Eric Dupin revient, dans les Echos et dans son blog, sur le sujet le plus discuté de la blogosphère sociale-libérale : les mouvements du PS, et l'échéance du congrès du Mans. Je suis en total accord avec lui :
La droite du PS avance avec une prudence de Sioux [...]
La gauche du parti n’est pas plus aventureuse [...]
Les socialistes n’auront pas à trancher, à leur congrès du Mans, entre deux voies incompatibles. Cela supposerait que la droite et la gauche du parti aient l’audace de se dépouiller de leurs faux-semblants. Nous n’en sommes pas là.[...]
En fait, pourquoi entend-on certains sociaux-libéraux parler de scission ? Parce qu'ils désespèrent de voir un jour leurs idées triompher au sein de leur parti. Parce qu'il n'y a pas de Blair pour faire opérer au PS le virage majoritaire, ou de Bad-Godesberg possible. Parce que les "réformistes" semblent s'accomoder avce joie d'un molletisme bon teint, pendant que les "ruptureux" voient trop de risques dans une alliance franche, et non nécessaire, avec l'extrème gauche.
Pour illustrer cet état de fait, je vous propose un petit jeu : reliez les phrases suivantes à leurs auteurs. Toutes sont issues des contributions générales déposées en préparation du congrès du Mans. Il est interdit de (re)lire les textes originaux.
Les textes :
1. La mondialisation ultra libérale et sa logique purement financière sont devenues la matrice qui dicte les évolutions profondes de nos sociétés. Il revient aux socialistes de centrer leur réflexion sur les instruments nouveaux à mettre en oeuvre pour maîtriser ce capitalisme d'une voracité financière sans contrepoids et d'une cruauté sociale sans équivalent.
2. La domination de la finance s’est accentuée. La mondialisation des capitaux, de la production et des entreprises entraîne une révision à la baisse des compromis sociaux établis au cours de la période de la guerre froide et des « Trente Glorieuses ». Le partage de la valeur ajoutée avantage de plus en plus les actionnaires et les managers. Les intérêts du consommateur finissent souvent par se retourner contre ceux du travailleur. Les marchés défient les Etats. Le capital domine le travail. La concurrence l’emporte sur la solidarité.
3. Une nouvelle phase d’expansion du capitalisme s’est ouverte à l’échelle planétaire. La croissance mondiale est devenue chaotique. Elle s’accompagne d’une nouvelle organisation du travail et de nouveaux rapports sociaux. Le capitalisme financier impose ses règles, particulièrement ses exigences de rendement. Il organise une mise en concurrence à l’échelle internationale des systèmes sociaux, fiscaux, environnementaux, exerçant une forte pression sur les Etats. Il pousse à la marchandisation des activités humaines.
4. La mondialisation libérale est la résultante de la victoire politique du néolibéralisme qui, depuis les années 80, tend à soumettre toute activité humaine à la seule exigence de profitabilité du capital. […] En vingt ans ce sont les actionnaires qui ont pris le pouvoir dans les entreprises et imposent leur point de vue. La financiarisation de l’économie croissant, ils mettent à profit des marchés dérégulés pour augmenter leur taux de profit au détriment de la rémunération du travail. En moins d’une décennie, nous sommes passés d’un monde encadré par des institutions, ordonnées par des lois, à la jungle marchande et au désordre libéral. La culture de compétition généralisée détruit peu à peu tous les liens et tous les droits qui assuraient la dignité des personnes et la cohésion sociale. La compétitivité exige la baisse des prélèvements fiscaux et sociaux et donc le démantèlement progressif de la protection sociale, le recul des investissements publics dans l’éducation, le logement, les équipements collectifs. L’inégalité progresse alors et la violence monte.
