maviesansmoi

contribuer comme je peux

Bonjour ma chérie-chéri,

hier, je suis devenue membre d'honneur (ou membre fondateur) de la newsletter de mon amie et mentore cuisine Pascale Weeks.

Ça sonne ronflant comme ça mais la somme demandée est modeste, surtout si on met cette somme en rapport avec la richesse que Pascale partage depuis 20 ans 1/2 - sur son blog, sur Instagram, et à présent dans sa superchouette newsletter. Bref gratitude de ouf et joie de remercier à ma toute petite mesure, pour les recettes et les chefs de ouf que j'ai découverts avec Pascale et qui fondent ma cuisine quotidienne. (L'inscription normale coûte 50 euros par an, avec une promo jusqu'au 12 septembre à 38 euros. Ça ne fait pas très cher je trouve pour des recettes ultra précises et délicieuses et testées et retestées chaque semaine, avec des produits de saison, et aussi des trucastuces qui font gagner du temps et surtout du goût. Pascale m'a appris à ne plus rater jamais une soupe !!!). 

Parmi les recettes de Pascale qui ont changé ma vie de Christie (et fondé notre vie culinaire familiale), il y a 

la tarte aux abricots
les gaufres
le poulet sauce satay

Il y a 6 mois je me sentais triste. Je suis allée piocher dans la partie "ressources" de la formidable appli How we feel, que j'utilise tous les jours pour définir avec précision et noter comment je me sens (merci Louise de me l'avoir signalée). Une des ressources suggerées pour revenir à l'équilibre, pour me sentir mieux, était "to spend money on someone else". J'étais un peu étonnée. J'ai testé en "offrant un café" via sa newsletter, à Pascale (on pouvait le faire à l'époque à présent pour soutenir son travail, c'est sur abonnement). Paf 5 euros pour ma copine et la remercier de je ne sais plus quelle recette délibonne je venais de tester.

Ben je me suis sentie carrément mieux c'est vrai. 

Me dire "il y a dans ma vie des personnes qui donnent énormément et qui donnent ce dont j'ai besoin" et me dire aussi " j'ai la possibilité, avec mes encouragements verbaux, mes idées et aussi avec mes modestes finances, et parfois pas si modestes enfin ça dépend, de dire à cette personne Merci c'est précieux continue !" - ben ça m'a fait un bien fou. 

Longue vie à ta lettre payante Pascale !! bravo pour ce pas ! et merci pour ton immense générosité. 

Et toi ma chérie-chéri - à qui as-tu envie d'adresser ta gratitude aujourd'hui ? 

les traditions crétines, pas si crétines

Bonjour ma chérie-chéri, 

sur ma table de travail, traine-trône encore une carte postale aux couleurs criardes, légendée Cool les vacances, avec la mention d'une ville de la côte Basque. Elle m'a été envoyée par l'une de mes plus anciennes amies, partie vivre au loin avec son amoureux et leur tribu. Je ne sais plus à quel moment on a décidé de s'envoyer des cartes moches (c'est l'embêtant quand tu connais une amie depuis 32 ans, les époques se brouillent). Mais on continue à le faire, à s'écrire, à ne pas s'écrire - mon tiroir à cartes postales regorge de cartes immondes des 4 coins de la France et peut-être même du monde (quand je voyageais !!), achetées en pensant à elle et puis je ne les ai pas écrites ; hier cependant, une très jolie carte de Belle île est sortie de mon sac à dos et c'était celle-là qui voulait être écrite - je la lui ai écrite. Je n'avais que 5 minutes, j'ai dû restreindre tout ce que j'avais envie de lui partager - je reviendrai plus tard à notre correspondance quand je pourrai prendre un peu plus de temps, mais déjà je lui ai envoyé cette merveille du port de Sauzon et quelques pensées aimantes. 

