maviesansmoi

ragougnasse

La perche que je tends face aux micordécallages qui s'accumulent... ma potion magique du moment, c'est RAGOUGNASSE. 

Le gâteau au pain (avec du pain sec mariné hmm au moins 24 h dans de l'eau chaude et des bouts de pommes et de poires et de fruits secs et tout ce qui me tombe sous la main). Hmm c'est pas beau mais c'est bon ! disent ceux qui acceptent d'y goûter. Ragougnasse. 

La marmite fumante de morteau gingembre ail et chou chinois. Pas mal du tout ton truc, le verdict de mon homme. Ragougnasse. 

Les vers enfouis dans mon bac à poisson, qui vont peut-être venir à bout de toutes les épluchures et branchages et papiers que je leur ai gardé depuis un mois, pour me donner dans quelques mois un bel engrais. Ragougnasse.

Ma soupe coco citrouille citronelle patate douce, qui embaume la maison avant d'être lissée veloutée goûtée sa belle couleur orange. Ragougnasse.

La musique de Camille, ses bruits de bouche et sa respiration, ses rythmes sacadés, le langage détourné qui me donne envie de danser feu follet. Ragougnassse. 

Le henné dans la boîte qui n'attend que l'eau tiède et mes doigts pour me colorer en rousse dans une somptueuse odeur d'épinard. Ragougnasse. 

Et ces odeurs, et cette texture, les alchimies qui se forment sous une couche de boue, c'est de cela que j'ai faim, c'est cela qui m'attire, je ne sais pas vers quoi mais je sais que ça va me plaire. 

à poil les noeuds

Pour répondre à la note d'Anaïk...

à San Francisco, on a le droit de se balader à poil. En anglais j'adore, nudisme se dit "clothing-optionnal". Tout de suite on imagine beaucoup moins Gérard Jugnot les roubignoles à l'air en train de tisonner son barbecue au camping de Palavas les flots.

(La prochaine fois Nico, on plutôt ira à Hollywood, au cas où Brad, Tom ou Geooooooorge auraient des tentations naturistes...)

[En fait, les gens ne se baladent probablement pas tous les jours à oualp, même à San Francisco. D'abord parce que malgré le soleil, il y souffle un petit vent chili, et ensuite parce que nos promeneurs aux fesses apétissantes avaient une occasion spéciale, le Bay to breakers, qui a lieu chaque 3ème dimanche de mai : une grande balade à travers tout SF, 7 miles et quelques, y'en a qui courent mais la prime va surtout aux groupes les mieux déguisés ! ça avait l'air génial.]

le pire

Le pire à l'hosto, est-ce le mal qu'on s'est fait avant d'y entrer ?
Est-ce la perspective d'y passer un temps indéterminé ?
Est-ce l'univers limité à cette chambre, le lit, le fauteuil, le lit, les toilettes, le fauteuil, le lit, la télé, le bout du couloir..
Est-ce la bouffe qui donne rarement envie ?
Est-ce le manque des petites affaires, de l'univers familier, de l'autonomie ?
Est-ce l'infantilisation dans laquelle vous tient le personnel, Il faut boire Madame Bord !
Est-ce le sentiment d'être abandonné, en bout de ce couloir dont chaque chambre abrite un vieux étique ?
Sont-ce les appels à longueur de journée "Papaaa ! Maman ! Emiiiile !", d'un vieux qui se souvient ?
Sont-ce les progrès lents, lents de la rééducation ?

Non.
Le pire à l'hosto, m'explique ma grand-mère, c'est sa voisine de lit. La sienne parle toute seule, passe son temps à sonner, et l'autre jour a fait popo sur le lino de la chambre, à 5 heures du matin. "L'aide soignante est entrée, elle a allumé le néon, et ça a été fini pour ma nuit. Comment veux-tu que je me retape, dans ces conditions ?"

[Ma grand-mère est hospitalisée à Notre-Dame du Bon Secours depuis la fin du mois de mai, suite à une mauvaise chute. Elle espère sortir d'ici 10 jours. Je vais souvent la voir pour partager une de nos conversations de coeur à coeur, et pour tenter de rompre la monotonie de ses journées, la frénésie des miennes. Je précise le nom de l'hopital, car malgré le ras-le-bol qu'on en a tous c'est l'un des meilleurs où elle a été - le personnel notamment est chaleureux, ça change tout - hormis l'hôpital militaire de Percy, à Issy-les-Moulineaux. Percy, c'est ce qu'on a vu de mieux - et elle en a fait des hostos, ma grand-mère, depuis 5 ans !]

l'expression du week-end

... face à quelqu'un qui prend un air dégoûté : Fais pas ta mine de "Monsieur, votre bite a un goût..."

