellement.
Et toi ma chérie-chéri - qu'est-ce qui te rend nostalgique ?
Aaah la nostalgie, celle-là je la connais bien, je traine la nostalgie de mon paradis méditerranéen d'enfance depuis...toujours, ou en tout cas depuis que j'ai compris à quel point cette perte m'avait façonnée. Je m'en souviens très bien, c'était en écoutant le Sud de Nino Ferrer, on dirait le sud, le temps dure longtemps, même si on sait que bientôt il y aura la guerre, c'était ça, tout y était: les tortues sur la terrasse, le linge dehors, les chiens, le soleil... et même la guerre qui bien évidemment a fini par revenir. De mon côté, comprendre ma nostalgie m'a permis de comprendre que je devais migrer vers le soleil, ce que j'ai fait, quitté la côte atlantique bretonne pour la Provence, et maintenant je travaille même au bord de la Méditerranée, plus au sud (en France), pas possible... La nostalgie est une compagne encombrante mais qui vous dit des choses sur vous-même qu'il vaut mieux entendre. Pour que peut-être la paix revienne... au moins dans nos têtes...
Rédigé par : Mayou | lundi 08 avril 2024 à 13:21
quelle sagesse dear Mayou ! ton mot me rappelle l'histoire de Julia Cameron, qui après une liste de choses qu'elle aime.. a décidé de quitter New York et de repartir habiter le nouveau Mexique. Je viens pour ma part de regarder l'agence immobilière de Belle île... bon on va attendre un peu..
Rédigé par : Christie | lundi 08 avril 2024 à 15:40
J ai la nostalgie de tous les moments où la sensation d Unité était très forte
J ai la nostalgie de la vie avec mes enfants maintenant grands, rien n etait forcément simple et facile mais nos partages nos présences l un l autre nous emplis d un sentiment puissant d ancrage et d amour
J ai la nostalgie des lumières d été quand arrive décembre et son pâle soleil
J ai aussi la nostalgie d un temps très lointain dans mes vies passées, un havre de paix un Eden où la vie coulait de Source.
Rédigé par : Ludivine | lundi 08 avril 2024 à 18:11
J'ai la nostalgie de tous ces instants de grâce trop fugaces que j'ai vécus :
certains moments de l'enfance avec ma sœur et mes parents où nous étions unis, complices et heureux (nous avions des rituels à nous rien qu'à nous qui nous faisaient du bien),
un Nouvel An merveilleux avec quelques amis, il y avait une alchimie unique que je n'ai jamais retrouvée,
les 18 ans de mon fils avec ses amis après une période très (très) difficile,
des instants où un sentiment de bonheur m'envahit sans prévenir et je sais que ça ne durera pas...
Rédigé par : Emilie | lundi 08 avril 2024 à 18:42
J'ai la nostalgie de mon enfance, quand mes parents étaient les plus beaux et qu'ils avaient toujours raison, de la famille que nous formions, la vie était simple. La petite enfance de ma fille, ses petits bras potelés, ses petits yeux qui me voyaient comme une reine ("Maman tu sais je t'admire"), les photos de vacances avec les copains, on se marrait vraiment bien.
Les chansons de Renaud, grand poète de la nostalgie, parfois j'ai du mal à les écouter!
Mais finalement, elle m'aide cette nostalgie, parce que je me dis souvent que plus tard, je serai nostalgique de maintenant, et je goûte d'autant mieux le moment présent. Parce que c'est bien aussi d'être une adulte, la relation que j'ai avec ma mère (qui n'a plus toujours raison), mes sœurs on vieillit côte à côte et le lien est toujours si fort, ma fille de
treize ans m'admire moins mais comme j'aime être avec elle ( et désormais c'est moi qui l'admire!) et avec les copains, on rigole toujours autant...
Rédigé par : Emilie | lundi 08 avril 2024 à 19:01
Oui moi aussi je me dis ça Emilie, que plus tard je serai nostalgique de maintenant et ça m'aide à en profiter !! merci de me le rappeler..
Rédigé par : Christie | lundi 08 avril 2024 à 19:39
C'est amusant cette question, je ne suis nostalgique de rien.
Probablement parce que ma meilleure vie je la vis maintenant. Designée par mes soins, influencée par tes ateliers et programmes chouchou (entre autres), j'ai pu dessiner à la craie et tout en couleurs, les traits de ma vie qui me plairait vraiment en ce moment.
Y'a eu des choses chouette avant, dans des vies complètement différentes, avec d'autres équilibres, d'autres intensités. Et y'a aussi eu une enfance grise orageuse qui donne pas du tout la nostalgie du temps passé.
Ça fait deux jours que je dis à voix haute et pour moi-même "Estie que j'aime ma vie", hier parce que j'ai su saisir une opportunité de vivre un moment sympa et de rencontrer de nouvelles personnes bien chouettes, ce matin parce que je prenais un café au soleil sur ma terrasse. Et ça m'arrive souvent ici, de trouver que les petites choses du quotidien, la facilité, la légèreté de Montréal c'est ce qu'il me faut. Ici et maintenant c'est bien <3
Rédigé par : Louise | lundi 08 avril 2024 à 23:51
Estie que j'aime le parler québecois ! l'autre jour mon amie qui a habité Montréal m'a saluée par un Allo ma chouette, je biche encore. ça a l'air génial de vivre à Montréal ! (surtout au printemps et à l'automne hein !!)
Rédigé par : Christie | mardi 09 avril 2024 à 09:46
Petit clin d’œil car je viens de tomber sur un entretien avec Paul Saint Bris, auteur du roman "L'allègement des vernis" (que j'aimerais bien lire). Voici un court extrait tiré de cet entretien : "J’évoque la place de l’image dans nos vies, notre rapport à la beauté et le fait que nous ne sommes pas tous égaux devant la nostalgie : certains en éprouvent plus que d’autres, par nature, par disposition de caractère, parce qu’on leur en a donné le goût aussi. La nostalgie peut nous paralyser tout en étant un merveilleux carburant de l’imaginaire. Il faut arriver à l’apprivoiser."
Rédigé par : Emilie | mardi 09 avril 2024 à 14:35
"Allô ma chouette" j'adore, "Viens-t-en fille" je craque littéralement (Parce que quand on me dis ça c'est toujours pour un moment bonbon <3)
Montréal c'est vraiment sympa en toute saison sauf quand la neige fond en slush.
Rédigé par : Louise | mardi 09 avril 2024 à 15:46
oui il faut arriver à l'apprivoiser.. comme toutes les émotions qui nous en apprennent tant et peuvent être de merveilleux carburants une fois le choc passé. Je pense à la culpabilité, qui me rend plus douce et attentive aux autres.. je pense à la colère, qui me donne envie d'agir... mais quand même au début ce pang dans le ventre !! Mais j'aime bien la vigilance de Paul Saint Bris à ne pas se laisser paralyser.
Rédigé par : Christie | mardi 09 avril 2024 à 16:50