Quant à mon fil Whatsapp, il est inondé de blagues de la part d'une autre amie (qui se trouve être la cousine de la première, est-ce un hasard ?? bref) ; cette amie a commencé à m'envoyer une blague chaque jour au moment du départ des filles, en septembre dernier. Ce qui devait durer quelques semaines, se poursuit - je lui envoie moi aussi parfois une blagounette pas trop fine, ou fine ça dépend de la moisson ; parfois on ne s'envoie que la blague et un "bisou" et parfois on se raconte des choses plus élaborées... ou plus profondes... Mais c'est la seule de mes amies avec qui je suis en contact chaque jour. 

Vivent les traditions crétines ! low key - qui ne demandent pas grand chose et n'ont d'autre ambition que de nous garder en lien ! j'aimerais en avoir avec tous mes amis, tous mes aimés les plus chers. Et déjà, je savoure ces deux-là, et quelques autres. 

Et toi ma chérie-chéri - en fais-tu vivre, des traditions crétines ? 

y'a quelqu'un ?

 

Coucou ma chérie-chéri ! 

Hier c'était mercredi, et le mercredi, vers 18h15, Maman vient me rejoindre pour aller à notre cours de yoga. Après le cours, on rentre tranquillement à la maison, puis nous dinons ensemble tous les trois avec Nico, et après le dîner Maman et moi on va se promener avec Hush.

Hier soir n'a pas fait exception à notre rituel, quand nous sommes sorties cependant nous avons croisé un couple que j'aime bien qui se baladait dans la beauté du soir. Mon copain me demande ce que je fais en ce moment, je raconte la fin de mon livre, sa femme me demande si j'ai d'autres projets de livres pour après et je réponds - Oh ben non pas tout de suite... Ah en fait, si, j'ai envie d'écrire un recueil d'histoires que je compte d'abord publier sur mon blog. - Ah bon mais ça existe encore les blogs ? me demande l'homme. - Ben oui, j'écris sur le mien tous les jours... - Ah mais, des gens le lisent ? 

Ma chérie-chéri je me demande. T'es encore là ?

(Si oui, merci.

Et n'hésite pas à te manifester dans l'espace laissés aux messages - les commentaires. Ils sont là pour ça et me font plaisir et m'encouragent et encouragent d'autres et donnent des idées à d'autres. La générosité, c'est la chance qui va dans l'autre sens - une de mes phrases préférées du moment.

Si tu passes et que tu n'as pas envie de te manifester, et si tu veux me dire pourquoi, ça m'intéresse, aussi.)

d'une recette à l'autre

Ma chérie-chéri, 

que c'était bon ce break - cette pause de beauté et d'amitié et de rencontres chez nos amis de 31 ans dans la Drôme. Je n'ai pas autant ri depuis des siècles - à Noël déjà c'était génial, ces quelques jours avec des amis et des amis d'amis. Le mix idéal, moitié personnes connues, moitié personnes inconnues, moitié enfants et ados, moitié adultes. Et toujours de la beauté, et toujours Nico pas loin de moi. 

Je reviens heureuse - de ma solitude retrouvée après ce bain d'amitié, de ma maison retrouvée après la vie "en kibboutz", de mes petites balades quotidiennes dans la ville après une rando de 7 heures dans la nature splendide. 

On est rentrés sans encombre dans la nuit de samedi à dimanche. La joie de conduire de nuit (vraiment j'aime ça ! les étoiles, la musique, les podcasts, le trafic allégé, pas éblouie par le soleil... l'impression de ne pas perdre ma journée !) et de profiter d'une journée pour atterrir. 

Hier - j'ai inauguré 3 nouvelles recettes ! Dans le jardin (la joie de revenir au jardin après une absence de 4 jours !!) je remarque que le plant de persil envahit les tomates le basilic la sariette... je taille je taille pour faire de la place aux copines, et piouf me voilà avec un énorme bouquet de persil. J'ai l'idée d'en faire un taboulé et là mon amie Yael m'oriente vers cette recette de Julie Andrieu, délibonne. 

Pour le jus de citron du taboulé, j'ai utilisé celui que Chimène a cueilli dans le jardin de Ligurie des parents de son amie Greta. J'avais pas envie de jeter l'écorce et pam je tombe sur cette recette de pesto de citron à tomber à la renverse, par Sonia Ezgulian. 

