Le contraste entre la responsabilité et la dignité des officiers de l'état major français et leur ministre est flagrant, et navrant.
Après le drame de Carcassonne et la démission, sur laquelle on se perd en conjectures, du chef d'Etat major de l'armée de terre vient la chasse aux sorcières de M. Morin contre les critiques de l'armée sur le projet de livre blanc (ces officiers réunis sous le pseudonyme de surcouf).
L'unité de l'armée est un élément essentiel. Son histoire a été faite de crises. Si l'institution a su évoluer et s'adapter, c'est en cultivant ce mélange si particulier d'interdiction de parole extérieure, de loyauté, mais aussi d'acceptation des moments particuliers, des crises. L'armée a mis du temps à se remettre du putsch de 1962. Elle y a survécu, car elle a su conserver son unité, bon gré mal gré, après des événements qui l'ont clivée profondément. la réforme que propose Nicolas Sarkozy est sans doute une des plus profondes que l'on puisse proposer à une telle organisation. L'émission, par le ministre d'un discours d'une fermeté absolue, à la limité du flicage infantilisant, est pour le moins étonnante, dans ce contexte.
Si les auteurs de cette tribune sont connus, ils devront assumer la violation du devoir de réserve imposé par la loi et le statut militaire. De même, lorsqu’il y a des fuites, sachez que je demande systématiquement des enquêtes à la direction pour la protection et la sécurité de la défense (DPSD). Je l’ai dit aux chefs d’état-major au début de la réforme : si on identifie tel ou tel à l’origine des fuites, il quittera ce ministère dans la seconde, qu’il ait des galons ou des étoiles. Je leur ai dit de transmettre ce message à tous leurs subordonnés.
La politique d'Hervé Morin, qui semble ne pas comprendre quelle peut être le rôle d'un politique à la tête de cette organisation si particulière, pose vraiment la question de sa légitimité à ce poste. est-il capable de metrte en oeuvre la réforme qu ise dessine ? Peut-il comprendre que son rôle n'est pas d'être le simple flic, protégé, du corps qu'il dirige ? Peut-il assumer la responsabilité des actes qui se passent sous sa responsabilité ?
On se pose des questions. L'émission de discours contradictoires entre le ministre de la Défense et le chef d'état major des armées, sur un tel sujet, est pour le moins étonnante. Je doute qu'on en reste là : M. Morin est-il en train de créer un climat de défiance généralisé dans les armées, à la veille d'une réforme majeure ?
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