Larry et les caddies

Bonjour ma chérie-chéri ! 

J'ai lu dans je ne sais plus quel blog ou compte Instagram (le problème avec Instagram, on ne sait plus d'où viennent les idées) - une éditorialiste raconte qu'elle fait chaque année son "obituary", son propre éloge mortuaire et "récap" de sa vie, comme si elle mourrait cette année ; puis à la fin de chaque année elle recommence, elle écrit une nouvelle perspective de sa vie. 

En lisant cet article, je me suis dit "Bonne idée" et me suis demandé "Vais je le faire ?" et oui je me dis qu'à l'occasion de mes 50 ans écrire un "eulogy", un "obituary", for my own record, une page A 4 recto hein, ça pourrait m'amuser ; et en écrire un par an jusqu'à la fin de ma vie, faire le récap chaque année et me demander comment j'ai vécu jusque là. Ben c'est pas si con - et le fait de "jouer à être morte" ça me permet de m'éviter de projeter, ce que j'ai du mal à faire ; alors que me souvenir et réfléchir sur ma vie, ça je sais faire. 

Bref je ne l'ai pas encore fait, par contre - j'ai lu dans Cup of Jo l'histoire de Larry. Larry est un Américain (c'est tout ce que je sais de lui) ; pour son enterrement, il a demandé "pas de fleurs" mais autre chose : que toutes les personnes qui désirent honorer sa mémoire, rangent leur caddy à la queue leu leu des caddies, au lieu de le laisser trainer sur le parking du supermarché. Total, moi qui ne connais pas Larry et qui ai toujours aimé (ouais bizarre) ranger le caddy avec ses copains, à chaque fois que je le fais à présent... je pense à Larry. 

Pour ma propre mort (qui n'est pas prévue hein, j'aime juste bien y penser, comme un de mes hobbies ou comme une habitude philosophique, ou comme quelque chose que j'imagine encore assez lointain pour l'envisager avec sérénité et curiosité), je n'ai pas envie non plus de 45 bouquets - un seul bouquet des roses du jardin ou de fleurs des champs, et mes plantes du balcon sur la tombe ou plantées à côté, mon figuier, mes lavandes, et bien sûr, mes immortelles. 

Non, à la place des fleurs, ce que j'aimerais c'est que tu te souviennes de moi.. quand tu veux, mais aussi avec ce geste : quand tu marches dans la rue et que tu tombes sur une cannette vide (ou encore pleine), ou une petite tasse de café en carton. Ben tu la ramasses et tu la jettes. Si ça se trouve tu le fais déjà. Moi je le fais déjà la plupart des jours. On voit mieux les fleurs, quand la rue est propre ! 

Et toi ma chérie-chéri - tu y penses parfois, à ta mort ? 

(J'espère que je ne t'ai pas plombée en te parlant de mort ! pour moi, c'est un sujet joyeux, ma mort ; un sujet de curiosité ; la mort de ceux que j'aime, et la perspective scandaleuse de leurs morts, c'est une autre histoire). 

 

Comments

[Rédigé par : Milky/Bree]

J'y pense quand je passe par le cimetière (simple, basique !), je pense à ma grand-mère qui racontait que sa mère n'avait pas voulu de pierre tombale qui lui aurait pesé trop lourd sur l'estomac, elle avait préféré un jardinet, plutôt, et je suis sacrément d'accord avec cette bisaïeule que je n'ai pas connue !
J'y pense en me demandant si l'humusation ou autres procédés plus écologiques que les choix que nous avons à disposition actuellement seront devenus légaux d'ici à ce que je sois directement concernée, ça m'embête de continuer à polluer après ma mort.
J'y pense en me demandant quoi faire de mes carnets du matin !!! Argh je n'arrive pas à les jeter (pour l'instant ?) mais je n'aimerais vraiment pas que mes proches les lisent, ou alors juste les passages où je dis des trucs gentils sur eux...

[Rédigé par : Christie]

Oh la la oui ça me plairait drôlement moi aussi d'être compostée ! limite je militerais pour ce droit-là...

