maviesansmoi

non négociable

"D'habitude, je prie une heure par jour. Sauf quand j'ai beaucoup de travail, là, je prie deux heures par jour."
Cette phrase que j'aime beaucoup, est attribuée à Saint Vincent de Paul. 

Depuis 12 ans 1/2, je m'offre chaque semaine, une excursion en solo par semaine - au moins. Une expo, une balade dans un coin inhabituel pour moi, la visite d'une boutique, un ciné, un concert, la visite d'une maison d'écrivain... Cette semaine, nouveauté, j'ai une place dans mon agenda : quel artist date je prévois de faire cette semaine. Ainsi le lundi matin, ou le mardi, quand j'entreprends mon bilan de la semaine, ça me prend 15 à 30 minutes en fonction des idées que je développe - ben la question est posée. Je ne trouve pas forcément la réponse mais au moins, la question est posée. 

Hier je n'ai pas trouvé de réponse, je n'avais pas d'idée, pas tellement de temps à y consacrer cette semaine, du moins pas dans ma tête. ET j'ai vécu pendant 3 semaines sans faire mon bilan de semaine (les ponts etc.) et donc sans me poser vraiment la question de l'artist date ; j'en ai loupé plusieurs d'affilée et je me rends compte à quel point ça m'assèche : de ne pas vivre de petite aventure à mon gré, à ma guise. Je n'arrivais plus à écrire, plus tellement. 

A la fois c'est utile d’interrompre les habitudes une fois de temps en temps, on se rend compte si elles sont utiles ou pas. Concernant les artist dates, la réponse était un grand oui. 

Donc qu'est-ce que j'ai fait ? ben je me suis réengagée à rendre mes artists dates non négociables. 

Hier, pas d'idée pas trop de temps,  mais un dej à Paris. Dans le métro j'avise des affiches et des photos d'un photographe japonais. Je les trouve belle, le lieu (la maison de la culture du Japon, à Bir Hakeim) est à 10 minutes de métro de mon dej. J'ai été y passer 20 minutes. Je ressors avec des images - de l'expo, et autour de l'expo. Je ressors avec de la confiance en moi et en mon environnement ; en ma capacité à bricoler une petite aventure impromptue avec trois quarts d'heure de temps. 

"Ne cherchez pas la confiance en soi, mais la confiance en ce qui est." Hervé Langlois

Cette confiance, ces images,  cette générosité à mon égard, me permettent de faire preuve de générosité dans mon travail et dans ma vie ; et de les renouveler, de faire des correspondances entre ces scènes du Japon de l'entre deux guerre, puis de l'après-guerre, et ma vie, à Malakoff. Je souris en marchant et en me remémorant des bouts de ma petite aventure, avant, pendant et après. Je mets un coeur renouvelé à l'ouvrage. 

Bonne journée, ma chérie-chéri. Sais-tu, toi, quel va être ton prochain artist date ? 

la dérive

Bonjour ma chérie-chéri,

alors aujourd'hui était le jour de notre supervision mensuelle avec mon groupe de supervision et notre superviseur (un truc que font les coachs pour comprendre un peu comment ça se passe, pour eux et pour leurs clients). Cette supervision avait lieu rue Sainte Anne et j'avais ensuite pas mal de choses à y faire dans cette rue, d'abord je voulais déjeuner dans le resto coréen dont Roz tu nous avais parlé, puis j'avais prévu d'acheter des épices chez Roellinger pour une amie chère, et enfin comme c'est en face, je pouvais bien aller faire un tour à la Librairie du voyage. Le plan ensuite était de marcher "en dérive" c'est-à-dire dans la direction générale mais pas exacte, jusqu'à la station de métro Saint Michel. 

Tout a failli valser en éclat une première fois quand - je me suis arrêtée sous un porche pour mettre la Chanson de Jacky de Jacques Brel dans mes écouteurs - et j'ai vu passer devant moi mon superviseur ; il ne m'avait pas vue ou peut-être que si mais ne l'a pas montré ; je me demandais où il allait, j'ai été tentée de le suivre, incognita dans la rue très passante à l'heure de midi ; et puis j'ai renoncé, j'avais faim, ou je n'ai pas osé, enfin bref sans trop analyser mes motivations ni pour avoir envie de le suivre, ni pour finalement décider de ne pas passer à l'acte, je me suis dirigée comme prévu au Coréen du numéro 44 et me suis régalée d'un bibimpap, d'ou bouillon au chou et de petits assiettes de condiments mystérieux, un festin pour 13,50 euros, merci Roz.

