Si on résume, donc, le discours de Chirac :
- la loi est promulguée, parce que le président est le garant des institutions ;
- une nouvelle loi va être votée, et elle contiendra deux amendements : passage à un an de la période de consolidation, et obligation de notification du motif
- en attendant, le gouvernement doit faire en sorte que la loi ne soit pas appliquée.
Au-delà du non-sens de telles positions (je promulge sans apppliquer pour modifier le texte au plus vite), et son coté ahurissant d'un point de vue démocratique, on peut se demander ce qu'il va rester de tout cela après coup.
Le passage au parlement de cette nouvelle loi va être l'occasion d'un mobilisation massive. Voilà une nouvelle échéance pour le combat étudiant et syndical : l'intervention du président ne fait donc rien pour tuer la mobilisation. Au contraire, il lui donne un nouveau rendez-vous, sans dialogue annoncé. Peut-être espère-t-il justement qu'une telle échéance recrée les conditions du dialogue. Auquel cas il eût été plus sain de le faire sans cette provocation initiale (en recourant à l'article 10).
Par ailleurs, je gage que les parlementaires (de tous bords, UMP compris) ne se priveront pas de profiter du débat parlementaire (Villepin osera-t-il user encore du 49-3 ?) pour amender le texte à un point le vidant de sa substance. Jean-Louis Debré - wouf wouf - a dit que ces amendements seraient mis en oeuvre très rapidement. Il semble manifestement croire que la docilité parlementaire est égale à la sienne...
La question est donc : quand aura lieu ce nouveau débat ? En plein mois d'août ?
Quelle gabegie ! Quelle impréparation. L'appel récent de Christian Blanc à la démission du président prend tout son sens : nous en avons pour encore un an de bidouillages chiraquiens. C'est déjà trop.
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