Bonjour ma chérie-chéri ! je t'écris avant le déjeuner, je suis retournée dans mon lit à la fin de la matinée de travail, pour écrire au chaud, parce que, ça caille un peu aujourd'hui, nan ?
Il y avait dans ma promo à HEC, un jeune homme qui semblait mélancolique et poseur (idée préconçue, on ne s'est jamais parlé) ; je n'avais pas du tout envie de l'apprécier. Et puis cet été, en écoutant la radio pendant que finissais mon petit dej, je suis tombée sur de formidables interviews qu'il a menées sur France Inter. J'ai pris des notes, j'y ai repensé - et me voilà abonnée aux capsules et chroniques de Charles Pépin.
La dernière phrase que j'ai notée de lui - l'ennemi, c'est le ressassement - wahou. (Il vient d'écrire un livre pour nous aider à ne pas devenir des vieux cons, ce qui d'après lui n'est pas si facile quand on vieillit car on a vécu plein de trucs ! dont on se souvient, enfin pas tous mais quand même !)
Bien sûr, je le savais déjà. Bien sûr, je tente de le vivre - Jay Shetti, qui a été moine bouddhiste et est à présent un genre de gourou très sympa, ne dit pas autre chose quand il dit "quand je réussis un truc, je me réjouis une journée ; quand je rate un truc, je pleure une journée". J'ai gardé cette pratique comme une règle - autorisant la fierté et la joie de la réussite, la déception et l'amertume de l'échec, à me traverser, à s'installer en moi - une journée.
Pas question de ressasser indéfiniment, ni une réussite (qui m'empêcherait d'aller vers d'autres buts), ni un échec.
Cette question de "que faire après une réussite - ou une belle expérience ?" c'est vraiment l'une des questions "fil rouge" de ma vie. (Parce que après un échec, y'a pas photo, moi j'ai toujours eu envie d'en découdre assez vite et de leur montrer, leur montrer quoi, ben que je suis pas nulle pardil. La réussite est beaucoup plus délicate dans mon schéma de vie). Je me souviens après mon année passée au Chili, je me demandais, Que vais-je faire d'aussi chouette après ?
Ben je n'ai jamais fait quelque chose d'AUSSI chouette que le Chili - et quand même, l'année suivant mon retour du Chili, ma dernière année d'HEC (je suis partie en "mission de volontariat au Chili" entre la 2ème et la 3ème année d'études) cette année a été DINGUE de chouette, dans l'option HEC Entrepreneurs. Puis je me suis mariée ! et j'ai eu mon premier bébé ! puis j'ai créé ce blog, et Batterie Nouvelle, et créé et animé des réseaux et des groupes et ça aussi c'est dingue de chouette - et à pleins d'égards la chaleur qui circule ressemble à la chaleur chilienne, que je porte en moi à présent
L'ennemi c'est le ressassement - pas la fidélité à ce qui chante pour moi. Et en ce moment c'est de nouveau mon enjeu - ne pas ressasser mes bonheurs passés, ni mes manques de maman - aaah, les tours et détours de la nostalgie ! Mais plutôt me demander, Quelle sera ma prochaine aventure ? Comment avancer, me construire, me développer, contribuer au monde, tout en me restant fidèle ?
Et comme tu écris chère Roz, tout est bon, mes petits marque pages, mon projet de couverture patchworkée, hier j'ai joué longtemps de la guitare, et j'ai reeeeecommencé à réparer mon tablier adoré, que je porte depuis 24 ans et répare depuis 10 ans. Fidélité à moi ET élançage vers d'autres possibles.
Merci aussi Louise : je me connecte chaque jour à l'appli how we feel. Elle est toooop.
Ma chérie-chéri. Je vais aller enfiler un gros gilet et mon tablier pour cuisiner - et sans doute écouter l'une de ses interviews de l'été !
Et pour toi, c'est qui l'ennemi du moment ?
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