Puis j'avais prévu de faire un crumble aux pommes avec les pommes momoches qui mollissaient dans le panier à fruit, et les quelques tiges de rhubarbe qui poussent dans mon jardin... Vl'a ti pas que je tombe sur cette recette de Pascale Weeks dans sa newsletter, un crumble au beurre noisette... Rho un délice. 

J'aime innover en cuisine. Ça m'amuse, m'excite - et c'est encore meilleur quand comme hier j'ai tout mon temps, et de la liberté, et quand une activité (jardiner) m'amène à la cuisine, et une recette à une autre, et une lecture à une recette. 

Aujourd'hui - a escribir ! même si ce soir je prépare des aubergines en brick pour ma Chimène mon Alma et Nico, on est là tous les 4 ! 

Bonne journée ma chérie-chéri ! et toi, tu manges quoi de bon ces jours-ci ? 

quand les feuilles font graou

 

Ma chérie-chéri, 

enfant, j'habitais, nous habitions, ma mère mon père mon frère et moi (et à partir de 12 ans il y a eu Bibi notre chienne fox terrier), à Fontenay-le-Fleury, au rez-de-jardin d'un immeuble d'une résidence "pas mal", enfin, pas terrible non plus, enfin, ça allait. Nos voisins étaient les M., leur fils Axel avait 2 mois de moins que moi, il était fils unique et venait souvent sonner à la porte et on jouait tous les trois (avec mon petit frère) ou bien Axel s'installait dans un pouf avec un tas de bd de mon père. 

Monique, la maman d'Axel ne travaillait pas, enfin, elle était femme au foyer ce qui je le sais maintenant demande du travail ! mais enfant, je voyais ma mère quitter la maison et Monique elle restait dans leur lumineux appartement, lumineux et luxuriant, à s'occuper des plantes. Leur appart était une jungle, une jungle magnifique et un peu intimidante (nous avions un jardin mais aucune plante à l'intérieur). C'est toujours intriguant, enfant, de comparer la manière de vivre de ses parents - qui parait la seule, l'unique, la vraie - à celle d'autres familles, et de se rendre compte que ce qui paraissait donné, ne l'est pas pour tout le monde. Bref lorsque je passais devant l'immeuble, je voyais très souvent Monique munie d'un arrosoir à long bec, arroser sa nombreuse progéniture à feuilles ; ou bien, armée d'un linge, nettoyer les feuilles. Elle était fort belle, Monique ; fort soignée ; et l'appart de nos voisins était à la fois luxuriant ET nickel. Pourtant je me disais, Jamais ! jamais je ne consacrerai ma vie comme elle le fait à ses plantes. 

Et puis... 

Et puis j'ai grandi, j'ai pris mon premier appartement, seule, rue de Picardie à Paris. Un appart en tomettes, ravissant, idéal, même pas trop cher. Et j'ai découvert à cette occasion que ça m'angoisse fort de vivre seule. J'ai pris.. un lierre. Il a crevé. J'ai été demander conseil à ma fleuriste. Bon j'ai fini par comprendre que le lierre aimait être DEHORS - j'ai accroché le pot à la balustrade. 

Puis Brigitte ma marraine m'a offert un oranger pour nos fiançailles avec Nico. Il a crevé. Je n'ai toujours pas compris pourquoi - mais j'ai cherché. 

J'avais mis le doigt (avec en fait une forte hérédité, deux grands-pères une grand-mère ma marraine mon papa sont des amoureux de jardins), dans la recherche des bonnes conditions pour les plantes et la joie de les faire grandir, d'en prendre soin. Oubliée, ma promesse "je ne serai pas Monique". D'autant que je n'ai pas commencé avec 200 plantes luxuriantes, mais avec un lierre souffreteux, puis un oranger subclaquant. 

Et puis... 

Et puis les deux plantes moribondes sont devenues des jungles intérieures et extérieures, y'a toujours quelques pertes (je tente des boutures je ramasse des branches et puis l'été, l'éte ma brave dame y'a forcément des pertes quand je m'éloigne de mes jardins) - je les arrose et inspecte chaque jour quand je suis là, ça me prend 5 à 10 minutes max - mais je n'avais pas passé le pas de nettoyer les feuilles avec un linge humide. 

