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10 novembre 2006

Commentaires

ecole

6 heures de prep par semaine, ça fait rêver ! Prof des écoles, j'ai 26 heures de cours, 1 heure de concertation par semaine. On ajoute à cela au moins 1 heure de réunion avec différents collègues sur des projets divers, 2 heures de boulot chaque soir d'école (et je suis sur une semaine de 5 jours), puis à peu près 4 heures le WE. Rajoutez quelques RV avec les parents par-ci par-là, les classes vertes où on bosse 24 heures sur 24...
Et en primaire, pas de possibilité d'heures supplémentaires. Le jour où j'achète ma baraque, je ferai donc comme les autres : soutien scolaire !

authueil

Cette position de Ségolène Royal est d'autant plus pitoyable qu'elle a été de 1997 à 2000 ministre déléguée à l'Enseignement scolaire. Elle devrait donc bien connaitre le secondaire.

Obliger les enseignants à rester 35 heures dans leur bahut, pourquoi pas ? Mais à condition de leur donner les conditions de travail adéquates pour qu'ils puissent y faire ce qu'ils font actuellement chez eux, à savoir préparations et corrections. Pour cela, il faut autre chose qu'une simple salle des profs, un CDI bruyant et encombré d'élève dont seulement la moitié tente de travailler pendant les autres discutent. Cela veut dire aussi proposer de la détente, pour le prof qui sort de cinq heures de cours avec des cinquièmes déchainés. Une heure de cours, c'est une performance (au même titre qu'un show) pendant lequel le prof est seul sur l'estrade et ne peut se permettre aucun moment de détente (pas question d'aller se chercher un café). Avec les collégiens, c'est une attention de tous les instants pour maintenir la discipline. C'est nerveusement usant.

JDK

Cher Versac,
Concernant tes commentaires sur la désormais fameuse vidéo sur Ségolène et les 35 heures au collège, il faut d'abord bien expliquer le contexte de cette diffusion. Celle-ci intervient, "sous le manteau" du net, à quelques jours seulement du vote de l'investiture interne, alors que la réunion concernée a eu lieu...en janvier 2006 ! Il est clair qu'il s'agit encore d'une manoeuvre assez douteuse de déstabilisation, provenant sans doute des compétiteurs de Ségolène (et problablement les fans de DSK qui sont contumiers du fait, voir par exemple les sifflets organisés au Zénith).

Sur le fond, Ségolène, lors de notre campagne interne (c'est à dire depuis septembre), n'a JAMAIS proposé d'augmenter le temps de travail des enseignants du secondaire. Ségoléne Royal s’etait exprimée fin octobre sur cette question du temps de travail des enseignants, en réponse à une question que lui posait un militant socialiste :

“La répartition de ce temps (présence devant les élèves, préparation, correction de copies…) est extrêmement variable en fonction des niveaux d’enseignement. L’approche par le temps de travail ne règle aucun des vrais problèmes. C’est par les conditions de travail des enseignants et des élèves qu’il faut commencer, pour retrouver l’envie d’enseigner et l’envie d’apprendre. Il faudra, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, renforcer la présence adulte dans les établissements et, si nécessaire dans certaines classes, veiller à la constitution d’équipes pédagogiques soudées.”

Quand à la proposition de Sarkozy, elle n'a pas, à ma connaissance, à l'ordre du jour du projet socialiste, ni de celui de Ségolène, même si toute idée mérite d'être étudiée. La position socialiste reste cependant de développer et d'améliorer les services publics d'éducation plutôt que de se tourner vers le privé.

Merci en tout cas d'engager le débat sur ces questions dans ton blog. Merci aussi à chacun de faire preuve de respect des autres, d'honnêteté intellectuelle en ne déformant pas systématiquement tout propos. La politique politicienne et partisane ne mène jamais à rien, si ce n'est la montée des extrèmes.

Enfin, pour plus d'informations sur cette vidéo des 35h : http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=actualites&actu=393

YR

"Peut-on le rendre obligatoire, plus incitatif ?"
Sans doute, mais cela doit-il être fait sur le temps de travail actuel des profs ou en plus ? C'est le sens à mon avis de la proposition de Royal. Faire que les profs soient plus présents dans l'établissement, et disponibles pour des aides personnalisées, sous forme de petits groupes .

La difficulté est que pour Royal, je ne pense pas que cela s'accompagne d'une revalorisation des profs, alors que dans le cas de Sarko, cela passe par une augmentation du budget de l'Education Nationale, et donc pourrait fâcher le contribuable. Tout le monde ne peut pas être content en même temps.

Enfin, je rappelle que pour pouvoir donner des cours en plus de leur travail habituel, les profs doivent normalement recevoir l'aval de leur hiérarchie. Si l'Etat souhaite que ses profs ne fassent pas ces extras, il a les moyens de l'empêcher.

"Combien de temps travaillent-ils ? "
Cà c'est une question difficile, car la réponse varie énormément d'un enseignant à l'autre, en fonction des niveaux, de la matière, du nombre de classe, etc. La durée du travail n'est donc probablement pas un critère pertinent.

Reste que la durée de l'année scolaire est officiellement de 36 semaines, ce qui fait 16 semaines de congés (hors jours fériés). J'ai déjà fait le calcul suivant sur un autre blog : 1607 h / 36 semaines = 44h38min par semaine... soit bien plus que 35 heures, qui elles sont calculées sur 46 semaines environ (jours fériés inclus). Pas évident donc de parler des 35h pour les enseignants !

Enfin, un commentaire soulève la difficulté des moyens : bureaux, salles disponibles, éventuellement distractions (surtout pour les collèges ruraux,en ville les distractions ne sont jamais loin). Cela n'existe pas actuellement et nécessiterait des investissements.

