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petit lapin chéri

Nico et moi habitons rue de Vaugirard, à la hauteur du métro Pasteur. Pour y accéder par le boulevard Pasteur faut monter une petite côte, le long du lycée Buffon. A vélo ça se sent.

Maman m'avait offert les 3 tomes de Dolto, Lorsque l'enfant parait, son recueil d'émissions à France Inter, où plus que jamais elle jouait son rôle de Docteur d'éducation - le métier qu'elle avait voulu et réussi à créer. Maman avait suivi de son mieux les principes de Françoise Dolto et j'aimais le ton et le bon sens de cette femme décidée et chaleureuse. A un moment elle raconte sa communication avec son bébé, dans son ventre. Elle dit qu'elle montait une côte à vélo et qu'elle a demandé à voix haute à son bébé, son foetus, de se faire plus léger pour qu'elle puisse grimper plus facilement. Il s'était executé, raconte-t-elle. 

Enceinte, je n'aime pas du tout marcher. Je suis crevée au bout de deux secondes, j'ai mal au dos, j'avance super lentement. A vélo en revanche, j'avance normalement, je ne sens pas la pesanteur. Du coup je privilégie les trajets à vélo. Mais pour rentrer chez moi, souvent, y'a cette côte. Déjà avant de tomber enceinte elle m'essoufflait un peu cette côte, d'autant qu'elle arrive à la fin du trajet ; mais plus mon bébé grandit dans mon ventre, et plus la côte est dure à monter. Le lendemain où j'ai lu cette chronique de Dolto qui raconte son expérience enceinte - je demande à mon bébé, tandis que je peine à rentrer à la maison Dis donc Bébé j'ai du mal à grimper, t'es un peu lourd, est-ce que tu veux bien te faire un peu plus léger ? 

Et mon bébé ni une ni deux, se recroqueville dans un coin et se fait plume. Pas comme un acte de non existence : comme un acte d'amour. Mon vélo, mon foetus et moi, nous avons terminé de grimper cette côte propulsés par un vent joyeux. 

Ce bébé est né et en naissant, est devenu Chimène. J'ai continué à parler à mon ventre pendant quelques semaines après sa naissance...

Chimène a appris toute petite à formuler des demandes avec humour et diplomatie ; Chimène, lorsque je l'ai portée sur mon dos dans des randonnées en montagne, s'exclamait joyeusement mais aussi pour se faire pardonner semble-t-il Hou la la, c'est lourd ! Et elle me parlait non stop, pas pour me saouler de paroles mais pour me distraire et pour faire oublier ce poids, son poids. 

Petit lapin chéri. 

notre Avent participatif

Bonjour ma chérie-chéri, 

il y a des années charnières, où on prononce un tas d'aux revoirs. Cette année 2023, nos filles ont quitté le nid, mon meilleur ami et sa famille ont déménagé à New York, Laure Adler a arrêté l'heure bleue, j'ai dit au revoir à ma psy, ma boulangère a vendu sa boulangerie. Bien sûr je ne mets pas tous ces départs sur le même plan ! Et le paysage change. 

Ma boulangère, enfin, mon ex boulangère, Fanny, a 6 enfants. Et un jour elle m'a raconté que pour l'Avent, chaque membre de la famille avait sa chaussette accrochée au manteau de la cheminée (8 chaussettes, donc) ; et chaque membre de la famille, à tour de rôle, est responsable de remplir les chaussettes de tous. Son aîné a 23 ans et sa plus jeune, 11 ans, mais ils font ça depuis un paquet d'années. Moi qui m'échinais à remplir pour nos deux filles, les 24 cases du calendrier de l'Avent, son récit m'a laissée songeuse et fort envieuse. 

Jusqu'à cette année ; je suis sans boulangerie fixe ; on n'habite plus ensemble tous les 4, juste Nico et moi, et Hush la semaine. Alma nous rejoint le week-end et Chimène de temps en temps. Pour l'Avent, j'ai proposé qu'on continue le calendrier à distance et en présence, en fonction de quand on est réunis ou pas ; et que chacun s'en charge à tour de rôle, par roulement. 

Il y a eu un grand oui, deux Nan mais t'as vu notre emploi du temps indignés, ce à quoi j'ai répondu Allé allé on s'organise, 24 jours divisés par 4 ça fait 6 propositions par personne, chacun devrait y arriver. 

Et chacun y arrive. Et c'est génial. On se partage des musiques. Des vieilles photos. Des jus d'orange pressés. Des pains perdus. Des croissants. Des petits chocolats. Des reportages photos. Le jeu sur téléphone du moment. Chaque jour est une surprise pour trois personnes et chacun met sa patte qui est différente de celle des autres. Je me demande, Mais pourquoi j'ai attendu 21 ans pour proposer ce tour de rôle ? et pour inclure Nico, qui jusque là ne participait pas ? 