Jusqu'à y'a une semaine où les feuilles immenses et poussiéreuses de ma monstera (de l'une de mes deux ou trois monsteras, j'ai récupéré les "filles de mes filles" lorsqu'elles sont parties investir d'autres lieux) m'ont fait de la peine. J'ai levé la "résistance Monique", me suis armée d'un chifonnette bleue et d'un bol d'eau et j'ai nettoyé chaque feuille accessible. 

Elle rutile ma monstera ! Et la chifonnette était toute grise de poussière... 

Du coup hier j'ai trouvé que les citronniers (j'ai craqué le code des agrumes, sous nos latitudes tempérées ils sont mieux dehors, avec peut-être un voile d'hivernage l'hiver) faisaient un peu la gueule... j'ai pris ladite chifonnette bleue et un bol d'eau... 

Ce qui est fou avec les plantes c'est le côté insidieux de leur envahissement, on commence avec un pot de lierre à 15 francs dans son salon et on se retrouve avec une jungle, on commence à leur donner de l'eau pour pas qu'elles crèvent et on termine à faire son compost avec des petits vers roses foncés, et même à les chouchouner feuille à feuille. 

Ou peut-être c'est juste moi ? 

d'un mercredi à l'autre

Ma chérie-chéri, 

aujourd'hui c'est mercredi et le mercredi, à 9 h, je parle avec Julie. Une bonne nouvelle, une mauvaise nouvelle, une question. Son tour, mon tour, on alterne une semaine sur deux "qui commence à parler". C'est OUF ce qu'une forme permet.
Continuité de temps - chacune on sait que le mercredi,  de 9 à 9h45 grosso modo, c'est sacré. Si pas possible à 9 h, then à 8h30 ou le mardi ou le jeudi - on se concerte et piouf on change le jour ou l'heure. 
Continuité de personnes, ben, c'est toujours elle, c'est toujours moi ! 
Continuité de questions, on n'en varie pas et on reste avec grosso modo un seul item de bonne nouvelle, un seul item de mauvaise nouvelle, une seule question. Même si y'a de la triche, genre aujourd'hui j'avais une énorme mauvaise nouvelle et une moyenne mauvaise nouvelle et plein de petites bonnes nouvelles ! 
Continuité aussi de problèmes et de névroses, I guess. 
Et : qualité de l'écoute. Qualité de l'empathie et du soutien. Qualité de la confiance, confiance que l'autre va s'en sortir, confiance que l'autre va trouver ses solutions. 

Je me souviens en décembre 2019 je chougnais à Julie "j'me sens seule, j'me sens seule, j'me sens seule (dans ma pratique professionnelle)" ; et puis miracle, au bout de 18 mois de chougnage j'ai été contactée par André qui me proposait de rejoindre son groupe de supervision ; alors j'ai dit à Julie "j'hésite j'hésite j'hésite" et puis j'y suis allée et je lui ai raconté "je me méfie je me méfie je me méfie" et à présent, 4 ans plus tard, je lui dis "wahou ça me fait du bien ça me fait du bien ça me fait du bien cette supervision" ! et c'est comme ça pour plein de situations, d'un mercredi sur l'autre on a l'espace et l'écoute et l'amie en face pour brooder chougner questionner avoir envie avoir mal avoir peur tester des choses y aller puis non puis y aller finalement... et c'est génial. Génial. Si simple ! 

Et bien sûr cette amitié - c'est différent de ce que je propose en coaching, en coaching je me branche sur ma cliente et les séances durent une demi-heure et ma cliente a préparé la séance. Mais il y a cette même ponctualité, cette même confiance qu'on y sera toutes les deux à l'heure dite. Ce même "toi, moi" et comme avec July on est au téléphone et je marche, ou j'arrose mes plantes, ou je recouds un bouton... Et il y a cette écoute et ces encouragements ces rires, ces idées partagées, et cette confiance que d'un appel sur l'autre, ma cliente va agir, va cheminer, va trouver la solution ou une partie de la solution juste pour elle.