YR

Didier

L'opinion que j'émets est peut être simpliste, je regarde la question de ma petite fenêtre !
Les cadres fonctionnent au forfait, ils ont une obligation de résultats, pas de moyens. Pourquoi ne pas appliquer ce principe aux profs, par exemple que 95% ou plus des enfants sachent correctement lire et écrire à la sortie du primaire (obligation de résultat)quelque soit le temps à y passer. Bon, ça va faire hurler sans doute.

James Arly

C'est "l'idée" de la nuit (je bosphore, la nuit et sans débloguer en plus. Ca compense avec mes journées de Corsu).

"Mamounette Ségo" elle dit un truc sur le lien vidéo casté, qui consiste à faire remarquer qu'il n'est pas normal que les profs du public fassent des cours "extra" pour faire leurs fins de moi.
Soit.
1° - C'est illégal et contraire au statut de fonctionnaire (même si depuis des lustres il y a dérogation pour "les oeuvres de l'esprit" : Comme quoi elle n'en manque pas puisque ses gamins fréquentent quand même les ékoles privées),
2° - Parce qu'il faudrait les obliger à faire 35 heures de présence dans les bahuts...

Je trouve cela génial et j'aurai été syndiqué, au lieu de m'enfermer bêtement dans le travail du dimanche à la maison à corriger des copies du soir, je lui aurais donc annoncé être d'accord, à condition d'être payé 35 heures, comme tout le monde !
Soit non pas un doublement du salaire, mais 45 % en plus, dès demain (35/24) minimum...

Arf... Comme quoi, même les profs de maths ne savent pas compter, chez les "publiques" !

fontaine

Dans mon village, nous avons essayé de mettre en place une étude dirigée le soir (en primaire) pour aider les enfants en difficultés ou pour permettre à ceux dont les parents rentrent tard d'avoir une assistance aux devoirs, ce qui n'était pas possible dans le cadre du périscolaire.
Il a fallu 5 ans pour arriver à mettre le système en place.
La première année nous avions 2 volontaires chez les enseignants mais pas de locaux (refus des directrices de laisser accès aux locaux, refus de la mairie de mettre des locaux à disposition ou du personnel pour accompagner les enfants de l'école à l'étude).
La deuxième année nous n'avions plus d'enseignant volontaire. Nous avons trouvé des enseignants de l'extérieur de la commune, mais toujours refus des directrices d'écoles d elaisser l'accès aux locaux. La mairie elle ne voulait rien savoir.
La 3eme année, nous avions de nouveau des enseignants volontaires, des locaux, des parents volontaires pour faire l'accompagnement des enfants pour aller des écoles à la salle d'étude, mais se posait le problème de rémunération des enseignants la municipalité ne voulant pas s'en charger. L'association indépendante des parents d'élèves ne pouvant pas établir de fiche de paie.
Finalement la quatrième année tout a pu se mettre en place.
Il y a des enseignants volontaires, des parents impliqués, mais en France tout est très compliqué dès qu'il s'agit de mettre quelque chose en place.
Il faut faciliter l'organisation de ce genre d'initiative, mais la souplesse n'est pas la tasse de thé de l'administration.

Julien

@Didier

Oui, ca risque de faire hurler, et à juste raison. Le problème de l'éducation est bien plus complexe que des règles du "95%" de lecteurs à la sortie du primaire à l'emporte pièce.

D'abord parce qu'il est bien évident que malgré l'ensemble des efforts qu'il est possible de faire, la réussite scolaire ne dépend pas que de l'école. Une étude récente de l'INSEE a encore mis en valeur ce que tous les enseignants savent : le milieu social influe très largement sur l'apprentissage des enfants. Attention, ceci ne signifie pas qu'il y ait déterministe : il est possible de réussir lorsqu'on est fils d'ouvrier, et de tels cas constitue un motif de fierté. Mais simplement, un enfant a moins de chance s'il est issu d'un milieu social modeste.

Moralité : fixer de tels objectifs louables sur le papier est simplement irréaliste dans les ZEP par exemple, au sein desquels les milieux sociaux sont bien plus modestes.

Est-ce à dire qu'il faut renoncer les efforts envers ces quartiers ? Non, bien entendu. Il faut mettre en place des groupes restreints, car il est prouvé que ceux qui sont encadrés en petits groupes réussissent mieux. Il faut attirer les professeurs les plus expérimentés, qui sont mieux armés pour tenir un classe et transmettre les savoirs. Bref, il faut consacrer plus de moyens à ces endroits.

Pour se rapprocher du sujet, un prolongement d'un telle mesure pourrait être de moins rémunérer ceux des enseignants qui n'atteignent pas cet objectif. On obtiendrait alors l'effet pervers suivant : les professeurs débutants, moins expérimentés et en situation difficile seraient moins payés que leurs collègues de zones plus favorisées. Ce serait donc, naturellement, la désaffection pour les ZEP, si possible encore plus qu'aujourd'hui : cela revient à l'abandon de ces quartiers.

Didier

Merci Julien de ces précisions, je me doute bien qu'il faut se méfier là comme ailleurs des solutions simplistes, je discute de ce sujet car la question de l'éducation, je veux dire l'école, me parait être cruciale en ce moment. A dire vrai, je ne vois pas de contradictions entre les réserves que vous émettez et le principe d'obligation de résultat. Pourquoi serait il irréaliste de se fixer un résultat sur les zones difficles ? le penser a priori comme irréaliste, n'est ce pas abdiquer, renoncer ? Bien sûr, parler ainsi est facile, mais ne devons nous pas nous attaquer au problème ? j'en mesure la difficulté.

abadinte

"Autoriser les profs à effectuer, pour leur profit (paiement en heures sup), dans les établissements, des cours de soutien scolaire, pris en charge par la collectivité pour aider les plus démunis, n'est-ce pas la solution ?"
Versac vote DSK car c'est ce qu'il veut faire au contraire de Royal qui ne veut pas payer plus les profs pour ces heures sup'.