Evidemment je complote mes 6 (seulement 6 !!!) surprises, trop contente ! 

Merci la vie ! qui m'entraine dans des directions inattendues et qui quand je navigue avec elle, m'offre de belles surprises. 

Et toi ma chérie-chéri, comment tu célèbres l'Avent ? 

pour vos cadeaux, le guide 2023 de maviesansmoi !

Ma chérie-chéri,

je me suis réveillée ce matin, bon, en pleine forme ET avec l'envie de t'écrire... un guide de SUPER GÉNIAUX cadeaux de Noël. Tous à moins de 30 euros et la plupart à moins de 10 oh oh oh. Et donc ce sera une liste de cadeaux "dans l'univers maviesansmoi", peut-être à offrir, peut-être à t'offrir. Des objets que j'adore et qui... me changent la vie. Des livres bien sûr, des outils de travail et de cuisine qui font un super boulot. Et qui en plus sont beaux. 

Hiiii ! Enjoy.

Deux avertissements : je mets des liens Amazon - pas pour leur faire de la pub, parce que c'est pratique. Je te raconte l'alternative quand je la connais, et on habite loin les unes des autres donc chacune fait comme elle peut. Quand je peux, je privilégie le made in France - et ce n'est pas le coeur de mon sujet. 

Des livres qui changent la vie

Pour Noël, tu peux offrir de la joie, de l'intentionnalité, de l'optimisme, une mise en action ! Et oui, je parle de mes livres, Aujourd'hui je choisis la joie, Changer avec le kaizen, 365 jours pour retrouver son âme d'enfant, Le vent dans la robe, 35 repères pour mieux travailler de chez soi ! et bien sûr, Trouver son ikigai. La plupart tu peux les trouver d'occasion, ou les commander chez ton libraire. J'allais oublier le petit dernier, 5 minutes de gratitude ! 

Si tu ne les as pas encore lu, offre toi Libérer sa créativité, de Julia Cameron, ou Comme par magie, d'Elizabeth Gilbert. Ils vont te faire du bien ! 

Sans parler des livres d'Austin Kleon que j'adore. 

Enfin, pour ton couple. Faites-vous le cadeau de FAIRE toutes les propositions de ce livre. 

 

Des carnets dans lesquels on a envie de noter tous les j'aimerais, tous les je pourrais du monde 

J'achète des carnets, souvent, enfin je me suis un peu calmée parce que j'en ai quelques uns d'avance ! Et mes préférés, ceux avec le plus beau papier, et la belle couverture, ce sont les carnets Moleskine (petit format, couverture souple, lignés ou non lignés) et les carnets Midori, en long, ou les gros dodus pour réaliser mon agenda à la main.

La papeterie Montparnasse est très bien approvisionnée en cahiers Midori, Moleskine on les trouve partout - moi je les achète sur Vinted pour les payer moins cher. 

 

Des stylos qui dessinent super bien

Je ne jure que par deux marques : les Bic bleus que j'achète par boîtes de 20 (Bic a créé des recharges, ce qui est malin mais les recharges pour le moment coûtent plus cher que les Bic entiers... et durent moins longtemps). J'en mets dans tous mes sacs dans tous mes tiroirs je n'ai pas peur de les filer ni de les perdre je peux écrire au kilomètre. Le rêve. L'autre stylo c'est mon stylo plume Platinum pointe fine, que j'ai connu grâce à un post de Soledad Bravi. J'en ai acheté offert perdu cassé réacheté, des charettes, ce stylo est ouf pour dessiner écrire et faire mon agenda. Tout semble élégant sous sa plume. On le trouve à présent à la papeterie Adam, boulevard Edgar Quinet à Paris.

Quelle joie de tamponner dater tes carnets et dessins avec un tampon dateur ! Pour enfants et grands enfants un tampon Trodat et une encre rouge ou noire : la classe non ?

Pour les japonaiseries le quartier de la rue Sainte Anne à Paris et un peu plus bas la rue des Pyramides, regorge de boutiques plus chouettes les unes que les autres. On aime aller chez Junku pour acheter de la papeterie, des stickers kawaï et des furokishi, les petits foulards qui servent à emballer. Je ne sais pas s'ils vendent des darumas, ces monstres auxquels on dessine un oeil en faisant un voeu - mais si vous en cherchez, vous en trouverez dans le quartier. 

Du côté de la cuisine. 