Et toi ma chérie-chéri - qui te soutient ? 

equalize, protect, connect

ma chérie-chéri, 

hier soir bous avions des amis à dîner - deux autres couples, présents comme nous... dans les Hauts de Seine, pour la première semaine des vacances de février. J'ai passé une partie de l'après-midi à faire les courses et à cuisiner - et ça a été facile pour moi, l'ensemble du processus. Je me suis rappelée cette période pas si lointaine, qui a duré plusieurs années, où mettre sur pied un dîner me paraissait insurmontable. Trouver la date qui convienne à tous, élaborer le menu, faire les courses, préparer la cuisine, ranger - tout cela me paraissait une montagne à gravir. 

Hier soir, j'ai vu que non - j'y arrive - je ne sais pas ce qui a changé, ce que j'ai surmonté. Pour le moment. 

Une autre chose que j'ai faite, à la fin du dîner hier, j'ai sorti ma boîte avec plein de questions ice breakers dedans. (Celle-là s'achète aux Etats Unis, mais tu peux trouver une superbe collection d'ice breakers ici par exemple). 

J'ai du mal à dire non à... 
Une occasion où je me suis défendue et j'en suis fier.e... 

On a échangé autour de ces deux cartes (en anglais). 

C'est génial, les ice breakers, parce que ça nous sort de nos conversations habituelles (alors, ces travaux ? alors, ton boulot, ça va mieux ?) ; ça nous permet de réfléchir à des sujets importants ; et ça révèle de nous des facettes inconnues. 

Plus, la parole (qui est parfois confisquée par tel ou telle), redevient équitablement partagée. Or je prends très au sérieux ma mission d'host telle que définie par Priya Parker - la patronne des "gatherings with meaning" - des réunions, personnelles ou impersonnelles, qui ont du sens : EQUALIZE - PROTECT - CONNECT. 

Equalize - on a toutes et tous le même statut, y'en a pas un qui peut se montrer supérieur dans le groupe (ça parait évident mais regarde la hiérarchie et qui cause dans les dîners en ville...) 
Protect - personne ne se fait emmerder... 
Et Connect, ben on est mis et on se met réellement en relation, on apprend des autres quelque chose qu'on ne savait pas avant de venir, mais ce n'est possible que si la protection et le statut équitable sont garantis. 

Il faut bien le dire, les ice breakers ) c'est-à-dire des BONNES questions qui changent et renouvellent l'air, aident à remplir ces trois missions. 

C'est peut-être depuis et parce que j'assume un rôle d'hôtesse qui ne fait pas seulement les courses les invitations le menu et la vaisselle (notre lave vaisselle est cassé), que j'assume et apprends à jouer un rôle d'hôtesse qui façonne la conversations MÊME avec des questions sorties d'une boîte - que j'aime de nouveau recevoir mes amis à dîner. 

Et toi ma chérie-chéri - t'en es où, des dîners en ville ? 

*** 

Tu aimes maviesansmoi ? tu vas adorer Plenty of paper !

👁 Plenty of paper, c’est la lettre + ou - hebdomadaire (disons, hebdomadaire avec des pauses), que j’adresse aux personnes désireuses de se relier à ce que nous avons en abondance. Ses particularités ?

🎧 Elle est 100 % écrite, 100 % audio (ici, le lien vers les archives audio !).
🪲Elle donne accès à des ressources, très souvent gratuites, en français ET en anglais.
🌠 Elle se renouvelle par petits bouts, comme toi, comme moi !

🫖☕️Ah oui, et elle arrive dans ta boîte aux mails avec la tisane du vendredi soir… ou le café du samedi matin !

" Plenty of paper favorise la transition entre la semaine et le week-end ; elle m'aide au changement de rythme. J’aime bien qu’elle parle de toi et qu’ensuite tu viennes me chercher avec des questions qui toujours, me font réfléchir et bouger."
Julie

Si tu veux la recevoir et t’endélicer ou t’agacer - en tout cas être nourri.e de nouvelles idées : voilà 💌 le lien pour t’y abonner. 