TOF

un prof agrégé n'a t-il pas 16 heures de cours hebdommadaire et un capessien 18 heures ?

Hugues

Les heures de cours (en face des élèves) au collège, c'est plutôt 18 heures pour les certifiés et 15 pour les agrégés (http://www.senat.fr/rap/r98-3281/r98-328125.html#toc50). Et c'est d'eux qu'il s'agit dans la vidéo et pas des enseignants du primaire qui eux ont effectivement un service de 26 heures.

Mais l'idée de leur demander de rester au collège en dehors de heures de cours proprement dites va au-delà des cours supplémentaires type Acadomia et fait intervenir le tutorat, comme en GB. Ce qui signifie que les profs doivent être disponibles pour leurs élèves au-delà de leur matière et c'est là que se trouve le problème culturel de base : nos profs se voient comme des spécialistes de la matière qu'ils enseignent, pas comme des pédagogues ou, même, des éducateurs. Ils viennent au bahut, donnent leur cours comme un prof de fac dans un amphi, et se cassent dès que possible. Il n'y a pas de travail en commun, pas de concertation, pas de projet collectif. Evidemment, lorsque l'on dit ça, il y a toujours quelqu'un qui débarque avec un exemple de prof hors norme, bourré d'enthousiasme, patati patata, mais pour le reste...

Bien entendu, nos profs sont mal payés. Ils gagnent presque deux fois moins que les Anglais et sont dans le bas de la fourchette européenne. Mais ils travaillent nettement moins, ont plus de vacances, ne sont évalués que de manière symbolique, n'ont pas de compte à rendre à leur chef d'établissement (qui ne détermine leur note que partiellement) et voient leur rémunération progresser à l'ancienneté.

Leur demander de s'investir davantage doit nécessairement passer par des hausses de salaires, mais pour le reste, ce n'est pas de moyens supplémentaires qu'à besoin d'un système d'enseignement secondaire coûtant plus cher que n'importe lequel de ses homologues en Europe (et même plus cher que la fac en termes de dépense par élève).

La diffusion sur YouTube de la vidéo qui a lancé cette discussion est probablement un piège destiné à mobiliser les profs membres du PS contre Ségolène. Mais encore une fois, elle semble être prête à mettre les pieds dans le plat même si elle ne peut pas encore sortir ce genre de chose à la télé ou devant la presse avant l'investiture. Moi, c'est pourtant ce genre de signaux auquel je suis attentif.

Vincent

Versac, j'ai le plaisir de t'annoncer que ta réputation de bloggeur t'attire de nouveaux ennuis : le PS, et plus probablement le staff de Royal, t'a collé une équipe de militants chargée de surveiller en permanence tout ce qui se dit sur elle, pour tenter de rectifier ses propos (n'est-ce pas JDK ? tût tût, on t'a reconnu !).

Malheureusement pour elle, avec cette vidéo (effectuée sans montage, elle), les choses sont claires. Royal sous-entend que les profs font moins de 35 h de travail effectif, la meilleure preuve étant qu'ils ont le temps d'aller donner des cours privés chez Acadomia !

Tes remarques sont assez intéressantes, mon cher Versac, notamment le développement de cours particuliers donnés au sein des établissements et payés en heures supplémentaires aux enseignants volontaires. Je vais me permettre de rapprocher cette proposition de celle de Sarkozy (eh oui !) lorsqu'il rappelle qu'un certain nombre de Français souhaite travailler davantage et gagner davantage.

On pourrait facilement retomber sur la polémique des 35 heures, qui est d'après moi une tentative d'imposer une sorte de temps partiel à tous.

Pour en revenir à Ségolène Royal, sa proposition est d'autant plus absurde qu'elle fait comme si les profs pouvaient préparer leurs cours, corriger les copies, et assister à des réunions, et en même temps surveiller une classe voire aider des élèves à faire leurs devoirs. Et une fois de plus, la proposition s'appuie sur les 35 heures de façon compulsive, idéologique.

Oui, il faut organiser une permanence le soir dans les collèges (voire les lycées) au moins jusqu'à 18 h, et l'idée de cours particuliers payés en heures supplémentaires au sein des établissements est aussi intéressante.

Mais non, les enseignants ne sont pas d'odieux paresseux qui travailleraient pour le moment moins de 35 h, et en profiteraient pour aller gaspiller tout leur temps libre chez les méchants d'Acadomia.

Et surtout, quand on veut faire des propositions politiques, il faut oser les assumer : ce qui me choque le plus dans la bouche de Ségolène, c'est quand elle précise : "Je ne vais pas encore la crier sur les toits parce je ne veux pas me prendre les foudres des organisations syndicales enseignantes."

Et le courage politique, il est où ?

Un certain Nicolas Sarkzoy, lui, assume ses propositions.

JaK

@Hugues: "Evidemment, lorsque l'on dit ça, il y a toujours quelqu'un qui débarque avec un exemple de prof hors norme, bourré d'enthousiasme, patati patata, mais pour le reste..."
Je te retourne le compliment.
Quand on dit que les prof sont très majoritairement des gens faisant sérieusement leur travail ayant l'avenir de leurs élève à l'esprit en permanence etc... il y a toujours quelqu'un qui débarque avec un gros branleur faisant le même cours depuis la guerre...etc...
Faudrait-il admettre que c'est un à priori qui s'exprime dans les deux cas?
Je connais pas mal d'enseignants qui seraient ravis qu'on leur donne un bureau au bahut et qui y resterait faire leur boulot (j'en connais quand même bien plus qui préfèrent la gestion de leur emploi du temps actuelle).
Concernant la vidéo diffusée, c'est évidemment sorti pour tenter de la griller auprès des enseignants.... il n'empêche que c'est bien ce qu'elle a dit non? il ne s'agit pas d'un montage, si?
Dans ce cas, c'est (une fois de trop peut-être) des gros caillous lancés dans des mares qui seront suivi d'une ribambelle d'interventions pour expliquer que les citoyens-experts que nous sommes tous n'ont absoluement rien compris au message qui était donné. J'avoue à titre personnel avoir trouvé cette méthode de com origininale et plutôt efficace pour amener le débat vers des sujets 'oubliés' habituellement dans nos campagnes électorales, mais .... je finis par la trouver très pénible et pour tout dire ça commence à rentre toutes les propositions de Ségolène Royal inaudible (mais je dois être un peu sourd).
Je n'aurai personnellement aucune difficulté à faire campagne pour elle si le PS la désigne comme candidate, mais plus ça va plus je me conforte dans mon choix de voter DSK lors du scrutin de la semaine prochaine.