Notre vie a été changée par la rape microplane - pour râper agrumes, parmesan, gingembre ! On aime aussi le joli set de couteaux d’office Opinel. Et (à plus de 30 euros mais géniales) les casseroles en fonte cast iron skillet. On n'utilise presque plus qu'elles pour notre cuisine. 

Pour le jardin, jardiniste propose de très beaux outils japonais - ce sécateur je suis très heureuse de l’utiliser. 

Du côté des savons. J’adore les savons et shampooing solides de la savonnerie de Belle île en mer. Super odeur super tenue et ça donne le parfum de mon ile. J’ai aussi découvert cette année les shower bars de Welleda (chez Naturalia). Wahouuuu, ils sentent bons sont super solides une merveille. Sinon les savons Roger et Gallet je ne connais personne qui n’aime pas. Mon préféré, le Jean-Marie Farina. 

Ah oui et si tu habites Paris et que tu aimes les belles illustrations, ce week-end le Tank (l'espace de coworking créé par Nicolas) rassemble des illustrateurs dans un marché de Noël appelé Papier Cadeaux. Chimène et ses copines ultra douées y seront. 

 

Bon ma chérie-chéri, je dois filer car j'ai un rendez-vous pour déjeuner !! Quelle joie de retrouver la compagnie des humains... Je continue ce billet un peu plus tard ou demain, j'ai des trillions de recommandations ! 

 

prendre le train en marche

Que ferais-je si je n'étais pas obligée de le faire parfaitement ? demande souvent Julia Cameron. 

Ben moi, ce mardi, j'ai décidé de prendre en marche le train de l'Avent. Une discussion avec Emma m'a fait réaliser que c'est l'une de mes périodes préférées de l'année, alors zut, le calendrier tout fait pour les enfants n'allait pas faire mon affaire. 

Et de une et de deux, j'ai trouvé cette feuille, j'ai découpé les bons, et la soirée qui s'annonçait morose est devenue une soirée crêpes et jeu et on a adoré. 

Chaque jour les filles et nous "trouvons" un bon écrit sur le frigo. 

Mercredi c'était tatouages pour toute la famille. Hier c'était bon pour une soirée Mc Do. Ce soir, jeux en famille. J'ai en réserve des fils de scoubidous, une rallonge d'argent de poche pour la fête de l'école, une bataille de chaussettes, une soirée masques en sacs en papier, des claque doigts pour le chemin de l'école, peut-être un dîner à la Veraison le restau qu'elles adorent... 

Et comme l'élans est contagieux... Décembre va être une fête. 

 

Madre Aliette

De l'importance des rêves.

Depuis que j'avais 4 ans, je me racontais que quand plus rien n'irait, j'irais habiter dans la Cordillière des Andes, au milieu des lamas et des hommes et des femmes à la peau brune et souple et sèche, qui portent sur la tête des bonnets bigarés. 

A 20 ans, la solitude sur le campus d'HEC, mon mec me largue pour la 4ème fois, je me sens chavirer à chaque pas, et voilà qu'en marchant dans le couloir des études, près du bureau des stages, j'aperçois un encart de 10 cm sur 5, "Les amis du Chilis recherchent des volontaires". 

C'était l'annonce, c'était le moment pour moi de réaliser ce rêve-là, mon rêve vieux de 16 ans. 

Je ne parlais pas espagnol, j'avais l'air encore plus jeune que mes 20 ans, j'ai dû convaincre tout le monde et attendre 18 mois avant de mettre mon projet à exécution, mais vous le savez, je l'ai eu mon Chili. 

Et je porte toujours aujourd'hui mes bonnets à oreilles tombantes, tricotés en poil de lama. 

A San Bernardo, la ville de banlieue de Santiago où j'ai atteri, les volontaires dont je faisais partie étaient encadrées d'assez loin par une communauté de religieuses salésiennes. Leur mère supérieure était une très belle et fine française à qui je ne parvenais pas à donner un âge, la Madre Aliette. Ce que j'aimais avec "mes salésiennes", c'est qu'elles connaissaient bien les familles, elles prenaient les femmes et les enfants dans les bras, elles n'avaient pas du tout cette aura désincarnée et distante des religieuses que je connais en France. 

J'ai discuté plusieurs fois avec Madre Aliette, qui m'a enrolée dans un groupe de prière charismatique (j'ai adoré prier en dansant !), me grondait quand je portais des jupes trop courtes... Je me questionnais beaucoup sur ma vocation (comme aujourd'hui, finalement : à quoi suis-je appelée ?) et devant la beauté de leur vie missionnaire, j'ai bien sûr pensé à me faire religieuse. Mais un point me travaillait (enfin deux, mais je ne lui ai parlé que d'un seul) : comment vivre sans engendrer d'enfants ? 