J'ai acheté ensuite plusieurs pots d'épices pour mon amie...  puis ai résisté à plusieurs pêchers d'envie à la sublime Librairie du voyage juste en face... Puis ai réglé ma dérive sur mon téléphone, direction Saint Michel.

Ma dérive m'a conduite dans un petit passage conduisant de la rue Richelieu, à la rue qui longe les jardins du Palais Royal. En haut des marches de ce passage, j'avise une jeune femme à l'arrêt, le visage très crispé. J'arrête mes écouteurs. - Ça n'a pas l'air d'aller... - Non, j'ai très mal au ventre... - Vous avez besoin d'aide pour descendre ? - Oui, je veux bien... 

On a trouvé deux gros coussins en rebord de fenêtre d'un restaurant en face des marches, et on s'y est posées 10 minutes. - Mais, vous avez le temps ? Elle m'a raconté sa vie de jeune maman qui vient d'être promue à un poste de manager. Elle m'a parlé de ses douleurs, chaque mois, dont les symptômes ressemblent fort à ceux de l'endométriose. Je lui ai passé deux kleenex, lui ai caressé le bras. Et on a repris nos dérives, elle vers son bureau et moi j'ai traversé les jardins du Palais Royal pleins de tulipes, d'enfants et de chiens - et finalement j'ai pris le métro là, à la station Palais Royale, et suis rentrée à la maison - ma dérive avait atteint son but. 

mon manteau Malakoff

Hou la la, ça se réchauffe !

Tant mieux, je commence à sortir les robes, à porter mes tongs ou mes sandales pendant les heures chaudes de la journée.

Et.

Il va bientôt faire trop chaud pour porter mon manteau Malakoff. 

Ce truc en polaire à imprimé militaire, que j'ai essayé y'a 4-5 ans, pour rigoler, chez Quiliwatch lors d'une balade en famille. Alma m'a fait, Nan nan de la tête. Nico m'a fait, Nan nan de la tête. Chimène m'a dit, Trop stylé. Un mec m'a demandé dans quel rayon je l'avais trouvé, pour offrir le même à sa nana. Et moi, moi, je me suis sentie tellement bien dans ce manteau, que je n'ai plus jamais voulu le retirer. 

C'est moche. 

Il est moche. 

Et il est doux, chaud, protecteur, ses poches sont immenses. 

Je dois me FORCER pour porter d'autres manteaux, les jours où on sort, les jours où je travaille, les jours où on se balade en famille. ET j'ai promis de ne le porter qu'à Malakoff. 

Je ne sais pas, vraiment, pourquoi je m'entiche de certaines affaires ! Mais alors ce manteau... qui commence à s'user bah oui à force d'être porté 300 jours sur 365... Je serai trop triste quand il sera, tu sais, tout aminci à l'endroit des fesses, au bout des manches. 

Bon. Et ce manteau est parfait pour EXPLORER à toute heure du jour et de la nuit, autour de la maison. Dans lui, je n'ai peur de rien. Mon manteau qui me rend forte - je sais que la force elle émane de moi ! et quand je porte ce manteau (qui même si je l'aime d'un grand amour de manteau, est assez moche) je sens qu'il ne pourra rien m'arriver de moche. 

Et ben t'sais quoi ? c'est vrai ! So far, rien de moche ne m'est arrivé ! 

Si toi aussi tu aimes explorer, te balader, et si tu as envie de relever le défi de découvrir des tonnes de coins nouveaux, d'angles nouveaux, juste à côté de chez toi dans ton pâté de maison que tu connais par coeur ; et si tu as envie aussi de t'émuler, t'encourager avec d'autres curieuses du territoire... Le programme compagnon Mes Chemins Buissonniers, tu peux le rejoindre jusqu'à lundi. 