JaK

Euh, j'oubliais:
n'est-ce pas un beau gâchi d'argent public de payer des enseignants diplômés pour assurer un travail de surveillance?
Non, parceque, s'il s'agit effectivement de cours de soutient en groupe restreint, le choix d'un prof me parrait réellement intéressant, mais s'il s'agit juste d'étude surveillée après 17h, un pool d'étudiants supervisés par un personnel d'encadrement, ça coûte moins cher, ça rend service à des étudiants.. en un mot cela me semble plus adapté.

Concernant la phrase "Je ne vais pas encore la crier sur les toits parce je ne veux pas me prendre les foudres des organisations syndicales enseignantes." relevé par Vincent, elle ne me choque pas, c'est le lot de tous les politiques en campagne de réfléchir à l'impact d'une proposition en fonction de la période, du public etc... et je suis bien certain que Sarkosy fait tout pareil: il discute avec des conseillers des dernières idées qu'il a eu, ceux-ci lui donnent leur avis sur l'idée en question, l'oportunité qu'il y a à la dévoiler, la meilleure stratégie à adopter pour qu'elle serve à quelque chose (voire, l'intéret qu'il y a à ne pas en parler). Il y a des sujets qui divisent, normalement tous les candidats y ont réfléchi et ont une opinion. Cependant, ils évitent de les aborder frontalement afin de ne pas facher leurs 'électeurs traditionnels'.

verel

La vidéo mélange trois idées:
Une implicite sur le contrôle du temps de travail des profs
Une sur la durée du travail et la possibilité ou non de faire des HS ou du soutien
Une sur la présence au collège, non pour le contrôle, mais pour un autre rapport aux élèves
C'est celle qu'évoque Hughes (on sait qu'il roule pour Ségo! ) avec uune très juste comparaison avec l'Angleterre
Je proposais cette mesure il y a un an ici:
http://verel.over-blog.com/article-955591.html
Et je faisais remarquer que le taux d'élèves ayant envie d'aller à l'école est deux fois plus élevé en Angleterre que chez nous
Et je pense qu'on travaille de façon plus efficace quand on aime son collège

verel

Versac, tu a une faute de frappe dans ton titre: des professeurs et non eds professeurs
Comme d'habitude, ce sont les erreurs sur les titres qu'on voit le moins!

Gus

L'idée selon laquelle on pouvait lutter contre l'échec scolaire en demandant aux enseignants donnant les cours que suivent justement les élèves en échec scolaire de passer plus de temps avec eux m'a toujours sembler recéler d'intéressants paradoxes certes réducteurs, mais qui m'incitent surtout à croire que c'est un débat sans intérêt.

à la limite, si les enseignants estiment ne pas avoir de raisons de passer plus de temps au collège, soit ils sont de bons profs et dans ce cas, ont certainement raison de ne pas y rester et font mieux pour les élèves en partant qu'en restant, soit ce sont de mauavais profs, auquel cas mieux vaut qu'ils soient le plus souvent possible le plus loin possible des élèves.

Donc, en gros, 4/20 pour Sego.

Eric

Une information pour nourrir le débat:

http://fr.news.yahoo.com/10112006/202/jouer-au-billard-avec-les-tetes-de-candidats-la-presidentielle.html

RL

Bonjour,

Ma remarque ne concerne que les professeurs du second degré (et non les profs des écoles). Deux "races" cohabitent dans cette faune : le professeur agrégé et le certifié.

Commençons par le professeur certifié : Lui en effet, n'ayant pas l'agrégation, a un train de vie plus "difficile". Il doit à l'éducation nationale 18h de cours.
L'agrégé lui dispense 15h de cours par semaines.

J'aimerai bien savoir combien de professeurs passent 3 heures par semaines à corriger des copies. Dans mon entourage, je n'en connais pas. Non pas parce qu'ils baclent le travail, mais tout simplement, que la correction est rapide.
Les disciplines scientifiques se corrigent extrèmement rapidement. Les disciplines littéraires : cela dépend de l'investissement du prof...

En tout cas, les 35 heures que les profs effectuent ne sont pas comparables à celles d'une profession privée.

Il faut en plus comptabiliser les nombreuses décharges dans l'enseignement supérieur par exemple pour la participation à des commissions ne se réunissant même plus... Les ARE dans les établissements du secondaire ... Et les congès maladies à répétition de certains.

Je ne généralise bien sûr pas. Mais je note que les profs consciencieux ne sont pas ceux qui se plaignent !!! Et son également ceux qui voudraient bien qu'on leur accorde la possibilité de revendiquer un temps de travail dans l'établissement -pas uniquement de présence- supérieur à celui de 35h !!!

Les professeurs des écoles sont en général beaucoup plus actifs, notamment parce que la responsabilité de l'école incombe aux professeurs et non pas à une administration spécifique comme dans les collèges et lycées.

Une revalorisation doit passée par la mise à plat du travail de chacun, et actuellement certains personnels -moins studieux- de l'éducation se refusent à renoncer à leurs privilèges...

http://itinerairemilitant.over-blog.com/

Pierre Catalan

C'est en gros, et en mieux dit, ce que je voulais dire sur mon propre blog.