Sa réponse m'a stupéfaite, éclairée et m'éclaire toujours, 15 ans plus tard : il n'y a pas qu'une seule façon d'être féconde, mais une infinité. 

Oui, quand je me languis d'un nouveau bébé dans mon ventre, je peux aller jardiner, prendre soin de mes enfants existants, vivre mes grossesses imaginaires (ce week end d'aileurs, j'ai été enceinte de jumeaux, petit A et petit B, le temps d'une superbe impro clownesque), faire du pain, m'occuper des enfants des autres (vendredi j'ai traduit la Mélodie du bonheur à une petite voisine de ma mère, j'ai adoré !), accoucher de mes enfants créatifs (ce blog.. mon livre...), travailler en pouponnière, pourquoi pas ?

Et relire mes merveilleux livres Goddesses in every women, ou Femmes et déesses tout simplement, qui me racontent comment prendre soin de chaque partie de moi. 

Bon cheminement à nous toutes qui aimerions nous sentir plus fécondes... Et qui avons ce pouvoir, de faire de nos vies une successions d'Avents, de délivrances, de périodes de sécheresse, et de fécondation de nouveau. 

A propos de notre autre discussion de vendredi, voilà cette photo d'un dimanche de septembre, où je me sentais belle, en fait c'est parce que je me sentais belle que j'ai demandé à Nicolas "prends moi en photo !" Et j'aime le résultat. Merci mon Nico. 

Laurent.. il est là à présent. 

ammuuuuuuuur

Quand Alma avec ses petites mains me papouille le ventre quand elle m'escalade quand elle enfile une paire de chaussettes l'une par dessus l'autre juste avant de partir à l'école en partant d'un grand éclat de rire

Quand Chimène me voit ébahie devant une jolie tunique blanche "Oh la la c'est tout à fait mon style" "Oui Maman c'est tout à fait ton style on dirait une chemise de nuit"

Je me dis que je les aime très, très fort mes filles. 

Bonne journée mes chéries-chéris, à savourer nos aimés !

A la maison fronde généralisée contre mon idée de ne pas manger de Nutella une semaine sur deux. 

Au chapitre des bonnes nouvelles : la sortie ces jours-ci du livre de mon amie Angélique Villeneuve, A la recherche du Paon perdu, un livre jeunesse pour nos grands enfants et les grands enfants que nous sommes (j'adore le nom de l'éditeur, Les grandes personnes). Je ne l'ai pas encore mais il a l'air drôle drôle drôle et je suis n'ayons pas peur des mots, amoureuse de l'univers poétique d'Angélique (dont d'ailleurs je milite toujours pour qu'elle reprenne son blog).

L'autre bonne nouvelle c'est ce soir à 17 h la diffusion sur France Culture (que je réécouterai pour l'occasion) du documentaire de mon amie Virginie de Rocquigny, Je vous écris du dehors, sur les correspondants de prison. Rien que le titre....  

offrir les cadeaux sur la liste

J'aime l'Avent (les préparatifs l'attente les surprises le temps pour penser à Jésus monter le sapin se demander où on met la crèche la créativité des décorations qui illuminent tout partout).

Je n'aime pas tellement Noël (la fête obligée les longs repas les attentes des enfants la déception souvent..)

Et j'ai marqué Noël dernier d'une pierre blanche, car pour la première fois j'ai reçu de la part de ma maman le cadeau que j'avais demandé. C'était un diffuseur d'huiles essentielles, et je peux vous dire que celui-là je le chouchoute ! 

Françoise Dolto recommandait d'offrir à Noël les cadeaux que demandaient les enfants : au moins une fois dans l'année leur faire exactement plaisir, leur montrer que leurs souhaits peuvent être exaucés. 

Je me rends compte à quel point c'est dur pour moi de ne pas juger les listes interminables de mes enfants "un kididog" (gadget), "une poupée Corolle" (à ton âge ???), "une Barbie Merla surfeuse" (tu as déjà 5 Barbies...). On a toujours envie de les faire grandir ses enfants et les jouets devraient pouvoir servir à ça, grandir ? 

Et à la fois quelle joie j'ai eu quand ma maman m'a tendu mon diffuseur ; et pour mon anniversaire, mon vernis gris : sans me dire "c'est futile", sans me demander "tu vas en faire quoi ?", juste me faire plaisir, exactement. 

La petite fille en moi n'a pas fini de réclamer qu'on la materne ; et ce maternage, c'est l'une des conditions qui permet que moi aussi je materne mieux. 