Toutes les infos sont là (presque toutes, le reste... faut le vivre !). 

Alma m'a filmée dans une série de petits films starring le sus-mentionnée manteau Malakoff. 

Et toutes tes questions sont les bienvenues ! 

Et tu peux t'inscrire en m'écrivant un mail : [email protected] 

écouter, écouter, écouter (ceux que l'on a choisis)

L'autre jour, j'ai reçu "ma" salopette Osh Kosh, taille 46 ans 1/2 - celle dont je rêve depuis 4 ou 5 ans. Je viens enfin de la trouver sur Vinted. Depuis, dur-dur de me la faire enlever. Bon, pour dormir quand même.

J'appelle ma mère, lui dis "Dis donc Maman, si tu m'avais offert une salopette entre 2 et 5 ans, peut-être qu'aujourd'hui je porterais davantage de robes !" Ma mère éclate de rire, "Mais tu sais, entre 18 mois et 11 ans, il fallait se lever de bonne heure pour te faire porter autre chose que des robes !". 

Ça me revient. 

Un point pour elle. 

Mes obsessions de l'hiver et du début du printemps - porter une salopette un jour sur deux ; trouver des confitures de cassis dans les supermarchés où je fais mes courses (le confiture hein, pas de la gelée ; et 100 % cassis hein, pas cassis myrtilles ou aux fruits rouges) ; trouver de l'ail des ours dans les bois à portée de 10 kilomètres. Après m'avoir rendue assez perplexe, ces 3 obsessions, j'ai fini par m'y abandonner avec la confiance que probablement ma Partie qui sait tout avait des choses à me dire, des choses dont manifestement je ne comprenais pas le sens ni le pourquoi - et peut-être n'y avait-il ni sens ni pourquoi, hormis celui de reprendre des forces après un début d'année où j'ai beaucoup donné, dans le bon sens du terme (=j'ai fait du bon travail), et j'avais besoin de reconstituer mes forces, mon expérience et d'aller dans les pentes que m'indiquait mon désir. 

Bon. C'est en bonne voie. Nos placards regorgent de pots de confiture au cassis. Dans le frigo, un immense pot de pesto d'ail des ours confectionné avec les feuilles d'un champ trouvé vendredi dans le bois de Saint Cloud. Et ma salopette Osh Kosh est si belle et confortable que oui, ça va être dur de me demander de l'enlever. 

Ma chérie-chéri, I am glad I listened to cette partie follsage qui me disait N'abandonne pas. I am glad I listened to my guides, ma psy Ne cherche pas à tout expliquer !, my believing mirror Catherine Il n'y a pas de mal à chercher à satisfaire ses désirs, mon copain Emmanuel qui m'a donné les coordonnées exactes du champ d'ail des ours qu'il a trouvé au bois de Saint Cloud, mon amie Emmanuelle qui m'a offert de l'ail des ours et indiqué des recettes pour l'utiliser. 

Ah (de satisfaction). 

Ne pas être seule dans mes quêtes ! 

Merci, mes amies, mon ami, mes guides. 

Je continue à m'appuyer sur mes amies, sur mes guides, et sur ma persistance et mon expérience, et mon obsession d'aimer l'endroit où j'habite et d'en voir la beauté, les beautés cachées : pour te proposer ce programme mirifique qui commence mercredi (on fait le sac, on rencontre l'équipe) et lundi 26 avril (1ère balade) : mes Chemins Buissonniers. 

Tu peux t'inscrire jusqu'à lundi 26, 19 h, et le tarif Early Bird lui, a cours ce soir jusqu'à minuit (99 euros, au lieu de 139 euros). 

Toutes les informations auxquelles j'ai pensé sont là ! et tu peux me poser tes questions, les bienvenues ! 

(La photo a été prise par Alma ; tout comme elle a réalisé ces 3 petits films à visée promotionnelle et humoristique, dont je suis, hmm, la scénariste.)

 

je suis bien contente de nous !

5 jours ! une virée de 5 jours autour de Brest... Je vais effleurer le Finistère Nord et ça me procure un immense plaisir. 