En insistant sur le dogme qui guide cette proposition stupide.

JaK

"J'aimerai bien savoir combien de professeurs passent 3 heures par semaines à corriger des copies. Dans mon entourage, je n'en connais pas. Non pas parce qu'ils baclent le travail, mais tout simplement, que la correction est rapide.
Les disciplines scientifiques se corrigent extrèmement rapidement. Les disciplines littéraires : cela dépend de l'investissement du prof..."
soyons sérieux, 3 heures correspondraient à 6 minutes par copie (avec 30 copies): je ne crois pas qu'on puisse sérieusement imaginer qu'un prof corrige un paquet de copie en beaucoup moins de trois heures (les QCM ne sont pas spécialement à la mode dans nos collèges et lycées).
Et non, les épreuves scientifiques ne se corrigent pas très vite (sauf QCM ou récitation de théorèmes), vous êtes sûr de connaitre des profs?
"Je ne généralise bien sûr pas. Mais je note que les profs consciencieux ne sont pas ceux qui se plaignent !!! Et son également ceux qui voudraient bien qu'on leur accorde la possibilité de revendiquer un temps de travail dans l'établissement -pas uniquement de présence- supérieur à celui de 35h !!!"
Bien sûr que les profs consciencieux se plaignent, et votre deuxième acertion est totalement fausse, je connais quelques profs qui aimeraient pointer au lycée, mais ils sont rares, la liberté de gestion de l'emploi du temps consacré au travail perso est un des aventages certain du métier d'enseignant (au moins pour tous ceux qui ont une famille).
J'avoue que mon propos ne s'appuie sur aucune données statistiques, mais j'ai du mal à comprendre comment vous avez pu trouver de nombreux témoignages appuyant vos propos.

Patrick B.

Démagogie... bi-latérale!

J'ai souvenir dans un grand lycée scientifique de province de tandem de professeurs de maths-physique (coeff 18 à eux deux), qui répétaient inlassablement les mêmes cours depuis des années. Deux tandems. 4 profs. Et chaque année, les lycéens revendaient aux "nouveaux" les cours de l'année précédente. Qui étaient les mêmes, jusqu'aux blagues un peu lourdes, censées détendre l'atmosphère. Et 4 agrégés. Qui en plus faisaient cours en prépa (taupe). Alors franchement, le temps de préparation...

::

fred Cg

Je crois qu'elle dit surtout qu'il faut un pacte préalable aux
élections avec les organisations syndicales. Elle dit par-là qu'il
faut rediscuter de ce noble métier qu'est le métier d'enseignant, de
son statut, de ses conditions de travail. Et je dois aussi vous dire
que la question de la rémunération et du salaire est également
posée. Excusez-moi, les professeurs aujourd'hui ils font beaucoup
plus que 35 heures : correction de copies, travail à domicile. La
question, c'est comment tout cela va évoluer avec une évolution du
Service public. Et de ce point de vue-là, Ségolène ROYAL pose les
bonnes questions, à la bonne méthode consistant à réfléchir avant
les élections plutôt qu'après, pour définir un accord avec les
organisations syndicales.

Gille SAy

Dans cet article de mai 2005, Christian Forestier, fabiusien, président du Haut Conseil pour l'évaluation de l'école, et signataire du mail qui demande de diffuser au maximum la vidéo pirate tronquée de Ségolène Royal, défend le principe du soutien scolaire public gratuit au sein des collèges (un peu dans les mêmes termes d'ailleurs...) :

Azouz

De plus en plus d'élèves suivent des cours payants. A quoi cela tient-il?
Le carburant de la demande, c'est l'angoisse des familles devant le poids excessif de la réussite scolaire. Notre société donne de moins en moins de chances d'insertion à ceux qui connaissent des difficultés au cours de leur scolarité. Elle fait peser sur eux une pression terrible. Dans les pays anglo-saxons, le diplôme n'a pas le caractère sacré qu'il a en France! Or, les cours payants misent sur l' «excellence». On en redemande en maths ou en physique... pas en arts plastiques! Cela dit, il faut bien distinguer le soutien donné par les collectivités territoriales et par les associations à des élèves d'origine plutôt modeste de ces cours privés. Ceux-là recrutent dans les classes moyennes et - surtout - aisées, encouragées par la mise en place d'une déduction fiscale dans les années 1990. Un cadeau qui me choque car il pénalise les plus démunis, non imposables. En fait, chaque fois que le service public délaisse l'une de ses missions, le marché s'en empare. Et cela ne peut qu'aggraver encore la fracture scolaire.

«L'école doit dispenser du soutien hors des heures de cours»

Cette industrie s'érige en «contre-modèle»: cours individualisés, rodage des techniques d'apprentissage… Ce qui fait défaut dans le service public?
C'est l'image qu'elle véhicule, surtout! Sur ces aspects, le service public peut mieux faire. Mais il en fait aussi plus qu'on ne veut bien le dire! Et, même si Dominique Glasman note que deux tiers des parents observent un progrès dans les performances de leurs enfants avec les cours payants, on a du mal à en évaluer l'efficacité, faute d'études. La nôtre est la première, officielle, sur le sujet.

Cette «école bis» a prospéré sous la neutralité bienveillante de l'Education nationale. Que va donc en dire le HCEE?
Nous n'étions pas conscients de l'ampleur du phénomène, qui a progressé à bas bruit. Le HCEE insistera sur une chose: ce qui se monnaie hors de l'école pourrait se faire gratuitement en son sein, sous forme de soutien individualisé ou en petits groupes, encadré par les professeurs ou d'autres adultes. L'école doit dispenser du soutien en dehors des heures traditionnelles de cours, sur des crédits qui peuvent venir de l'Etat, des collectivités locales ou d'associations. Les trois heures par semaine d'aide personnalisée créées par François Fillon sont une bonne avancée. Mais il faudrait aller plus loin, ne pas abandonner ce terrain au secteur marchand. Sans quoi les inégalités continueront de se creuser.

yann

Vous êtes curieux?
Vous souhaitez en savoir plus sur la segosphere?