Si tu la reçois déjà et que tu l'apprécies, n'hésite pas à la forwarder à des personnes que tu aimes. 

la gelée aux pommes

Je viens d'enfourner une tartine de pain de campagne + beurre + comté + gelée aux pommes de mon amie Sylvie. 

Elle est bonne. Très très bonne. Acidulée, fraiche, parfaite avec du comté ou dans un yaourt. Le pot qu'elle m'a donné a été terminé en deux jours. 

Ça me rappelle notre jardin de Bordustard à Belle-île. Il regorgeait de pommiers. A la fin de l'été, mon grand-père en faisait des gelées. Il avait tout un processus, toujours le même et il pesait tous ses ingrédients au milligramme - maintenant que je fabrique aussi des confitures, je comprends qu'il y a un ordre et que la précision est clé ; mais enfant ce travail me paraissait contraignant ! prise de tête ! encore une lubie de Mon Cher. Et en plus je les trouvais pas bonnes ces gelées. BEURK. Mon Cher lui se vantait et traitait ses pots translucides comme la prunelle de ses yeux. 

40 ans plus tard. Qu'est-ce que je donnerais pour pouvoir goûter un pot de la gelée de mon grand-père. Il est mort en 1988, ça ne risque pas. 

Qu'est-ce que je suis contente malgré ça, de goûter cette merveille de gelée fabriquée par mon amie - je ne sais pas si elle la prépare de manière maniaque, c'est ça qui est bien avec les amis, y'a plein de trucs qu'on ne sait pas d'eux. En croquant dans ma tartine salée et sucrée et acidulée, je "goûte Sylvie" et je "goûte Mon Cher" - je retrouve un morceau de mon enfance qu'à l'époque je n'étais pas capable de savourer. 

Ah ma chérie-chéri ! cette mémoire, quelle rivière capricieuse. 

Ah oui cet univers enchanteur que j'ai pris en photo : c'est le stand de mon amie Servane Gaxotte et de son amie Isabelle, allée 8,  au marché Vernaison, aux puces de Saint Ouen. 

une botte pas si secrète

Ma chérie-chéri, 

depuis que je suis toute petite, genre, parmi mes premiers souvenirs, j'observe avec curiosité des femmes beauuuuucoup plus vieilles que moi. En arrivant chez des amis de mes parents, des amis qui ont l'âge de mes grands-parents, la dame très souriante et très ridée m'est immédiatement sympathique ; je lui dis (j'ai 4 ans) Tu ressembles à une sorcière... elle a l'air étonné. Pour la rassurer je précise Oh mais une gentille sorcière ! elle éclate de rire. 

A 19 ans, en 2ème année de prépa, j'atterris chez une "logeuse" (une baronne !), une dame de 94 ans aux yeux bleus perçants de bonté et d'intelligence. Maman a peur de son grand âge, - Et si elle mourrait avant tes concours ? - Tant pis, au moins je l'aurai connue. Le coup de foudre a été, comme tous les coups de foudre, immédiat et réciproque ; nous avons passé toutes les deux une année heureuse heureuse heureuse. Sa petite fille... que j'ai connue plus tard par le biais d'amis intimes... est à présent l'une de mes plus chères amies, qui m'a affectueusement soutenue pendant ces premiers mois de ma vie sans enfants dans ma maison. Mais pour en revenir à cette très vieille dame (morte à l'âge de 102 ans !! on avait de la marge !), j'ai adoré l'entendre me raconter sa vie et lui parler de la mienne, j'ai trouvé facile de cohabiter avec elle. 

Ma botte pas si secrète depuis l'âge de 4 ans et ma première gentille sorcière, c'est d'avoir des amies de tous les âges ! des amies beaucoup plus jeunes, des de mon âge et des plus âgées. Des amies qui aiment la vie "de leur âge", qui profitent des possibilités "de leur âge", des amies généreuses, pleines de sincérité et d'humour. Des amies âgées mais pas vieillies, des qui sont encore dans le coup car elles s'intéressent aux autres et ont des projets. 

Ces amies me donnent des pistes et du coeur à l'ouvrage pour "passer à autre chose" - tous les renoncements nécessaires liés aux différents passages de la vie. Je discute avec elles, et surtout je regarde comment elles font, comment elles s'habillent, comment elles continuent d'habiter le monde, de l'explorer, de le nourrir. Quelles mines ! quelles mines de diamant ces vies en avance sur la mienne. 