5 jours à moi toute seule, sans voiture, sans Hush, sans plan pour marcher. Un sac à dos, un Guide du Routard, des personnes accueillantes à l'autre bout de la ligne du téléphone. 

Chaque année en février, l'appel de l'inconnu, l'appel de la solitude, comme s'il me fallait une détox ; ou peut-être une retraite. Chaque année, j'ai du mal à "poser" ces journées loin des miens. Cela me coûte, et je le fais. Et ensuite, l'inquiétude, l'excitation, le repassage des chemises, le comptage des culottes ! La vérification des piles de ma lampe de poche, la grosse question "par où je vais ?" 

Et voilà, c'est Brest, puis Ouessant, puis ensuite on verra. 

... Et peut-être, réapprendre ce poème de Baudelaire

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Cette photo, prise il y a un an, lors de ma mini-balade (3 jours) au départ de Nevers. J'étais partie pour 5 ou 6 jours, et puis l'une de mes cartes bleues s'est fait pirater, l'autre, je l'ai cassée en deux. 

On va voir combien de jours je tiens cette fois. 

en goguette dans Paris

- Ah mais trop bien si tu vas à Paris ! On s'y retrouver cet apprème ? 

- Hou lou lou lou lou lou que non ! surtout pas ! 

La réponse a fusé de ma bouche sans même que je réfléchisse ; alors même que la personne qui m'a posé la question est l'une de mes personnes préférées sur terre (t'emballe pas hein, si tu me lis. Et c'est vrai que je t'adore et que tu es l'une des personnes les plus importantes de ma vie). Mais alors.

Une semaine que je prévois ma goguette d'aujourd'hui.

Une semaine... que ma petite aventure, en solo dans les rues de Paris, je l'imagine, la rêve et elle me soutient.

Une semaine que je m'adapte avec parfois un grand bonheur, et parfois un énorme effort, à ce qui est attendu de moi. Animer, écrire, répondre, faire les courses, ranger, patienter, cuisiner, écouter, et c'est la vie, et c'est la vie que je me suis choisie. 

Travailler de la maison, y animer mes formations depuis le 19 octobre, c'est à la fois très confortable, et super pratique, et très bizarre, un peu enfermant même pour moi qui ai l'habitude (20 ans mes amis !!). Et hier, j'ai commencé à ressentir une fatigue de rester tout ce temps à la maison et à Malakoff, une fatigue devant l'absence de perspective d'un ailleurs. 

Et donc... 

Partir pour Paris

La grande partie d'une journée

Avec pour seul rendez-vous, Yodji Coiffure rue Vivienne (j'adore mais j'adore : le coiffeur, le salon décoré comme une maison indochinoise, la rapidité, son prix modeste 30 euros shampoing coupe brush, et à chaque fois ma coupe, toute simple, toute réussie)

Et pour la suite : j'avais plein d'idées !

Que j'ai toutes mises au rencart pour suivre mon bout du nez.

Un passage couvert. Parcouru dans un sens, puis dans l'autre.
Un rayon de soleil qui illumine la rue Saint Denis.
Ah une pharmacie, justement je voulais me faire tester.
Envie d'un éclair au chocolat chez Stohrer rue Montorgueuil. Putain ils sont toujours aussi bon.
Tiens si j'entrais chez Quiliwatch ?
Et si je marchais un bout de quai ? Salut les mouettes !

Et si je prenais le bus 95 pour rentrer à la maison ? 

 

Pas de contrainte, autre que la petite pluie, la fatigue dans mes jambes et mon dos, l'envie d'une tasse de thé. 

Et du coup, des choses que je n'arrivais plus à faire depuis plusieurs semaines, eh ben cet aprèm et ce soir, j'y arrive. 

Une demande à formuler. Une prière à écrire. Bon, c'est tout ! mais je suis heureuse d'avoir fait l'un et l'autre. 

Et à présent un coup de fil à ma tante chérie. Un petit soupon en préparation. Un feu dans notre cheminée. Et je montre la photo de ma nouvelle coupe de chez Yodji's ! 

Bonne soirée, ma chérie-chéri !

Je suis contente d'être en vie.