Laurent Fabius inaugure le premier podcast régulier d'un présidentiable. Objectif : un podcast toutes les deux semaines, pour s'adresser directement aux français, avec le temps nécessaire, pour parler du fond, des idées. Il s'attriste de ce que l'on ne peut pas passer assez de temps dans les media à développer ses idées.
Evidemment, avec ce premier podcast, sur le thème inévitable du CPE, on est forcément déçu de ces belles promesses. Un podcast finalement assez court, où le premier ministre fait dans la critique rapide et basique du CPE, comme il l'aurait fait sur un plateau de télé (le "Contrat Précarité Exclusion"), et propose un exemple type de réponse d'opposant bien basique : l'emploi sécurité insertion, qu'il sort de son chapeau, sans poser intelligemment de diagnostic des problèmes et contraintes, juste pour montrer aux français la différence entre gauche et droite.
Bref, premier niveau bien limité, et promesse de différence par rapport aux media classiques non tenue. Laurent Fabius ne se hisse pas au niveau de la complexité du problème de l'emploi, en général, et de celui des jeunes en particulier, il ne fait que proposer un truc facile, rapide, d'opposition, de communication, comme tout ce que font les politiques qui s'adressent aux media par petites phrases, formules chocs et concepts bien ficelés.
Par ailleurs, le format de l'expression solitaire est vraiment monotone. Il faudrait réfléchir à un intervenant extérieur, un interviewer, ou un assistant qui viendrait animer tout cela.
En face, le retour de JPR. Sur ce joli blog sûrement réalisé par des professionnels ;-), Jean-Pierre nous invite avec sa bonne bouille de Poitevin enfoncée dans les épaules, elles-même, on le sent, fermement implantées dans un sol agricole. Une bouille qu'on avait un peu oubliée, il est vrai, depuis que le grand fou lui avait succédé. Etonnamment, la raffarinade reste assez effacée, moins caricaturale que dans ses discours de gouvernement (même si on ne coupe pas à de vastes questions sur l'avenir du monde, et des formules comme "la République rappelle ses valeurs, sans exclusive et dans un souci de concorde nationale." ou bien "Face à la fin des idéologies et au manque de repères, quelle est la plate-forme de convictions qui peut guider un candidat s'inscrivant dans la perspective de l'humanisme moderne ?"). Pour l'instant, donc, pas de délire des foules (c'est JPR, quand même, n'en attendez pas un déchainement à la Johnny), ni de billets particulièrement notables sur le fond. Le ton est à l'image de notre ancien premier ministre : un peu instit, assez globalisant, pas très incisif, peut-être un peu trop travaillé. Mais on sent une certaine intelligence de l'outil, notamment avec l'ouverture à des invités sur certains débats. Il y manque encore unevéritable voix. Sauf à ce que celle qui est présente soit véritablement celle de JPR.
Pour l'instant, ce n'est donc pas la révolution des idées ou de la forme. Mais quand même, ces deux anciens premiers ministres qui se lancent dans le blog, c'est bien un signe que la campagne 2007 sur internet est définitivement lancée.
Pff ça fait du bien de sortir des blasphèmeries ! Donc finalement, le podcast serait l'équivalent des spots de campagne officielle qui font toujours rire tout le monde ? Cela confirme un certain diagnostic...
Rédigé par : Guillermo | 03 février 2006 à 17:00
Guillermo : c'est peut-être juste que le format autorise tellement de liberté qu'on y singe ce qu'on fait à la télé ?
En fait, je ne comprends pas cet empressement à "être le premier", pour dire aussi peu de choses.
Les communicants et les politiques sont un peu désemparés de ne plus pouvoir se réfugier derrière les contraintes de format. Fabius nous donne l'impression que, derrière les bonnes paroles et les lieux communs, il n'y a, en fait, pas de fond.
Rédigé par : versac | 03 février 2006 à 17:19
L'empressement à être le premier, c'est du marketing de base, c'est la garantie d'avoir une couverture média et une image flatteuse (Fabius = modernité, comme avant Fabius = StarAC) et c'est assez pregnant dans l'époque. Sans revenir au sarkopost, je suis sûr que cette semaine on trouvait des gens qui étaient fier d'être les premiers à avoir vu les Bronzés 3.
Rédigé par : Guillermo | 03 février 2006 à 17:39
Sur le blog de JPR, vous avez omis cette phrase d'une insondable profondeur et d'une brûlante actualité: ""ce qui n'a pas été préparé ne pourra être fait"
Rédigé par : Garibaldo | 03 février 2006 à 21:07
Garibaldo : je ne voulais pas trop enfoncer JPR. D'autant que, sous cette formulation raffarinesque se cache un vague fond de vérité : il vaut mieux énoncer ce qu'on souhaite faire dans un programmme, et le préparer à l'avance...
Rédigé par : versac | 04 février 2006 à 10:47
Je découvre -avec effarement- dans le titre de cet article que LF et JPR auraient des idées...
Trève de sarcasmes... Tout ceci (ce qu'ils disent) est plat, incolore, insipide... En un mot: désolant.
Mais pouvait-on s'attendre à mieux?
Rédigé par : François | 05 février 2006 à 12:57
On m'appelle ?
En 2007, votez Mieux !
Rédigé par : Mieux-pour-2007 | 06 février 2006 à 15:18
je vous ferai remarquer que comme celui de juppé le blog de votre ami raffarin (eh oui il vous cite,je ne serai pas peu fier)n'est que de la guimauve et du passage de pommade, passe moi le séné je te passe la rhubarbe,juste pour avoir des reprises médiatiques
rien à voir avec ceux de messieurs lambert ou blanc
Rédigé par : tonton fernand | 06 février 2006 à 21:05