Ma chérie-chéri,
je t'écris... dans le brasier de la fin juin, à Coutarnoux.
La musique (Vivaldi pour la minute) envahit la pièce principale, mêlée aux bruits d'auto-mordillements de Hush et ceux des oiseaux dehors (ce matin j'ai vu la première chouette de ma vie, dans le pommier à 20 mètres de la table du petit dej ! et un renard dans les hautes herbes ! c'est Thoiry ce jardin !!! ) et le bruit de mes doigts sur les touches de bakélite noire, du clavier de mon ordi. Ah oui et l'eau qui goutte dans la carafe (notre robinet de cuisine qui est dans la même pièce, se ferme bien de temps en temps, et faut lui demander comme il aime).
Je suis arrivée hier soir au crépuscule, pour assister ce matin à une réunion de chantier - le résumé de la réunion pourrait être, Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement d'être à l'arrêt. J'aime bien l'architecte, je le trouve constructif et lui fais confiance ; et putain, quel merdier les travaux. Quelle patience et quel doigté il faut, pour transformer un lieu.
Je suis reconnaissante pour ce lieu, notre maison, et pour ce lieu, le blog.
However imperfect tout ça - je n'écris pas du Proust, et sans Milky et Louise (merci mes amies) y'aurait souvent personne qui échange avec moi (et merci à toutes les autres qui passez et déposez un mot, même moins fréquemment) ; il m'arrive de me demander à quoi bon ; et cette maison avec des tranchées tout autour (le maçon ne répond plus !!!) et le robinet qui goutte et des bébètes qui grignotent le bois (à l'intérieur de la maison dans laquelle on ne fait pas les travaux). Pi l'été il fait bien trop chaud (et l'hiver c'est terrible le froid).
Malgré (ou avec) ces imperfections, ces tares, ces plaies. Ben sans ces lieux faits un peu à ma main, j'irais beaucoup moins bien.
Merci ma chérie-chéri, de venir lire ici tous les jours ou de temps en temps ; de prendre le temps de formuler un message parfois, malgré tes préventions ou le temps que ça prend ou la trouille d'écrire une connerie. Crois moi, tant que c'est formulé avec bonté, ça ne sera une connerie.
Je t'embrasse avec ma tendresse - et retourne à mon travail, à mon autre travail, à l'un de mes autres travail d'humaine.
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