5. […] le libéralisme imprime partout sa loi : - dans l’économie où peu à peu, la rentabilité financière à court terme a remplacé la création de richesses économiques, entraînant avec elle le cortège des licenciements et la montée du chômage, la réduction de la part des salaires dans la répartition des richesses, et la précarité généralisée, l’absence de préparation de l’avenir par la réduction des investissements et de la recherche. - dans la société où les principes du libéralisme tendent à tout envahir, les coeurs et les esprits. L’individualisme fait rage, la liberté individuelle prend le pas sur la réduction des inégalités, la peur des autres s’accroît. Nos sociétés ne semblent plus avoir de sens : les familles sont éclatées, la solidarité de voisinage recule, l’acquisition des biens matériels semble devenir le seul objectif de vie. Le lien social est distendu : le chômeur envie le CDD qui lui-même rêve d’un CDI (si tant est que celui-ci perdure !).
Les auteurs :
A. Martine Aubry
B. Le Nouveau Parti socialiste (Montebourg, Peillon)
C. Laurent Fabius
D. François Hollande
E. Henri Emmanuelli
Qui parle de divisions ?
Et ça :
"Cette Union, construite à travers des marchandages où chaque puissance impérialiste a cherché à favoriser ses propres trusts, est aujourd’hui surtout un Marché commun, une arène plus ou moins unifiée sur laquelle les grands groupes industriels et financiers d’Europe peuvent se concurrencer pour la domination sur l’ensemble de l’Europe. C’est une unification bancale, tronquée, adaptée aux intérêts des groupes capitalistes et qui préserve les rapports de domination qui ont caractérisé dans le passé les rapports entre les puissances industrielles de l’Europe occidentale et les pays pauvres du continent."
Arlette Laguiller
Ou encore ça :
"Nous vivons une situation lourde de dangers mais aussi porteuse de résistance et d’espoir. Dans ce monde, jour après jour, le rouleau compresseur des contre-réformes libérales met en pièces les acquis sociaux des dernières décennies. Ces orientations, déployées partout, conjuguent baisse du coût du travail et remise en cause des systèmes de redistribution budgétaires des États, elles obéissent au besoin impérieux d’accroissement des taux de profits capitalistes dans un contexte de croissance modérée. C’est bien à une guerre sociale que nous sommes confrontés, une guerre qui vise les travailleurs en remettant en cause nos emplois, nos salaires, nos conditions de vie, d’environnement, d’habitat, de transport".
Olivier Besancenot
Quand rien ne distingue plus, au fond, le baratin des uns de celui des autres, la nécessité de partir en vacances à Godesberg-les-Bains n'est-elle pas évidente ?
Rédigé par : Hugues | 31 août 2005 à 17:31
Voire, cher Hugues ! Le vrai tournant ne serait pas de voir la gauche marcher sur les pas du général, et préférer Baden Baden à Bad-Godesberg ?
Rédigé par : Raveline | 31 août 2005 à 19:14
Tiens, je suis à peu près certains de me planter mais je vais quand même tenter ma chance:
1. Montebourg/ Peillon
2. Emmanuelli
3. Hollande
4. Aubry
5. Fabius
Rédigé par : pikipoki | 31 août 2005 à 22:27
Allez, rions :
1.Aubry
2.Fabius
3.Hollande
4.Montebourg/Peillon
5.Emmanuelli
Rédigé par : Richard G | 01 septembre 2005 à 08:14
pikipoki, Richard : raté. Notez combien l'exercice est difficile ;)
Hugues : il est vrai que la ressemblance des discours est frappante même au delà du PS.
eraveline : la référence subtile à Baden Baden appliquée au PS m'échappe un peu. Une image du refus d'affronter le réel ?
Rédigé par : versac | 01 septembre 2005 à 09:27
Je tente le coup :
1/ Emmanuelli
2/ Aubry
3/ Hollande
4/ NPS
5/ Fabius
Quelques explication sur mon choix :
La première me semble la plus outrancière, d'où Emmanuelli.
Le petit couplet sur la répartition de la VA me fait pencher pour Aubry pour la 2e proposition.
La 3e est la version "light" des autres, d'où Hollande.
