Il est des moments comme ça où la production est difficile, tant on est accaparé par un sujet, qui vous dépasse, vous enchante, vous énerve, vous fait vous réveiller la nuit ou vous interrompre au milieu d'un diner pour noter quelque chose dans un coin de votre tête ou de votre Palm. C'est le propre de sujets complexes, qui nécessitent beaucoup de réflexion, d'intériorisation, qui ne sont pas forcément consommateurs de temps, générateurs de production, mais qui nécessitent une constante mobilisation de l'esprit.
Quand ces sujets se cumulent, ça devient compliqué.
Actuellement, il y a deux, non trois, sujets qui vampirisent, au risque de l'assécher, ma production cérébrale, mon attention, ma perméabilité au monde, et qui expliquent le mutisme récent (depuis quelques semaines) de ce blog.
Le premier est professionnel, il s'agit d'écrire la stratégie à 5 ans de ma boite. Le sujet est complexe, le contexte mouvant, les décisions potentiellement difficiles, et les sujets mêlés tout en relevant d'univers distincts. Le travail pour donner forme à une - potentiellement - nouvelle stratégie, cohérente et à même de guider effectivement cette boite, est vraiment un sac de noeud, qui nécessite un grosse mobilisation intellectuelle, et un temps très long passé en réunions et discussions, comités et séminaires, et en production. Raisons principale de l'absence.
Le deuxième, c'est ce fichu traité instituant une constitution européenne. Elle est partout, et j'ai choisi il y a quelques mois d'être un des acteurs du débat, avec une fine équipe. Je n'ai pas, sur Publius, une production énorme en volume, mais les sujets de la constitution et des débats sur le blog occupent en permanence mon esprit (d'autant que certains sujets se connectent avec la stratégie de ma boite). Je m'interromps au milieu d'une bouchée, au diner, en me disant, que c'est ça qu'il faut que je dise, que je réponde à X. J'entretiens des billets imaginaires, je lis des livres, des textes, pour le oui, le non, cherchant à distinguer le vrai du faux, l'imaginaire du réel, la mauvaise de la bonne foi. Je lis tous les commentaires postés sur publius, tente de suivre les débats. Pour observer, comprendre les mécanismes à l'oeuvre. J'échange dans les diners, avec les amis, collègues, rencontres.
A ces deux sujets s'ajoute l'arrivée de Mr Attila dans quelques semaines, pour lequel nous sommes à la bourre, tant au niveau de l'installation que du choix du prénom.
Stérilité de ce blog, donc. Plus de posts véritables, un simple arrosage régulier. Stérilité qui cache un bouillonnement (et surtout pas beaucoup de temps pour poster). Mais, puisque les fans s'inquiètent, qu'ils se rassurent, ils pourront me voir à la télé ce week-end. Et j'espère qu'un déclencheur viendra vite libérer mon attention, et donc ma parole (mon audience est en baisse).
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