Je vous invite à voir ces 2 vidéos:
http://www.segosphere.net/cs/node/341#comment-519

http://www.segosphere.net/cs/node/341#comment-520

en bonus un petit article intéressant pour mieux comprendre l'histoire de la Vidéo "pirate" : " Des images volées, sorties de leur contexte, un débat caricaturé. Je suis scandalisé":
http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=actualites&actu=397

merci pour le buzz.. ;-)

Padapoum

Je suis stupéfait que tout le monde tombe à bras raccourcis sur SR en hurlant qu'elle a dit que les profs ne faisaient que 17h par semaine. Mais elle n'a pas dit cela du tout : elle a dit que les profs devraient faire 35h sur leur lieu de travail - au lieu d'y faire, comme aujourd'hui, 15 à 18h et de travailler le reste du temps à la maison.

Maintenant, réflechissez-y un instant avant de hurler avec les loups : 35h sur place, c'est la possibilité de préparer ses cours en béénficiant d'un CDI, d'un réseau informatique performant, de ressources communes, de l'aide de ses collègues, etc. 35h sur place, c'est un taux d'encadrement par les adultes qui explose mécaniquement. 35h sur place, c'est du temps pour des projets collectifs, pour tisser les relations entre matières, pour faire des projets d'établissement, pour aider les petits nouveaux. 35h, c'est la possibilité pour les élèves qui ont un problème de "passer voir" le prof pour clarifier un exercice, un devoir, une note.

Le problème fondamental, c'est qu'il faudrait... des bureaux, des bahuts moins pourris, des gens pour s'occuper de tout ça, des place à la cantine, etc.

D'ailleurs, plutôt que de l'imposer aux profs, créons des bahuts expérimentaux avec bureaux agréables pour les enseignants. Vous verrez qu'ils ne sont pas si nombreux à vouloir mordicus bosser chez eux.

Elias

@padapoum
"35h sur place, c'est la possibilité de préparer ses cours en béénficiant d'un CDI, d'un réseau informatique performant"
C'est de l'ironie j'espère.
Parce que dans mon établissement il faut aller mendier à l'administration la craie et les ramettes de papier , et je ne parle même pas du renouvellement des cartouches d'imprimantes....
Bref, moi ça m'amuse bien de m'entendre expliquer quelles sont mes conditions de travail ou le temps que je passe sur chaque copie.

Guillermo

Tiens pour une fois j'ai lu tous les commentaires (pas envie de me coucher). Et je suis étonné de l'absence d'un point fondamental : Acadomia et les autres boites du même genre prospèrent doublement sur la thune de l'état : parce que leurs tarifs sont calculés pour une déduction de 50% des impôts (pour ceux qui les payent, mais c'est certainement le cas de 90% des clients) et parce qu'ils peuvent sous-payer les profs puisqu'ils sont déja payés par l'état.

Je ne crois pas comme SR qu'on puisse leur demander de faire des cours gratos (ou comme elle le disait betement au zenith, de demander a des étudiants de faire du tutorat gratos) mais je suis d'accord avec elle (si si, tout arrive) sur l'inanité de ce systeme - sans compter que la déduction fiscale a pour vocation d'éviter le travail au noir, ce qui peut se comprendre pour les femmes de ménage mais un peu moins pour les profs déja salariés !

Où peut-on trouver un bilan du cout des déductions d'impots pour les boites comme Acadomia ? Ca me gave de les voir faire de la pub avec l'argent (ou plutot le manque a gagner) de l'état !