Voilà ce que je te souhaite ; que ta vie soit pavée et éclairée par des personnes en avance de phase, qui, quand tu es perdue, soulèvent leur lampe à pétrole et te montrent, Il y a un sentier intéressant à explorer par ici... Et ensuite tu choisiras si tu t'y engouffres ou pas, et quand et avec quel équipement. Mais au moins tu verras les options - et quand on a des options, on se sent moins coincée ! 

le faux réconfort

Bonjour ma chérie-chéri, 

un jour de brouillard sur Malakoff. Un corbeau croasse, que veut-il ?... de l'attention ? draguer sa copine ? 

Comme le corbeau, je croasse - ma toux se poursuit, agaçante, imprévisible, interruptrice de mes conversations, que veut-elle ?... que je me taise davantage ?

J'ai faim. Je vais aller me faire gratiner les pâtes d'hier soir, ou peut-être réchauffer l'endive au jambon ; si j'étais maline, je la ferais chauffer pendant que je t'écris... 

Un truc qui m'énerve en ce moment, c'est quand je parle de mes enfants - de leur départ, de leur vie là où elles sont, de comment ça les rend heureuses, leur liberté, de faire leur truc à elles ! Et aussi, quand je raconte comment moi je vis le truc, la vie sans elles ou avec moins d'elles dedans - souvent les gens me disent, "t'inquiète pas, elles vont revenir". Comme si ça allait, comme si ça pouvait me réconforter. 

Bon, cette phrase part d'une bonne intention. 

Et. 

D'abord, je ne sais pas si j'ai besoin de réconfort - de temps en temps j'ai le cafard, un quart d'heure par quinzaine ; dans ces cas-là je me tourne vers Nicolas ou vers Hush, ou je prends un bain ou je confectionne un marque pages... Mais ça passe vite. 

Ensuite, j'ai bien conscience que si les enfants reviennent - c'est pour reprendre leur souffle, parce qu'elles nous aiment, et leur maison c'est aussi à la maison ! et leur vraie vie, elle va de plus en plus être ailleurs, être en dehors de nous. C'est juste, c'est la loi des enfants et des parents. 

Mais me souhaiter, comme réconfort - tu vas les revoir !! ben ça ne me réconforte pas du tout. Et d'une, parce que je le sais qu'elles vont revenir ! Et de 2, parce que je sais aussi que nos années "d'amour très très fort et mutuel" sont derrière nous. Enfin, on s'aime toujours très fort ! et elles se dirigent vers d'autres enjeux, plus importants que nous leurs parents. Et c'est tant mieux je dois dire, ça me rend toujours un peu triste moi ces adultes encore très attachés à leurs parents.  

Ça réconforte qui qu'on lui dise, Regarde, tes enfants ne vont pas te laisser tomber comme une vieille chaussette ? 

Et moi c'est ça qui pourrait, qui va me réconforter : Ma Christie, pendant 20 ans ton enjeu très fort, ça a été tes enfants. Aujourd'hui leur présence dans ta vie décroit ET TU VAS TROUVER DE NOUVEAUX ENJEUX QUI EN VALENT LE COUP. D'ailleurs regarde, tu commences déjà à les trouver. 

Mes enfants ont envie d'accéder à "la vraie vie" - et ben, moi aussi ! je veux trouver, retrouver ce qui fait vibrer mon coeur et qui a du sens et qui est joyeux et qui a besoin de moi pour résonner de cette manière-là. 

Oui, oui, je vais trouver et je trouve déjà des manières fortes et signifiantes de faire résonner ma vie - et je me sentirai encore mieux si d'autres personnes que j'aime me le disent (en y croyant ; et en participant au sens, parce que oui, je ne suis pas complètement sereine - vais-je y arriver, à rester, à redevenir pleinement vivante sans mes petitoutes flanquées à mes côtés ?). 

Et toi ma chérie-chéri - de quel réconfort as-tu besoin en ce moment ?