C'était bon de déconnecter (du boulot), de reconnecter (avec les filles, le vent, les herbes folles), de commencer à laisser notre marque dans la maison. Et de se régaler de crèpes, d'agneau, de fromages, de crevettes... Tout prend un goût plus salé quand on déjeune dehors. Et de courir samedi soir sur le chemin des douaniers en plein, plein soleil qui ne voulait pas se coucher !

Au programme cette semaine, filets protecteurs de fraises (j'ai revu le merle sur mon balcon ce matin, il surveillait jalousement MA récolte de fraise : je suis preneuse de toutes vos idées pour ne pas éloigner les oiseaux du balcon ET protéger mes fraises, c'est possible ça ?) ; paperasse (contrats, recommandés, synopsis, allocs, manuscrits...) ; dîners à droite, à gauche.

Et vous ?

[Terminé en pleurant hier matin, dans la baignoire au soleil, ce super bouquin, mélange incarné d'amour sororal et de réflexion sur l'amour, la carrière, l'amitié, l'amour filial.. C'était TOP ! Merci Karine

Et hop, j'embraye sur La modification, pour le moment j'accroche bien avec ce texte très imagé, qui nous fait tout ressentir ce qui se passe, et c'est plus exigeant que la chick lit', j'espère que je vais tenir jusqu'au bout..]

des cornichons au chocolat

A la fin d'un été, ma grande amie Lorraine est revenue de vacances en me parlant d'un livre qu'elle avait adoré... où notre héroïne préférée, Viou, "faisait tout bonnement l'amour". "Toi cela te dégoutera sans doute" (elle me connaissait bien..) "mais moi à présent je peux comprendre : j'ai eu mes règles cet été."

13 ans. Moi, 12 et demi.

A la rentrée de 4ème, toutes mes copines, toutes toutes toutes, ne parlaient que de ça.

A la rentrée de 3ème, c'était déjà un peu moins le sujet... on parlait plus de qui avait roulé un palot à qui.. mais je n'étais toujours pas concernée par aucun des deux sujets, mon retard allait croissant.

Dans les toilettes, dans mon bain, je scrutais soucieusement la pousse des poils. Pas grand chose mon capitaine.

A qui en parler ? J'étais seule.

Heureusement, comme souvent dans ma vie, les livres m'ont aidée à un moment où personne d'autre ne pouvait le faire. Et je remercie tout particulièrement Stéphanie et Judie Blume, et Madame Widocq de la bibliotèque pour tous de Fontenay le Fleury, qui m'a guidée vers ces livres, de m'avoir si bien accompagnée dans cette longue attente.

Jusqu'à un dimanche soir de mars 89, ces fameuses tâches chocolat, je les avais tellement attendues que je n'étais plus sûre que "c'était ça".

Pas de rite de passage, dans ma famille. Alors moi toute seule, un ou deux mois plus tard, contre l'interdit de ma mère, je suis allée me faire percer les oreilles. Mon premier acte de femme.

pms

Elles attendent quoi ?

A me vriller le dos
A me tordre le ventre
Toute la journée, cette fatigue ne me lâche pas

L'odeur déjà qui se profile
Les garnitures, pas loin
La mauvaise humeur "Nan nan c'est pas d'vot fot' mais quand même, hein ?"

Je mettrais presque le doigt, pour vérifier
Mais quand même, hein..

Du coup je file aux toilettes toutes les 5 minutes
Et toujours rien

Et merde de crotte chui naze
Envie de rien

Laissez-moi me rouler en boule
Dormir
Attendre que ça passe, que ça vienne..

Mais elles attendent quoi ?

[J'exagère hein, parce que j'ai pris un comprimé de Nurofen Flash, ça va mieux !]

moule qui rouille n'amasse pas couille

(Tintintintintintintin
Tintintintintintintin
... générique pêchu du début...)

Salut les p'tits clous je vous propose aujourd'hui notre maoussssssélection de la semaine avec la palme à Gab pour sa créativité dans le scato et à Chimène (ben oui c'est ma fille je la favorise) pour ses deux dernières,

- Maman avec Anaïs on a été pêter dans les toilettes des garçons..
- Je vais manger plein de brugnons comme ça je ferai un popo tellement gros qu'il bouchera les toilettes (au p'tit dej ce matin).

C'est bien ma fille tu iras loin.. Attends de voir qu'un mec ait un oeil dans ta culotte !

Bon alors on se bouge ou on s'la montre ? je vois que vous bouillez d'impatience : alors : en voiture Simone.. Zou galinette... Envoyons le spoutnik ! Vous allez voir, ça paye ça chatte..

J'reviens toute jet larguée du client, tranquille le chat, et j'ai beau vous connaître comme si je vous avais tricotées, en lisant ça j'ai les fesses qui font bravo : vous n'êtes pas basses de plafond, ni même connes comme des bites, mais en bonnes attachiantes vous vous êtes serré les couilles et même, et même, on peut le dire : vous avez transpiré comme une armée de pédophile dans un square. C'est la kermesse dans mon slip. Je m'en réjouis les mains. Vous êtes toutes les couteaux les plus affutées du tiroir, tout droit sorties de l'ETNA.