cloran

Quelques petites remarques d'un agrégé dans un lycée de banlieue depuis peu après de longues années en collège :
- on ne passe pas le même temps à corriger des copies selon le type de devoirs donné, le niveau de classe (6e ou Terminale c'est différent), le type de correction (correction de ce qui relève de sa matière seulement ou les fautes de français aussi ?), le niveau de la classe (souvent une "bonne" copie se corrige beaucoup plus vite), etc. À titre d'exemple j'avais fini (en changeant quand même mes cours et les sujets de contrôle) par corriger une classe de 6e (devoir d'une heure) à 25 en une heure. je mettais plus de temps en 3e (3-4 h pour 29 élèves). En lycée je n'arrive pas à descendre en dessous de 15-20 mn (plutôt 20) par copie pour des classes à 33-35...
- les temps de préparation varient aussi, selon les matières, les niveaux de classe, le niveau des classes, les types de cours qu'on envisage. Succès non garanti d'ailleurs : j'ai déjà préparé longuement des cours qui n'ont pas vraiment fonctionné, et eu d'excellents résultats avec des séquences bricolées dans des temps courts.
- Je suis d'ailleurs persuadé (je le vois par des amis) que les temps de travail les plus long (en classe bien sûr mais aussi chez soi ou dans l'établissement hors cours) se rencontrent dans le primaire.
- 35 h de présence pour du soutien, pourquoi pas. Mais où ?Dans mon ancien collège toutes les salles de classe étaient prises par les cours au point que la permanence se faisait à la cantine. Avec quel CDI : un CDI comme on les trouve souvent en collège (ouvrages adaptés au niveau des collégiens) ou un CDI pour les profs (ouvrages souvent universitaires pour les préparations de cours) ? Dans l'idéal il en faudrait deux donc plus de documentalistes (on en manque déjà souvent). Avec quel matériel informatique ? Dans mon ancien collège (plutôt bien équipé) la salle multimédia servait pour les cours, il y avait sinon en salle des profs 3 ordinateurs pour 60 profs environ. Dans mon lycée il y en a en salle des profs 6 ou 7 pour près de 150 profs... Tous les établissements scolaires ne sont pas égaux matériellement. D'ailleurs pour faire du soutien il faut de la place : on le ferait, dans la journée, dans quelles salles (les établissements scolaires, comme les prisons, sont souvent surpeuplés par rapport aux capacités d'accueil prévues à l'origine) ?
- 35 h de présence pour du soutien, soit. Mais qu'on m'explique comment on fait pour que les élèves puissent y aller. Dans mon ancien collège, les élèves avaient en général cours de 8h30 à 16h30 voire 17h30 avec souvent une seule heure pour manger et peu de trous dans les emplois du temps (pour cause d'heures de vie de classe, d'aide individualisée, de soutien, de dédoublements de classe, etc.) du lundi au vendredi sauf bien sûr le mercredi (8h30 - 12h30) et sans avoir de cours le samedi matin (ce qui n'est pas le cas partout). Certes ils finissaient parfois plus tôt ou avaient quelques heures de trous (de plus en plus les chefs d'établissement évitent : sinon ça irrite les élèves et leurs parents et les profs qui en ont aussi ou qui ont des emplois du temps mal foutus), mais la lourdeur des emplois du temps des élèves (eux font 35h, sans compter le travail à la maison) en France est bien connue de tout le monde (si vousd avez des enfants en collège et en lycée, faites le calcul...). Je ne parle pas des lycées où c'est encore plus blindé. Combien d'élèves de collège ou de lycée ne fréquentent pas les CDI parce que matériellement ils ont très peu d'heures libres pour le faire ?
Dans d'autres pays d'Europe, les journées scolaires sont moins longues, ce qui pose d'autres problèmes (en France d'ailleurs certains réclament des études pour que les enfants ne soient pas dans la rue à 16h30 quand leurs parents sortent du travail bien plus tard...), par exemple de vacances scolaires plus courtes. Là, qui râlerait ? Les profs sûrement, mais aussi des parents (voir le succès en primaire de la semaine de 4 jours qui libère les week-ends, voir le nombre d'enfants qui partent plus tôt en vacances), les professionnel du tourisme et de la sécurité routière (les zones d'étalement de certaines vacances...)
Bref, comme souvent en matière d'école, un nouveau débat avec beaucoup de non-dit et d'hypocrisie.

Nathanael

@ guillermo

"ils peuvent sous-payer les profs puisqu'ils sont déja payés par l'état"

Je ne suis pas sûr qu'il y ait bcp de profs qui fassent des ménages à Acadomia. Je n'en connais aucun (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en a pas). Il faudrait vérifier déjà cela.

Acadomia, il me semble, recrute essentiellement des bac+3 pas des profs.

Maintenant il est important de connaître la proportion de profs le faisant, car elle peut être révélatrice de différents problèmes. S'il y en a peu, rien à dire. S'il y en a bcp c'est peut-être que les profs ne sont pas assez payés.

Mais tant qu'on ne la connait pas (cette proportion), on parle sur du vent.

Sinon il y a de la demande : tous les ans, des élèves (ou anciens élèves) me demandent si je donne des cours particuliers (je suis prof en lycée). J'ai tjs refusé. Il me semble que cela n'est pas correct déontologiquement. Par contre j'organise des heures d'aide en petit groupe (gratuites pour les élèves et l'état puisque je le fais bénévolement) au lycée pour les élèves de mes classes.

Pour en revenir à l'idée de faire 35h dans l'établissement, je suis pour, pour les raisons qu'avance Hugues (je cite : "Il n'y a pas de travail en commun, pas de concertation, pas de projet collectif"), et aussi parce que cela me permettrait de travailler moins (^^) car je travaille plus de 35h par semaine. Cependant, à titre pesonnel, ça m'ennuierait car j'ai aussi "choisi" ce métier pour la liberté d'organisation qu'il permet.

Mais certains problèmes ne sont pas surmontables sans une plus grande présence des enseignants dans les établissements. Il me semble qu'une voie médiane serait intéressante : un compromis entre les 18h actuelles et les 35h proposées par SR. Certaines propositions avaient vu le jour il y a quelques années : descendre le nombre d'heures de cours, grandes consommatrices d'heures de préparation et de correction, ajouter des heures de présence pour du soutien et autre, qui ne nécessitent aucune préparation, par exemple 15h de cours + 10h de soutien.

Une solution pour mettre cela en place, serait, comme le passage des enseignants du primaire du statut d'instituteur à celui de prof d'école, que le passage de l'un à l'autre soit basé sur du volontariat pour les anciens profs (les nouveaux recruté tombant sur le nouveau statut). Cela me paraîtrait plus honnête puisque l'organisation du travail actuelle était quand même implicitement dans le "contrat". Bien entendu cela supposerait que le passage à ce nouveau statut soit attractif. Les instits avaient le droit à un logement de fonction, la retraite à 55 ans et pourtant presque tous sont passés prof d'école pour une simple raison : ils sont mieux payés en tant que prof d'école (sauf erreur, 15 ans d'ancienneté comme instit <=> 7 ans comme prof d'école au niveau du salaire).

Ce n'est, je crois, qu'en revalorisant leurs salaires (franchement : on est payé une misère) que cela pourra se mettre en oeuvre.

Enfin il ne faut pas croire que plus de présence dans les établissements règlera (tous) les problèmes de l'école. Les contenus des programmes du collège (qui n'est qu'une propédeutique au lycée) sont un problème plus grand que le temps de présence des profs. De même que la (l'absence de) politique de la ville qui fait que se concentrent dans des mêmes lieux des populations ayant des problèmes sociaux insurmontables qui affectent bien évidemment le fonctionnement des établissement de ces quartiers.

Cela dit je ne fais aucune confiance à SR pour mener à bien ce genre de transformation de l'école. Mais ce n'est que mon avis.