 

Vous mé réconnaissez ? La crèche d'Alma et de Pom d'Api

la césarienne

Il y a pile deux ans et demi, une journée pluvieuse de juin. Je déjeunais avec mon ami Lucien à la terrasse abritée d'un café, pas loin de la maison, en face d'une librairie. L'hiver avait été rude pour lui comme pour moi et on se faisait un peu l'impression de deux combattants qui se racontaient leur guerre. 

Deux convalescents. 

Je portais plus haut que lui, ça a toujours été ma tactique le panache. Et lui peut-être avait le don de la sincérité, car il m'a émue encore avec cette absence d'espoir, - Tu te rends compte j'ai trente deux ans et jamais encore je n'ai été avec une fille. C'est fini pour moi tout ça. 
- Mais non mon Lulu je vais te dire ce qui cloche c'est tu ne piges rien à ce que c'est une femme ! Ca peut s'arranger tu sais... Et avisant la librairie d'en face : Tiens regarde il y a plein de livres écrits par des femmes, des livres avec de très beaux personnages féminins, qui plongent très loin dans l'âme et t'expliqueront un peu ce que c'est, une femme. 

Nous sommes entrés dans la librairie, j'ai montré mes bouquins de femmes.. Et Lucien est ressorti avec Le boulevard périphérique.

Bon, ai-je pensé en le quittant, il ne veut pas lire mes livres de gonzesse - il a peur que ce soit trop puissant ? Bon eh bien moi qui ne suis que moi, je vais lui donner à voir le principe féminin.  

En rentrant à la maison, je me suis mise à écrire Laurent dans l'avion. 19 autres histoires ont suivi, toutes sur le thème de la tangeante, un homme et une femme qui se rencontrent, se touchent et repartent. Notre discussion, Lucien, a été le déclencheur du premier "tout" cohérent que j'ai écrit - que moi je trouve cohérent, pour commencer...

Toi mon Lulu, trois mois après notre déjeuner au sommet tu rencontrais celle qui est aujourd'hui ta fiancée. 

Quant à toi Mon principe féminin, moi la bravache, après une tentative un peu triste, je n'ai pas osé te ressortir du ventre chaud de ma machine. Jusqu'à ce soir. Je reviens sur mon revirement et j'essaie mon petit, je vais te tirer de là. Un jour je te le promets, comme mes enfants que des mains d'homme ont sorti de mon ventre qui ne voulait pas s'ouvrir, comme cet amour inespéré et qui dure pourtant, à toi aussi je donnerai ta chance. 

Le regard de Churchill sur la création littéraire - moi aussi je me suis remise à prendre des photos..

 

impatiente, sereine

Le docteur a dit, "Le premier jour de vos règles, vous appelez le centre d'examen pour prendre rendez-vous" (étrange de parler de sang avec un homme très élégant, élégant dans sa vêture et sa manière d'être avec moi, dans un cabinet en bois en face du Parc Monceau - étrange et rassénérant). 

Il faut croire que quelque chose en moi appelle très fort - car mon ventre, si bien réglé depuis mes quatorze ans, a ouvert les vannes cinq jours plus tôt. 

Mardi.
Tant de signes.
 
Une amie m'a rendu mon Pernoud, "Certains passages je les connais par coeur !". 
 
Une autre, très enceinte, m'a offert des fraises - oh, la saveur acidulée d'un panier de mara des bois... Je les ai presque toutes mangées. 
 
J'ai retrouvé à la boulangerie ma copine de piscine prénatale, j'étais avec Alma, elle avec le petit garçon qu'elle portait à ce moment-là, c'était émouvant de se revoir six ans après !
 
Croisée aussi, la dame de la Maison verte qui nous a si bien accompagnée lors des premières années d'Alma. Elle s'en souvient encore, de ma toute petite fille (nous sommes venues la première fois quand Alma avait quinze jours). La nostalgie des filles à chaque fois que nous passons devant, "Maman il nous faut un nouveau bébé !". 

 

Je continue de croire, je sais qu'il va revenir m'habiter mon petit extraterrestre.

petit ventre

 

De nouveau on me parle de mon petit ventre. Des inconnus évoquent à mon sujet des envies de femme enceinte. Des envies, oui, plein, mais pas enceinte.

Joie mêlée d'une morsure à chaque annonce de grossesse, de naissance. Jalousie parfois puissante quand une personne, femme, homme, m'annonce qu'elle a quatre enfants (trois, ça va encore, mais quatre.. j'encaisse bizarre). 

Petit ventre rond, petit ventre vide. 

De nouveau, je sais qu'il faut que je reprenne la course, en serio.