Dans la 5e, l'insistance à définir le libéralisme comme l'ennemi fait très revirement fabiusien.
Il reste alors la 4e pour NPS.
Rédigé par : Damien | 01 septembre 2005 à 16:25
Damien : eh non. Mais on s'approche... Je vais vous donner des indices. Comme au Master Mind.
pikipoki : 1 bien placé.
Richard : 1 bien placé.
Damien : 1 bien placé.
Et c'est à cha&que fois le même...
Rédigé par : versac | 01 septembre 2005 à 16:51
1 Fabius
2 Montebourg - NPS
3 Hollande
4 Emmanuelli
5 Aubry
Rédigé par : Lilith | 01 septembre 2005 à 18:26
lilith : 3 bien placés (presque !)
Rédigé par : versac | 01 septembre 2005 à 18:54
Ca devient rigolo. Par déduction je crois que je l'ai.
1. Emmanuelli
2. NPS
3. Hollande
4. Fabius
5. Aubry
Rédigé par : pikipoki | 01 septembre 2005 à 19:27
pikipoki : non !
2 bien placés ;)
Le mastermind politique !
Rédigé par : versac | 01 septembre 2005 à 19:39
C'est pas possible ??!! il n'y avait qu'une liste possible avec le 1er indice !?!!
Rédigé par : Lilith | 01 septembre 2005 à 20:09
Ceci dit , Fabius accouplé avec la voracité financière et la cruauté sociale du capitalisme çà me semblait bizarre ...
Rédigé par : Lilith | 01 septembre 2005 à 20:13
Tiens oui j'ai fais une erreur. Mais toi aussi dans le nombe de bonnes réponses que tu as indiqué. Car si on ne prend en compte que les 3 premières contributions, avec les résultats que tu donnes, la première réponse de Lilith est la seule possible.
Du coup maintenant c'est confus ...
Rédigé par : pikipoki | 01 septembre 2005 à 20:43
Entre les 2, mon coeur balance :
1 Fabius
2 NPS
3 Hollande
4 Aubry
5 Emmanuelli
ou :
1 Aubry
2 NPS
3 Hollande
4 Emmanuelli
5 Fabius
Bon je maintiens Fabius à sa place et penche plus pour la 1ere liste;
... après j'abandonne !
Rédigé par : Lilith | 01 septembre 2005 à 20:48
mince ! j'avais pas vu que çà pouvait être Hollande en 3 et Aubry en 5 : la bonne intersection entre pikipoki et moi ... Arrghhh !faut tout recommencer !
çà permettrait de mettre NPS en 1 (because voracité capitaliste) et Fabius ailleurs ! je reréfléchis ...
1 NPS
2 Fabius
3 Hollande
4 Emmanuelli
5 Aubry
Rédigé par : Lilith | 01 septembre 2005 à 21:02
Moi je réfléchis pas, je boude. On est abusé à l'insu de notre plein gré par de la désinformation organisée au plus haut échelon de l'élite des cadres sup' !
Rédigé par : pikipoki | 01 septembre 2005 à 21:25
... en fait ... c'est peut-être Krivine qui a tout écrit ...
en tout cas, ils sont tous très anti-capitalistes au PS si c'est vrai ...
Rédigé par : Lilith | 01 septembre 2005 à 21:40
Lilith vainquer au dernier round !
Rédigé par : versac | 02 septembre 2005 à 10:58
Richard avait donc 2 bien placés ! et moi aussi dans ma première contribution. Je demande un nouveau mastermind !
Rédigé par : pikipoki | 02 septembre 2005 à 11:09
Désolé. Je suis impardonnable.
Je relance un nouveau mastermind politique sous peu, avec plus de rigueur. Mes excuses : tous les participants sont donnés gagnants. Je tiens à leur disposition le texte imprimé et relié par mes soins des contributions qu'ils désirent.
Rédigé par : versac | 02 septembre 2005 à 11:57