Nathanael

@ RL

"Les disciplines scientifiques se corrigent extrèmement rapidement. Les disciplines littéraires : cela dépend de l'investissement du prof..."

C'est une idée reçue largement répandue, même chez les profs d'ailleurs.

Elle se base, en général, sur l'idée que, par exemple en maths, une réponse d'un élève à une question est soit bonne, soit fausse.

Ce n'est pas le cas. Plus précisément : une réponse est rarement bonne. À charge au correcteur d'évaluer à quel point elle est fausse, s'il y a une logique - qui n'est pas toujours la Logique mais plutôt une logique interne à l'élève qui n'est pas toujours sans fondement - logique qui "mérite" ou non des points. Et ce n'est pas forcément très rapide, surtout sur les premières copies ou on découvre les "styles" d'erreur. Quand elles sont répertoriées et évaluées, alors oui, ça va vite. Je passe environ 1h sur les 2 ou 3 premières copies et ensuite cela décroit jusqu'à pouvoir corriger les dernières en moins de 10min.

Je ne sais pas comment font mes collègues des autres matières.

Par ailleurs, concevoir un sujet dans les matières scientifiques est long (j'y passe 2 ou 3 heures, parfois une demi journée). Je ne sais pas si dans cela prend autant de temps dans les autres matières. L'un dans l'autre...

Hiiii

Tiens, question naïve, tout le fric mis dans les TICE dans les bahuts a-t-il permis d'améliorer l'utilité du temps scolaire ou extra-scolaire pour l'élève ? En quoi, par exemple ?

Sophie (the old)

Merci à tous pour la qualité de vos commentaires.La grande qualité de vos commentaires.Analyses fines,pragmatiques,de personnes qui savent de quoi elles parlent...ce qui n'est pas toujours le cas de ce qui dissertent à tour de bras du système éducatif, de école...

Ben

Bravo Versac. Belle analyse d'une intervention orale comme on en voit souvent : pas pensée, pas étayée, complétement absurde dès qu'on la confronte au réel, à l'analyse, au bon sens.
L'Ecole est par définition le lieu de la complexité : tout le monde se sent concerné, tout le monde a une idée là dessus et personne, bien entendu, n'est d'accord. J'oubliais la réactivité des enseignants à toute remarque qui, quelle que soit sa nature, recevra immédiatement des démentis cinglants.
Vous ne trouvez pas étonnant, quand même que cette dame soit capable de sortir une idée de la sorte ? Alors même qu'elle envisage de gérer au plus haut niveau le pays ?
Sans doute ce genre de sortie fait partie de ses habitudes. Quand elle était à l'enseignement scolaire, j'avais coûtume de dire qu'on voyait avec elle le résultat de l'octroi du pouvoir à une ménagère mère de famille pour laquelle une situation problème se règle d'un phrase, d'une idée, d'un détour de pensée, soit l'émergence de mesures idiotes, impraticables, sans doute même anecdotiques (le bizutage, le poids de cartables, etc.). Attendons qu'elle traite celui de la bombe atomique...
Sans entrer dans le problème des 35 h des profs, dont la durée de travail est calculée annuellement sur une base quasi européenne de 1600 heures, il parait certain de la réduction des cours pour les élèves et, à l'inverse, la hausse d'une aide individualisée à ceux ci, assurée par les profs, apparait la seule voie logique pour améliorer l'efficacité de ce gouffre financier que représente aujourd'hui l'EN.
Tiens ! Pour rigoler Versac, fais nous un jour un billet sur cette augmentation continue des dépenses d'éducation et la baisse relative des résultats du système durant la même période. Je te prédis 50 réactions au bas mot sur ça...

François Brutsch

Je trouve un peu gros de dire que cette proposition montre que Royal ne s'intéresse pas au réel: elle s'intéresse aux élèves, pas aux profs! Et il y a plus de parents inquiets que de profs...

Et bien sûr Ségolène n'a aucune idée sur rien et ne propose rien?

El Ronchon

Bien vu Versac ! Les réactions pleuvent ...

Jeannot

Excellente idée quasi impossible à mettre en place tout simplement à cause de problèmes techniques (locaux etc...).

Les avantages pour les établissements à disposer des profs en permanence pourraient être nombreux: meilleure cohérence pédagogique, dispense de cours de soutien, réception des parents, amélioration de la vie de l'établissement... Et cela permettrait aux profs de faire tout leur boulot sur place (préparation et correction + heures de cours ne prennent pas plus de 35 heures par semaine en moyenne)

D'autant plus que 35 heures sur 36 semaines pour un salaire débutant à 1550€ net par mois c'est un taux horaire relativement élevé, qui me semble en adéquation avec le travail d'enseignement "normal".

marc

Bon, ok pour les 35 heures. Pour faire le travail que je fais actuellement et qui correspond aux programmes et aux instructions officiels il me faudra impérativement un bureau avec un ordinateur et une connection internet (je les fournis pour le moment à mon employeur, l’EN). Les rencontres avec les parents, les concertations, les recherches de documents, les réunions concernant les voyages, la sécurité, le repérage des comportements à risque, la mise en place de nouvelles technologies, et bien entendu l’essentiel du travail, c'est-à-dire les cours, les préparations, les corrections, la reprographie, le report des notes, les conseils de classe etc., seront compris dans les 35 heures… JE PRENDS, je suis gagnant, même avec les vacances de soit-disant tout le monde.
Ceux qui pleurent à cause du « coût » de l’éducation vont certainement être d’accord avec les investissements énormes qu’il va falloir faire. Au fait, dans ce cas de figure je demanderais bien quelques RTTs ainsi qu’un treizième mois et une re-évaluation de mon salaire. Vu la pénibilité du métier (peu de gens tiendraient 5mn dans certaines classes) on pourrait aussi revoir l’âge de la retraite.
A bon entendeur…

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