Avec leurs problèmes, certains se rendent malades de toutes les manières possibles. Moi, les problèmes non résolus - je connais une coach qui les appelle des priorités - ils me réveillent la nuit, depuis toujours. Noc noc, vers 3, 4, 5 heures du matin, la question s’invite dans ma conscience, me réveille en sursaut et si je veux me rendormir je dois d’abord l’adresser.
Comment vais-je intégrer HEC ? (Et hop j’étais debout avec des annales de maths)
Comment vais-je écrire ce roman pour mes clients ? (Et hop je me levais et poursuivais son écriture)
Quel type de vacances en Grèce cet été (ça c’était l’une des questions de la nuit passée).
Je pourrais aussi m’inquiéter de mon roman à peine commencé, le séjour en Normandie ne lui a pas fait de bien entre la lecture de John Irving, si doué, et la reprise d’un autre projet que je me suis engagée à livrer le 20 juin, auquel je suis revenu sans enthousiasme et puis l’écriture aidant, plus certains passages du livre de Julia sur l’écriture honnête... Je m’y suis replongée avec une joie croissante et je prie pour parvenir à l’achever dans cet état-là.
Je vous écris (mal) assise sur une pierre, au bord d’un ruisseau (boueux) du Clunisois en Bourgogne. Il fait soleil, autour de moi des moucherons s’agitent et Hush attend que je lui jette des cailloux qu’il ira chercher dans l’eau (peu profonde). J’espère que les ragondins n’ont pas fait de trop nombreux pipis dans ce ruisseau et que le vaccin contre la leptospirose est efficace.
Nous venons de cueillir dans les sous bois muguet à offrir et à planter, et asperges sauvages pour compléter les asperges du jardin au dîner.
Ce matin à la brocante de Massilly nous avons trouvé deux brocs en zinc, l’un pour recueillir l’eau de pluie et l’autre pour tenter un bassin de plantes aquatiques.
Je regarde couler la rivière et me dis que l’important n’est peut être pas mon roman et que si son heure n’est pas aujourd’hui elle sera peut-être demain, quand j’aurai rendu l’autre manuscrit. L’important c’est peut-être de continuer à écrire ici et à droite à gauche, continuer à bricoler des trucs et des machins, me nourrir de nature et m’efforcer d’aimer de mon mieux.
Ces interruptions de mes nuits, j’ai fini par les apprivoiser. Je leur sais gré de toutes les questions qu’elles ont amené à ma conscience et dont je reçois la réponse quand c’est le moment.
Je rentre, le vent se lève, le ciel s’est couvert d’un tapis de nuages gris et j’ai grande envie d’un thé.
Bonne journée mes chéries-chéris !
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