La philosophe Simone Weil, que ses parents se plaignaient de ne pas voir du tout une fois devenue adulte, leur aurait répondu Si j'avais eu plusieurs vies, je vous en aurais consacré une, malheureusement je n'en ai qu'une seule et j'ai beaucoup à faire.
J'ai l'impression qu'Alma me dit cela, subliminalement, depuis qu'elle a 16 ans. Et (même si c'est dur) je le comprends - cela me parait sain - j'ai fait et induit la même chose. Ce qui corse les choses, c'est qu'elle a encore besoin que je "travaille" pour elle.
Alors heureusement que Maman est là pour prendre soin d'Alma (ma maman, Anne), parce que Nico et moi ne sommes pas beaucoup à Malakoff ces week-ends ci.
2024, c'est l'année où les filles et les gars nés en 1974 ont 50 ans. Nos meilleurs potes sont nés en 73-74-75-76-77 donc les fêtes de 50 ans on en a un paquet et ce n'est qu'un début. Au moment il y a 20 ans où tout le monde s'est marié, j'ai commencé à en avoir marre des mariages - on a eu jusqu'à 6 par été. Puis la saison des mariages s'est tarie et on n'a plus beaucoup dansé. Alors à présent I know better, when life gives me fêtes de 50 ans, je fonce.
Total, je ne m'occupe pas trop des affaires de ma grande fille. Et Maman (ma maman, Anne) arrive à la rescousse.
On m'avait prévenu que c'était un risque de "l'après-bébés", l'après enfants à la maison : la mère pense à autre chose. How dare she ? Hé bien, l'une de mes hypothèse est qu'elle vit moins de moments chaleureux et gratifiants avec ses petits poulets grandis... et donc elle a moins envie (ou moins la force) de se faire chier avec les trucs... chiants. Quand mes filles étaient petites, nous passions notre vie chez le médecin, et y'avait des câlins, des dessins, les poésies apprises en faisant le tour du pâté de maison, les histoires lues le soir blotties les unes contre les autres, beaucoup de rires, tout un tas de moments charmants.
Plus, quand elles étaient petites, quand je gérais des trucs pour mes kids, je les gérais à ma façon. J'en parlais parfois à Nico, pas toujours... Mais on tombe facilement d'accord lui et moi. A présent, tous les plans que je tricote pour ma fille (le stage, la chambre d'étudiant) - que je tricote en concertation hein ! ça me prend déjà trois plombe... ont une chance importante d'être détricotés. Et ça, même si je comprends... ça ne m'aide pas à me motiver, pas du tout.
Je sais que je vais, que je dois réadopter mes enfants dans leur être actuel. Et je suis bien contente que maman (ma maman) et Nicolas (leur papa) s'y collent, aussi ; et me montrent une autre perspective sur mes enfants Mais non.. Mais si.. et d'autres attitudes possibles que la mienne. Qui est assez vite gonflée ; même si aussi émerveillée de voir mes lapinettes grandir ; mais qui aussi apprécie de se soucier d'autre chose ; bref, je devrais en profiter qu'elle ait encore besoin de moi mais j'ai envie de profiter de mon livre qui s'écrit de mes potes qui célèbrent leurs 50 ans de vie et j'ai aussi envie qu'on me parle gentiment !
Ma chérie-chéri - je suis la seule à me secouer les mamelles ?
Et toi, comment fais-tu pour rester... motivée-sans-t'accrocher ?
Ma fille n'a que 9 ans et je sens deja son besoin de liberte. Sur certains aspects c'est reposant bien sur (la petite enfance ce n'est pas de tout repos) mais je me sens comme nostalgique en avance (si ca veut dire quelque chose) des ces annees-ci et de son besoin de moi. Et de te lire ces derniers mois depuis que tes filles ont quitte la maison, je me projette dans 10 ans en mode "chui pas prete, chui pas prete". C'est con je sais puisque j'ai justement 10 ans pour me preparer mais bon, on ne se refait pas. Et en meme temps je comprends tellement quand tu dis "moins envie (ou moins la force) de se faire chier avec les trucs... chiants", ca parait logique. L'ambivance des sentiments maternels hein...
Rédigé par : Bea | lundi 20 mai 2024 à 17:18
9 ans, veinarde !! ah oui moi non plus je n'étais pas prête !! ce que tu vis, plein de femmes le vivent, j'appelle ça (je ne l'ai pas inventé) la nostalgie anticipée..
Rédigé par : Christie | lundi 20 mai 2024 à 17:35
oh merci pour ce billet d'utilité publique ! ici on est en plein dans l'adolescence et même s'il y a beaucoup de moments supers j'ai du mal à rester motivée sans m'accrocher, ce qui m'aide beaucoup c'est d'essayer de retrouver une vie professionnelle après presque dix ans de pause. En espérant que ça montrera un peu l'exemple à ces grandes saucisses car finalement 90% des conflits tournent autour des études et des efforts
Rédigé par : alice | mardi 21 mai 2024 à 22:40
Coucou Alice ! oui c'est pas facile l'adolescence ! Deux conseils qui m'ont aidée à les naviguer, c'est (le facile) aie toujours le frigo rempli de trucs qu'elles aiment '(frigo + congel + placard) et ça m'a arrangé l'ambiance quand mes voraces ont eu le sentiment d'être correctement nourries (de junk food mostly mais elles aimaient ça). Avec du raab pour les copains qui passent comme ça les amis ont envie de venir aussi. Bref ne pas lésiner sur le budget food et les quantités. Et 2, montre leur toujours que tu les aimes quoi qu'elles fassent, qu'elles t'intéressent etc. Même aux pires moments. ça m'a beaucoup aidée moi de DECIDER de ressentir et de témoigner cet amour. Un peu comme dans un couple en crise, "c'est dur ET j'ai décidé de t'aimer ET I am not going anywhere".
Rédigé par : Christie | mercredi 22 mai 2024 à 10:49