C'est fou ce que raconte une identité visuelle. Et c'est ahurissant ce que raconte celle de Gauche Moderne, le nouveau parti de gauche - mais à droite - lancé par Jean-Marie Bockel. Enfin, on ne sait plus vraiment où il est, mais il se revendique de cette modernisation de la gauche.
Voyons, donc.
La couleur
La gauche moderne n'est pas rose, n'est pas rouge. Elle n'est pas orange, comme le Modem, qui n'est pas à gauche, ni à droite. Elle est violette. Violette comme bleu+magenta. Soit droite+gauche.
la gauche moderne, c'est donc l'alliance du rose et du bleu. C'est la fin du clivage, nous dit la couleur.
La typo
La typo, elle ne vous rappelle rien ? Rafraichissez-vous la mémoire.
Haha, c'est que ça ressemble, non ? On s'affirme en majuscules, on tape du poing, on réhabilite le volontarisme en politique. C'est ça, le style sarko, la modernité de la gauche ?
D'aucuns me répondront :
Certes. J'avais déjà pointé cette similitude entre sarjkozy.fr et ségosphère. Et le choix de la couleur ségosphériste et de la typo n'est sans doute pas étranger au choix Bockelien. L'influence, qu'elle soit consciente ou pas, est réelle.
De fait, on est dans un registre très ségo, donc, mais sarko-compatible. La différence ? Vous ne la voyez pas ?
Le logotype
La rose. Ségolène, elle, avec ses désirs d'avenir et sa ségosphère, ne parlait pas du PS. Aucune illustration : l'illustration, c'était Marianne Ségolène. L'idetification, c'était la candidate (comme pour Sarkozy). Le logo PS servait d'élément d'ancrage identitaire, rappelé, tout en bas.
Ici, on a une nouvelle rose. Une rose pas tenue dans un poing, pas revendicative, pas portée en étendard, mais regardée en face. Regardée du dessus, pourrait-on dire, d'ailleurs. en surplomb. Gauche Moderne ne porte pas haut la rose comme un étendard, elle se penche sur son cas, elle veut la regarder en face. Comme si Gauche Moderne devenait un organisme d'étude de la gauche, de discours sur la gauche, plus que d'action de gauche.
Bref
Gauche moderne nous dit qu'elle pioche chez Ségo, à Sarko, en se positionnent entre les deux, en voulant parler de la gauche. Mais pas forcément agir dessus.
C'est un peu le reproche qu'on pourrait faire à la tendance Bockelienne. A force de parler de la gauche qui devrait faire son aggiornamento, évoluer comme ci ou comme ça, aller dans tel ou tel sens, on en oublie une chose : un parti politique qui ne cesse de parler de lui, de son positionnement, de ce que devrait être ce parti, oublie de plus en plus d'être effectivement un parti, et de se tourner vers les gens, pour leur parler de ce qu'ils sont et travailler à des solutions.
Jean-Marie Bockel est finalement resté pas mal socialiste, en ce sens.
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