When the shit hitera the fan, cela nous fera de bons souvenirs à relire de tansenfois. J'en ai encore le gras de fesse tremblant comme un flan pas cuit tellement j'en ai perdu mes légumes. Vous vous êtes ben foutu la rate au court bouillon (bah oui j'en rajoute, comme ça on fait d'une paire deux couilles).

Bon c'est pas tout ça it's beer o'clock et j'irais bien m'enfourner un sous-marin de 16 pouces... Mais bon avant faut que je change l'eau du poisson rouge, parce que j'ai les amygdales qui trempent (j'vais essayer de ne pas en mettre sur mon coupe crotte.. ce serait le clou sur le gâteau !)

C'est fini nini (en ce qui me concerne, hein..) Et comme dirait l'aut : qui tire la chasse perd sa place !

[Ps : Magali, j'ai bien reçu ta jolie lettre.. merci !]

des expressions et locutions verbales

* On se sort les doigts du cul ! (mon ancien patron dans la distribution informatique, milieu au langage très châtié..)

* Ce n'est pas mon genre de beauté.. (mon ami Antoine, bourré de charme, lorsqu'il fait références à des qualités que lui n'a pas)

* Un coeur d'amour (Chimène)

* Cherry on the top (le but de ma vie)

* Ma jupe tourne à jupons (Chimène ne veut porter que des jupes de ce style, et roses de préférence..)

* Pignoler (toujours l'ancien patron... c'est lui aussi qui me demandait si j'étais prête à en mettre mon clitoris sur le billot)

* Une promesse de Gascon (j'en fais, j'en fais, honte à moi !)

* T'es trop mouche (Joséphine)

* Mon chum (les Québecois)

* Corlulu Ali Passa (le nom d'un magasin à Istambul, nouveau surnom de Nico)

* On se taillera des pipes un autre jour (quand je suis pressée..)

Et vous ?

[Cette photo. Je l'adore. Prise par Nico au cours d'une balade sur les remparts à Istambul. Douce déambulation au soleil d'avril..]

le retour de l'ésthéticienne

Je me suis décidée à le prendre, mon rendez-vous chez l'esthéticienne. C'est pour demain et en attendant je me laisse pousser les poils. Trop la classe quand arrive la saison des débardeurs et des petites robes à bretelles - je sais il pleut et ça fait depuis mars que j'attends ce moment, alors tant pis, je mets mes robes avec des pulls par dessus.

Chez l'esthéticienne j'y vais une fois par an pour défricher le terrain en début de saison, ce n'est jamais la même mais à chaque fois elle s'exclame Oh la la vous utilisez un épilateur, mais cela ne vous casse pas les poils ?"

A vrai dire je m'en fiche qu'il soit cassé, euthanasié ou mis à terre par KO, ce que je veux c'est pouvoir me mettre en jupe sans attirer les haussements de sourcils de mon homme Tu te prends pour Maman Ourse ?

J'aime aussi l'hypocrite réquisitoire contre le rasoir, vu que je les imagine mal faire ce que je fais, cultiver leur pilosité aissellesque ou quelqu'elle soit, en attendant que le poil soit assez long pour pouvoir être arraché. Hein.

Et le mieux c'est la leçon de vocabulaire Oh Madame pour les femmes on dit la lèvre, je ne vais pas vous épiler la moustache, vous n'êtes pas un homme que je sache ?

Vous avez remarqué vous aussi ? Mon rendez-vous avec vous c'est d'ailleurs LE jour dans l'année où je maudis mon sexe. Allé, un peu d'humilité.

Et si demain est mon lucky day, elle ne tentera pas de me fourguer sa crème hydro-liposuçante à 60 € les 5 ml ; pourtant, ses arguments sont béton Avec la peau sèèèèche que vous avez votre mari a bien du mérite...

Je sais, ma mère me le dit toutes les semaines.

[Update : en attendant que vot' famille se cotise pour vous offrir l'épilation définitive, y'a Marie qui nous donne sa recette ancèstrale de caramel dépilatoire.. ça se mange ?]

drôle de farce

Samedi soir, dîner dans la cuisine. Les filles sont couchées, on va se régaler avec un bon steack et des carottes sautées.

Trop délicieux ce steack, j'en pourlècherais presque mon assiette. Mais qu'aperçois-je ? Un truc blanc de la taille d'un grain de riz. Côtelé. Alors qu'il n'y a pas de riz à l'horizon.

Puis un copain grain de riz.

J'ai mangé de la viande farcie aux asticots et peine à m'en remettre.