C'est une question épineuse, que deviendront nos écrits intimes à notre mort. Mes pages du matin tu le sais (tu le sais ?) je les jette, ça m'a pris le jour où j'ai vu la bibliothèque de l'italien de Bologne qui a écrit le Nom de la rose (oublié son nom) Umberto Ecco il avait des étagères et des étagères de SES livres traduits en tant de langues. J'ai dit JE VEUX Ça moi aussi. Puis deux ou trois jours plus tard je suis tombée dans la cave chez nous, sur des étagères et des étagères remplies de mes cahiers de pages du matin, dans des boîtes. J'ai compris que pour faire de la place pour mes (futures) traductions je devrais jeter les cahiers. je l'ai fait sans état d'âme - et le fais toujours sans état d'âme. Et à présent j'ai une étagère remplie de mes livres, dont deux ont été traduits en plusieurs langues et quel kif !

[Rédigé par : Louise]

Mais quelle bonne idée de devenir compost, puis joli fleur ou légume nourrissant. J'aime cette idée de Larry et ses caddies et de toi qui ramasse. Je fais déjà les deux et maintenant je le ferai en pensant à vous. J'aime l'idée d'écrire mon eulogy pour mes 40, ça ne sort jamais comme je voudrais et je vais essayer quand même et réfléchir à quel genre de célébration j'aimerais pour ma vie (mes 40) et ma mort... J'ai toujours dit que je voulais que mes amis dansent sur ma tombe et ils ne le feront pas (ils ne dansent déjà pas). Peut-être souriront-ils à des inconnus qu'ils croisent <3

[Rédigé par : Christie]

Coucou Louise, oui c'est ce qui m'arrête, ce "ça ne sort jamais comme je voudrais". Mais je vais le faire quand même, tant pis si c'est pas parfait, je vais m'imaginer moi planant au dessus de la scène de mon enterrement et ce que j'aurais envie de dire si j'étais présente. Tu sais tes amis. Si tu le leur demandes encore et encore. Si tu les invites à choisir une musique qui te fait penser à votre lien. Peut-être bien qu'ils danseront !! et puis. Tes amis de quand tu mourras ! ils ont le temps de changer !! en caractère et même il y en aura des nouveaux. Bref, people change and situations change and so do we thankfully !!!

et je voulais te dire aussi, merci de revenir écrire ici, j'aime mieux quand tu es présente, it's lively and chouette et ça fait des vacances à Milky qui n'est plus la seule à écrire du coup merci les copines.

[Rédigé par : Louise]

Et bien, tu m'a mis les larmes aux yeux... J'ai demandé à l'univers de l'amour et ouf que j'en reçois cette semaine. Merci de me dire ça, une de mes difficultés est de prendre une place juste dans le monde. Encore une fois, leçon du ninja, je ne prends pas ma place, je fais avec celle que me laisse les autres, je fais autour, je ne tiens pas mon espace. Mon coach appelle ça du Lou-jitsu. Et on travaille à ce que je le prenne mon espace. Et paradoxalement, quand je me sens bien quelque part, comme sur ton blog, des fois je me dis que je prends trop de place... Tu sais comme à l'école, j'avais tout le temps la réponse mais comme les profs le savaient ils voulaient entendre les autres- normal. Je vois mes réponses-pavé à tes questions et je me dis, c'est trop loulou, la prochaine fois tu te tais un peu... Sauf que c'est idiot, sur le blog, on peut TOUTES te répondre et rendre l'endroit vivant. Et puis j'aime bcp lire les unes et les autres, voir les différentes réponses. Bien sûre Milky, Pascale, Anne, etc toutes en fait, j'aime voir les différentes perspectives et découvrir des trucs. Bref, si un jour t'as le gout de t'exprimer sur prendre sa place dans les mondes <3

[Rédigé par : Christie]

Il est marrant ton coach, c'est beau ce terme, le Lou jitsu ! oui sur le blog vous pouvez TOUTES me répondre et la place n'est pas comptée, chacune qui veut lit et répond et peut élaborer sa réponse ou juste écrire un coucou, et c'est tellement chouette !

[Rédigé par : Milky/Bree]

Arrête mes vacances c'est de venir papoter par ici :)